Lors de sa création en 2004 le Pôle de compétitivité Aerospace Valley avait soulevé une vague d’enthousiasme générale sur Midi-Pyrénées et Aquitaine. Très rapidement, les premiers projets de recherche collaboratifs entreprises/laboratoires se mettaient en place avec les premiers financements. L’idée de créer sur l’ex-site d’Air France Industrie à Montaudran une nouvelle zone dédiée à l’innovation était proposée par Jean-Marc Thomas, son premier président. Aerospace Valley attirait ses premiers adhérents. Dix après Agnès Paillard sa présidente fait le point.
Le rythme des projets est-il toujours aussi soutenu ?
La machine continue de tourner au rythme d’une cinquantaine de projets labélisés par an. Nous en sommes à 689 projets labélisés. Le pourcentage de projets financés, par le FUI, l’ANR, BPIfrance… est l’un des plus élevé des pôles de compétitivité. En cas d’échec nous représentons les dossiers en les modifiant. Au final il y a peu d’échec, la qualité d’expertise du Pôle et des avis rendus par les animateurs des DAS, des Domaines d’actions stratégiques sur les projets sont reconnus à l’échelle nationale. Globalement le volume des financements n’a pas baissé. Aerospace Valley doit capter entre 8 à 10% des fonds dédiés aux Pôles. Bien sûr nous bénéficions de la dynamique de la filière aéronautique.
Les Pme ont pris du poids dans le pôle ?
Aerospace Valley compte 705 adhérents dont 405 Pme. Elles sont présentes dans quasiment tous les projets collaboratifs labélisés. Dans le cadre de l’Ere 2 du Pôle, des actions collectives et des services ont été développées pour répondre à des besoins des Pme très divers touchant aux produits, aux ressources humaines, à l’international avec les VIE et le soutien des grands groupes. Notre responsable de l’ingénierie financière Danielle Poujol est par exemple très sollicité par les entreprises pour réaliser une cartographie des atouts et des faiblesses, lorsqu’il s’agit de négocier un pacte d’actionnaire. L’action en matière de protection industrielle se poursuit. Ici il est important de bien identifier les savoir-faire et ce qui doit être breveté.
Avec l’Ere 3 du Pôle, les actions se sont encore diversifiées ?
Oui, le Pôle s’est mobilisé sur de nouveaux axes. L’accès à de nouveaux marchés par la diversification en fait partie avec les nouvelles Commissions marchés sur l’aéronautique, l’espace, les drones. Nous privilégions une approche très concrètes en croisant les technologies, en mélangeant les compétences, afin de susciter de nouvelles opportunités pour la sous-traitance. Par exemple dans le domaine des technologies du renouvellement d’air exploitable en dehors de l’aéronautique, dans les systèmes embarqués avec des projets comme ePasto en utilisant le réseau de Sigfox. Le Pôle lance périodiquement des appels à idées. L’Usine du futur est devenue un DAS, C’est un axe important au moment où la filière aéronautique doit accélérer ses cadences de production. Les axes de progrès sont nombreux à tous les niveaux par exemple en innovant dans les systèmes d’outils, le CND, le Contrôle non destructif, l’introduction des applications numériques dans les usines…
Airbus lance l’avion électrique !
Agnès Paillard va prendre la direction de la filiale d'Airbus, VoltAir, en cours de création, pour fabriquer l'E-Fan en série. Le premier avion électrique a effectué son 1er vol en mai dernier à Bordeaux Mérignac. Airbus s’est associé avec une Pme de Charente-Maritime, Aéro Composites Saintonge (ACS) installée à Saint Sulpice de Royan, qui réalise et assemble l’avion. Les deux modèles prévus, l'E-Fan2 avec 2 sièges côte à côte et l'E-Fan4 avec 4 sièges, ciblent le marché des pilotes d'aéro-clubs. Pour l’aviation commerciale, les experts évoquent le développement de motorisations hybrides. Une nouvelle ère s’ouvre. |