AERONAUTIQUE : le 2ème Technoday d'Aerospace Valley a fait le plein

 Agnès Paillard

Contrat rempli : les 45 entreprises présentes lors de la seconde édition du salon de l’innovation TechnoDay organisée par le pôle Aerospace Valley à Pau le 30 mars dernier ont été assaillies de demandes. « Nous avons sélectionné uniquement des innovations de rupture en retenant un dossier sur deux » indiquait Agnès Paillard, la présidente d’Aerospace Valley.

 

600 visiteurs,  des chefs d’entreprises dont des top managers issus d’une dizaine de grands groupes, des acheteurs, des responsables R & D,  s’étaient inscrits pour cette rencontre B to B. 35 Pme issues du pôle et une dizaine de startup présentaient des technos innovantes pour certaines exposées pour la première fois en public. Dans les matériaux et les procédés de fabrication figuraient entre autres Ateca, Clix Industries, Canoe, Fusia,  dans l’électronique et systèmes embarqués, ISP System, Msee Electronique, CopSonic, Studec, Airbone, dans les logiciels et simulation, CGX Aero, Virtual-IT, Simsoft. Ce salon professionnel matérialise le 3ème axe de travail du pôle de compétitivité, la mise sur le marché complétant l’axe historique, le soutien à la R & D et la performance industrielle. Exemple. Avec BSI, la Business Success Initiative, le pôle a créé « une usine à marché » originale. Cette société capitalisée à hauteur de 3 M€ par BPI France, la Caisse des dépôts, des business angels,  est déjà intervenue dans 14 startup  en injectant de 100 à 300 K€, dont plusieurs hors filière aéronautique et spatiale. L’impact de l’action du pôle depuis sa création il y a plus d’une dizaine d’années a été évoqué : «35% des  projets labellisés  par le pôle ont débouché sur la commercialisation d’un produit. Mais il y a d’autres effets moins quantifiables, en termes d’amélioration des procédés, de propriété intellectuelle. Chaque projet labellisé a généré en moyenne 2 emplois » mentionnait A. Paillard d’après l’étude menée auprès des 256 entreprises (1) qui ont répondu à l’enquête du pole. L’effet de levier des pôles serait de 4,7€ pour un 1 € dépensé par l’entreprise. Elles ont déposé deux brevets en moyenne. L’innovation est devenue un sujet majeur des entreprises, jusqu’aux plus grandes qui mobilisent leurs salariés, s’ouvrent vers l’extérieur et les startup. Lors du colloque TechnoDay organisé le matin dédié aux bonnes pratiques de l’innovation, Rémi Bastien le responsable du programme voiture autonome de Renault-Nissan expliquait comment le constructeur  comptait  à l’horizon 2020 mettre sur le marché une voiture de niveau 4 capable de prendre la main sur autoroute. «Pour répondre à deux défis majeurs, la sûreté de fonctionnement à 10-9 à l’instar des normes de l’aéronautique et l’aménagement intérieur de la voiture, j’ai réuni une équipe interdisciplinaire franco-japonaise d’une quinzaine de salariés installées en dehors du Technocentre Renault  plus 45 personnes venant d’entreprises partenaires, des instituts de R & D, du CEA-List. Pour réussir, il faut avoir une vision forte, de la créativité et la rigueur dans l’exécution ». Le président de Safran Turbomeca, Bruno Even citait trois principes pour jouer l’innovation gagnante :  « la capacité à décloisonner l’entreprise, la mise en perspective du client, la persévérance dans l’effort. Il est aussi pertinent de se faire stimuler par l’extérieur ». De l’idée à l’industrialisation, l’aventure entrepreneuriale capote trop souvent dans notre pays. La DGA est toujours à la recherche de technos innovantes.  Patrick Hadou, responsable du pôle expertise aéronautique soulignait « que  nous avons besoin de garder les Pme dans la durée par exemple pour soutenir des programmes qui volent depuis 53 ans. La DGA est un entremetteur entre les Pme et les grands groupes. Nous avons des partenariats, par exemple avec Lacroix Defense dans la région ». (1) 465 projets de R & D labellisés par Aerospace Valley, 358 sont arrivés à leur terme.
Article diffusé par JL Bénédini le 01/05/2016

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