Entre 2010 et 2011, la charge d’Airbus a augmenté de 10% et une augmentation annuelle similaire est prévue sur les 3 prochaines années !
La Supply Chain doit absorber l’augmentation des cadences de cet avionneur mais aussi de celle d’ATR. Et, les deux constructeurs devront passer de la phase de développement sur l’A350XWB et l’ATR 600 à la phase série.
Les enjeux industriels à relever sont de taille pour l’ensemble de la filière aéronautique. Didier Katzenmayer, responsable de la consolidation de la Supply Chain pour la France, évoque les différentes actions engagées afin d’optimiser les relations avec les fournisseurs, les aider à faire face à différents besoins générés par cette évolution : financement des investissements, BFR, parité euro-dollar, recrutements…L’avionneur s’implique directement sur le terrain, à l’écoute des industriels quel que soit leur rang mais aussi au sein de tous les dispositifs publics dédiés au secteur : comité stratégique régional de la filière aéronautique (EGI), plan ADER 3…Sans compter la participation à des initiatives telle qu’Aerotrade, société regroupant dix PME du secteur pour centraliser les achats de matières premières.
Le premier levier reste la communication. Depuis deux ans, Airbus organise tous les 6 mois des forums à destination de sa Supply Chain intégrant tous les fournisseurs Rang 1, 2, 3, et 4 pour les informer sur la visibilité du plan de charge et les perspectives à venir, les dispositifs de soutien propres à la filière… ; et à noter que les développeurs économiques, les collectivités locales, les pouvoirs publics, les acteurs financiers…sont conviés à ces manifestations. « Il faut veiller à ce que les rangs 1 et 2 cascadent l’information aux échelons inférieurs pour sécuriser toute la chaîne d’approvisionnement » ajoute Didier Katzenmayer dont le rôle est « d’entendre les industriels pour trouver des réponses les plus concrètes ». Et l’ensemble des parties, quel que soit leur positionnement, ont des devoirs et des obligations pour maintenir une relation équitable et durable. Les bonnes pratiques édictées par le « Pacte Pme » sont à décliner à tous les rouages.
Pour accomplir un travail de fond, amener l’excellence industrielle à la Supply Chain, Airbus s’appuie également sur l’association SPACE, association fédérant les principaux donneurs d’ordres du secteur dans le but d’amener à maturité la chaîne d’approvisionnement via notamment des actions collectives (cf. la charte Aerolia signée avec ses sous-traitants…), des rencontres point à point entre industriels. Les thématiques traitées sont nombreuses : optimisation des flux, le respect du « On Time Delivery », la qualité, la consolidation des BFR, la structuration des entreprises en interne, les rapprochements pour constituer des ETI…
L’évolution du tissu industriel s’accélère, la recherche d’une plus grande compétitivité est une constante. Airbus avec son pool réduit d’interlocuteurs de 1er rang veille à maintenir la performance tous azimuts, assortie d’un modèle économique viable pour tous les acteurs. Les rangs 3 et 4 qui sont sur des technologies de niche tirent bien leur épingle du jeu. Ceux qui sont positionnés sur de la sous-traitance industrielle de capacité, sont parfois en posture délicate au niveau des marges. « En tant que donneur d’ordres, nous avons un rôle de modérateur et de facilitateur pour équilibrer certaines situations » commente Didier Katzenmayer.
En conclusion, ce responsable de la Supply Chain, qui s’emploie à être à l’écoute de tous les fournisseurs sans discrimination, se veut réaliste et clairvoyant quant au travail à accomplir pour atteindre les objectifs industriels. « Actuellement, nous suivons la feuille de route fixée, ce n’est pas sans douleur mais nous tenons les cadences ! »
Emma Bao
Diffusé le 24 février 2012