Vincent Gardeau : culture de la performance chez Celad et aux Dauphins du Toec

Par Jean-Luc Bénédini

Vincent Gardeau, pdg de Celad et président des Dauphins du Toec

Vincent Gardeau, pdg de Celad et président des Dauphins du Toec

Côté pile, Vincent Gardeau dirige et contrôle le capital de l’une des plus belles aventures entrepreneuriales toulousaines. Celad est aujourd’hui la première Entreprise de service numérique (ESN, ex SSII), indépendante, employant 1050 salariés. Côté face V.Gardeau préside Les Dauphins du Toec, premier club français de natation pour la 8ème année consécutive. Une culture de la performance dans les affaires comme dans les bassins qu’il aime faire partager à  ses salariés et aux nageurs des Dauphins.

Celad : la première entreprise de service numérique indépendante en Occitanie embauche 200 salariés en 2017 !

Vincent Gardeau a pris la direction de Celad en 2002. Créé en 1990, l’ex-service informatique interne des Banques populaires du Sud-Ouest employait 35 salariés à Balma avec un chiffre d’affaires de 1,5 M€ et un seul client. En 2016, toujours à Balma, Celad compte 1050 salariés pour un CA 2016 de 80 M€ réalisé avec 250 clients autour du conseil en ingénierie !

La croissance est quasi ininterrompue depuis 2002, avec une progression de 15% par an ces cinq dernières années. Et les perspectives sont très importantes à condition de  trouver les ressources humaines. Celad prévoit d’embaucher 200 salariés en 2017 comme en 2016. 14 personnes du groupe sont dédiées au seul recrutement : « Je regrette qu’il n’y ait pas plus d’effort des pouvoirs publics pour orienter les jeunes vers nos métiers de l’informatique qui vont continuer à embaucher fortement » commente V. Gardeau. La parade ? L’entreprise déploie une politique sociale très généreuse pour garder et attirer les talents, en embauchant en CDI, à travers le budget formation, 15 jours de RTT, l’égalité des salaires homme/femme, une aide à l’installation, le plan d’épargne d’entreprise, la participation aux bénéfices…La plupart des salariés qui quittent l’entreprise sont débauchés par les clients « qui marquent ainsi la confiance dans l’entreprise ». La seconde parade est de faire appel à des partenaires, des ESN ou des travailleurs indépendants.

Celad est déployée sur 11 agences, 10 en France et une aux Etats-Unis. A la demande de son client Intel qui a stoppé en 2016 ses activités toulousaines, une agence a été ouverte à Palo Alto. « Nous récupérons du travail en France, nous gagnons de nouveaux clients car nous sommes moins chers qu’aux USA sans être low cost » soit un salaire de 80-100 k€/an  aux USA contre 32-35k€ à Toulouse .

Celad est une ESN généraliste avec deux pôles d’activité, l’informatique de gestion et l’informatique industrielle, en concurrence avec les plus gros acteurs (Capgemini, Altran, Alten, Akka…). Airbus, Continental, Actia, Valéo, Les Banques populaires, le Crédit Agricole, la BNP, le Gan, Allianz…la clientèle est très diversifiée. La banque assurance pèse 29%,  l’aéronautique et spatial, 22%... Près de 45% de l’activité provient des clients en Occitanie. L’assistance technique représente environ 55%, le forfait 15%, la TMA, 12%...Celad intervient  tant dans les systèmes d’information que pour l’industrie sur une palette très importante de spécialités incluant  le logiciel embarqué et l’électronique, les objets connectés….

 

Dauphins du Toec : objectif  Tokyo et Paris 2024 

2020 Tokyo, 2024 Paris : Vincent Gardeau (1), le président du 1er club de France de natation ambitionne d’amener l’élite du club aux prochains Jeux Olympiques.  Parmi les 300 nageurs de haut niveau du club, 18 ont participé à des compétitions internationales en 2017 et 45 aux championnats de France. Une dizaine d’années est nécessaire pour préparer un champion qui va éclore entre 18 et 26 ans voire plus.

