En mai 2013, Dedienne Aerospace ouvrira son nouveau centre de production et siège social à St-Martin du Touch, tous près du campus d’Airbus. Un signe qui illustre la belle santé de cette entreprise toulousaine peu connue du public, vivant dans l’ombre des grands constructeurs aéronautiques et motoristes, des compagnies aériennes et des MRO, les spécialistes de la maintenance, ses principaux clients…sur les quatre continents.
Elle est devenue en effet un leader mondial dans sa spécialité, les outillages pour la maintenance, le transport, le support de moteurs, le levage….La croissance est au rendez-vous, de près de 15 à 20% chaque année (exceptée 2010) et en prévision, près de 50% sur 2012 et 2013. Dedienne Aerospace réalise au total pour l’ensemble du groupe un chiffre d’affaires de 25 M€ avec 150 salariés. Ses principaux clients viennent d’Allemagne ou des Etats-Unis plus une myriade de fabricants locaux. Aujourd’hui les ateliers sont entre autres chargés pour la fabrication des outillages support du nouveau moteur LEAPX de CFMI dont les différentes versions équiperont l’A320neo, le 737 MAX, le C919 de Comac. Ces produits sont d’abord destinés aux besoins des avionneurs et ensuite fabriqués à plus grande échelle pour les ateliers de maintenance. Autres fabrications en cours, des tripods pour l’A350 XWB et le C919.
La supply chain de Dedienne Aerospace est mondialisée, proche des clients : « c’est l’une des clés de la performance de l’entreprise » insiste son directeur Eric Barbe. Fondée en 1946, Dedienne Aerospace s’est d’abord implantée aux USA à Miami en 2001 avec un site d’ingénierie, de production et de services aux clients plutôt orienté haut de gamme et produits propres à l’instar du site toulousain. En 2008, c’est la Chine àDubaÏ avec une usine dédiée à l’outillage simple et le service. En 2012 Dedienne Aerospace s’est implantée en Inde à Delhi avec des services et de la production et à Dubaï avec le support. L’an prochain, deux nouveaux centres seront ouverts en Asie du Sud-Est (Malaisie ou Singapour) et au Brésil. La Russie devrait suivre en 2014. Dedienne continue à tisser sa toile. Si une grande autonomie de gestion est laissée aux sites pour la gestion des hommes, des achats et des investissements, un ERP unique pilote la production et les flux supervisés au siège toulousain. Avec la proximité clients, l’avantage de la mondialisation c’est de diminuer fortement le risque de change en facturant en euro, en dollar, en renminbi tout en limitant les coûts de transports et de fabrication.
L’éloignement géographique est largement compensé par la visio conférence généralisée sur tous les sites. Chez Dedienne on croise des indiens, des chinois, des libanais, des américains…appelés à travailler en équipe multiculturelle. Les cadres passent plusieurs années dans les usines à l’étranger avant de prendre des responsabilités au siège.
Hors weekend, l’entreprise n’est fermée que trois jours par an. Et la réactivité est obligatoire lorsqu’une compagnie aérienne appelle en urgence pour un problème sur un outillage moteur. 60% des références sont en stock.
Fournisseur de rang 1, elle conçoit l’ensemble de ses produits. 40% de la production est confiée à la sous-traitance. Parmi les produits propres à l’étude, figure un support moteur avionnable. Ce projet est mené en collaboration avec le Critt Mécanique et composite et AT2D dans le cadre de l’appel à projet AEROSAT 2012 du Conseil régional Midi-Pyrénées. Il s’agit notamment d’intégrer « les contraintes de choc et de vibrations pour embarquer des moteurs de plus en plus volumineux » note E. Barbe. Une fois validé, le produit rejoindra le catalogue client. En parallèle de ses activités dans les structures, Dedienne Aerospace se diversifie dans la conception d’outillages électroniques.
JL. Bénédini
Un actionnariat familial et salarial
Dedienne Aerospace est présidé par Jean-Claude Volot. Il accorde une forte autonomie à ses équipes. L’actionnariat familial est complété par les salariés qui détiennent entre 10 et 15% du capital. Cette indépendance financière « contribue à asseoir le développement industriel du groupe et sa pérennité à long terme ». JC-Volot s’est fait connaître en tant que Médiateur national des relations interentreprises depuis avril 2010. C’est le Commissaire général à l’internationalisation des PME et ETI et président de l’Agence pour la création d’entreprises.
Il a récemment fait savoir qu’il se portait candidat à la présidence du Medef national dont les élections sont prévues en mai 2013.
Nouvelle usine à ST-Martin du Touch
« Nous manquons de place ici à Cugnaux pour supporter la croissance » relève E. Barbe pour justifier la construction en cours de la nouvelle usine à St-Martin du Touch. « Nous allons passer de 2000 à 6000 m2 en investissant près de 9 M€ dont 5 M€ dans le bâtiment, 1,5 M€ pour les équipements (cabine de peinture, réseau…) et 2 M€ dans le parc machine ».