Mardi 21 mars 2023, le pôle de compétitivité Aerospace Valley faisait le bilan de ses actions 2022 et présentait sa feuille de route pour 2023. Avec la décarbonation de l'aviation comme fil rouge.
Le pôle de compétitivité Aerospace Valley a financé 64 projets en 2022, pour un investissement public de plus de 30 millions d'euros. (Photo : Aerospace Valley)
"Le monde a besoin du transport aérien". Mardi 21 mars 2023, à l'occasion du bilan 2022 et des projets 2023 du pôle de compétitivité Aerospace Valley, son président, Bruno Darboux, a redit le rôle moteur de l'aéronautique. "Par rapport à la même semaine qu'en 2019, nous sommes à 103% de l'activité, dans le monde, avec une reprise plus rapide des vols domestiques que des vols internationaux. Et dans les 20 ans à venir, on se dirige vers une demande de 40 000 avions commerciaux".
64 projets financés en 2022
Malgré les difficultés de recrutement - la dernière enquête INSEE sur la filière aéronautique dans le Grand Sud-Ouest faisait état d'une difficulté de recruter pour 80% des entreprises - les carnets de commande sont pleins avec une réelle montée en cadence.
En 2022, le pôle de compétitivité (plus de 860 membres en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine et fédérant plus de 600 PME) a soutenu 144 projets. 64 d'entre eux ont été financés à hauteur de 30,5 millions d'euros d'aides publiques (dont 11 millions ont été consacrés à la décarbonation de l'aviation légère).
"80% de la somme provient de l'Etat, et 20% de la Région Occitanie. Pour un euro d'argent public, le secteur privé investit 2,5 euros", explique Eric Giraud, le directeur général d'Aerospace Valley.
Priorité à la décarbonation
Pour 2023, la priorité sera donnée à la décarbonation du secteur aérien. "La neutralité carbone en 2050 est dans la feuille de route définie par la Loi Climat résilience. Avec le SAF, nous sommes au début de cette histoire. L'ensemble de la filière est embarquée dans ces ruptures technologiques", explique le président du pôle. Aerospace Valley est engagé dans les plans Avion vert en Occitanie, et Maryse Bastié en Nouvelle-Aquitaine.
Lancement de Scale
Dans le spatial, "un domaine en croissance où toutes les grandes puissances mondiales poussent fortement", précise Eric Giraud, on assistera au renouvellement du dispositif ESA Bic Sud France (plus de 120 start-up incubées) et à l'ouverture de la Newspace Factory à de nouveaux membres. En 2023, l'initiative Scale (Space Climate League) va démarrer. Elle réunira les acteurs d'Aerospace Valley utilisant la donnée spatiale pour l'observation des changements du climat et la fourniture d'outils de diagnostic aux institutions et aux particuliers.
Scale sera la "marque ombrelle" pour Aerospace Valley dans les salons et sur un plan commercial.
Et les drones ?
Avec l'aéronautique et le spatial, les drones représentent la troisième branche d'activités du pôle. En 2025, le marché mondial est estimé à 35 milliards de dollars dans le domaine civil, et à 24 milliards d'euros dans le domaine militaire.
"C'est une filière récente et emblématique, avec des perspectives de croissance énormes et des atouts sur notre territoire. En France, le volume d'affaires est estimé entre 500 et 700 millions d'euros. L'objectif est de faire émerger des champions nationaux, et la filière pourrait créer 10 000 emplois en 2030", analyse Bruno Darboux.
Aerospace Valley est partie prenant d'un projet de hub européen sur la lutte contre les feux de forêts, à Nîmes-Garons (Gard), avec notamment la mise en place d'un accélérateur de start-up dans le bâtiment B46.
Bientôt la phase 5 du pôle : quels critères pour garder le label ? Aerospace Valley, créé en 2005, fait partie des 54 pôles de compétitivité. Il est en attente du renouvellement de sa labellisation par l'Etat. Pour entrer dans sa phase 5, qui va concerner la période 2023-2026, il y a des critères bien précis à respecter. "Le cahier des charges est basé sur les résultats précédents et sur des critères d'orientation. Il faut notamment que l'industrie française soit visible en Europe, que l'on oeuvre dans les 13 priorités définies par France 2030 comme la construction de l'avion bas carbone en France, la participation à l'aventure spatiale... Dans la phase 5, l'Etat a déjà indiqué qu'il maintiendrait sa contribution", détaille Bruno Darboux. "Ces quatre dernières années, nous avons financé plus de 100 millions d'euros de projets", conclut Eric Giraud. |