 Mais pour  aller plus loin et gagner le graal olympique, le Club a besoin de renforcer ses finances. « Les trois meilleurs nageurs gagnent à peine  3 à 5000 € par an. Ils méritent mieux, au moins 10 000€/an » relate V. Gardeau. Avec 8 à 10 entrainements, 18 à 25 h dans l’eau par semaine plus 2 à 4 séances de musculation, le régime de base exige un très gros investissement personnel. « L’objectif est à la fois de mieux aider nos nageurs et d’augmenter leur participation à des compétitions».  Les cotisations des adhérents, 2050 au total, financent 50% du budget, les collectivités, 25% et les partenaires privés, 25% dont la part est appelée à croître. « On mise à la fois sur la taxe d’apprentissage que les entreprises peuvent nous verser mais aussi sur le sponsoring, le mécénat, en créant des  partenariats sur mesure,  sur l’embauche de nos nageurs qui ont appris à gérer le stress de la compétition ». Au 1er semestre 2017, le Club a présenté son projet à la Chapelle des Carmélites à Toulouse, chez Pelras BMW Mini. Pour les nageurs du haut niveau, la réussite scolaire va de soi car la natation ne paie pas en France. Des aménagements  d’horaires sont mis en place avec les écoles et les universités mais « on doit encore progresser ». Pour ceux qui n’ont pas suivi un cursus scolaire classique, les Dauphins avec le Creps, la Ligue Occitanie et le CFMNS31 ont ouvert le Centre de formation pour les métiers de l’eau. Une centaine de jeunes par an y préparent leur brevet de maître-nageur, d’entraîneur. «On ne veut pas abandonner ces jeunes en cours de route ». Seconde composante du Club, l’Ecole de natation forme 900 jeunes chaque année de 3 à 11 ans avec l’apprentissage des 4 nages. « Nous leur  inculquons des valeurs de partage et d’effort ». 3ème pôle, les 900 adhérents loisirs de 18 ans jusqu’à…. Tous les niveaux se côtoient, partageant les lignes d’eau dans le même bassin de Castex sur l’ile du Ramier et la salle de musculation. Un sport qui procure un bienfait incroyable à tous ses pratiquants. « Les trois composantes du Club, l’élite, l’école de formation et les loisirs sont indissociables » conclu V. Gardeau. Tous les clubs ne font pas les mêmes choix, comme le Cercle des Nageurs de Marseille qui se focalise uniquement sur le très haut niveau.

(1)Ex-nageur de haut niveau avec une compagne qui a participé aux Jeux Olympiques, V. Gardeau nage aux Dauphins depuis 1981. 

 

Toulouse manque de piscines !

Toulouse manque de piscine à la fois pour la pratique amateur, les scolaires, la compétition. Aucune piscine y compris le bassin d’entraînement de Castex ne peut accueillir aujourd’hui les championnats de France et a fortiori les compétitions internationales contrairement à Montpellier qui va engager la construction d’un nouveau bassin olympique ou à Montauban ! Un bassin olympique de 50 m avec un bassin annexe de 25 m conforme à la réglementation est nécessaire. Le plan piscine  présenté fin juin 2017 par la Mairie  ne prévoit pas cet équipement. Les horaires aménagés avec les collèges et lycées sont insuffisants. V. Gardeau souhaite en complément la réalisation d’un club house sur l’ile du Ramier, un lieu de vie  pour accueillir de l’hôtellerie, des salles de réunion,…. Le partage des moyens avec les autres associations sportives historiques de l’ile du Ramier, le TFC et les trois clubs d’aviron, est envisagé. Un projet sportif  global qui devrait s’inscrire dans le cadre du réaménagement de l’île de Ramier avec la fermeture du Parc des expositions.