Face à une concurrence mondiale accrue avec de nouveaux entrants sur le marché et davantage d’agressivité commerciale de la part des challengeurs établis sur la place, les acteurs de la supply chain, quel que soit leur rang, continuent à consolider leurs structures via des rapprochements, intégrations et alliances stratégiques. C’est dans un contexte économique favorable aux deux sociétés que Sogerma et Aérolia ont fusionné en début d’année pour donner naissance à Stelia Aerospace, numéro un européen et troisième mondial en aérostructures.
Faisant aussi partie des leaders sur les sièges des pilotes et ceux de la première classe et first, la nouvelle entreprise s’est rapidement mise en ordre de marche, avec une organisation unifiée (1). « Les bases pour fonctionner ont été jetées en un temps record, les salariés, les partenaires sociaux, l’éco système sur nos territoires ont bien appréhendé les enjeux et nos perspectives de croissance» souligne Cédric Gautier, président du groupe en évoquant les défis à relever.
Augmentation des cadences sur tous les fronts
Sur le plan industriel, ce « tiers one » fait face à une augmentation continue des cadences sur la plupart des fronts où il est présent. Fournisseur de l’A 320 (« classique » comme « neo », de la partie pointe avant aux ailes), tronçons de fuselage réalisés sur les sites de Méaulte et Rochefort, Stelia Aerospace suit le rythme des 50 avions/mois du planning d’Airbus. Un chiffre appelé encore à grimper avec les annonces du salon du Bourget. L’équipementier est aussi très sollicité sur l’A350 avec un nombre croissant d’appareils à fabriquer mensuellement. Côté ATR, même montée en puissance avec une centaine d’avions à produire par an. « De la voilure équipée de tous ses systèmes aux essais carburants, nous livrons à cet avionneur une structure équipée et testée complète » ajoute Cédric Gautier. Quant à l’activité sièges pilote et haute contribution, elle reste aussi très dynamique (triplement du CA ces dernières années) sur un marché porteur. Sur ce segment des sièges des classes Affaires et Première, où les compagnies aériennes sont les donneurs d’ordres, le groupe est très bien référencé en Asie et Moyen Orient avec plus de 20 compagnies aériennes clientes.
La supply chain des constructeurs étant sous tension permanente, Stelia Aerospace affiche de très bons résultats sur le « delivery on time », ce qui lui vaut d’obtenir régulièrement des awards. Une performance liée aux process mis en place mais aussi aux hommes et femmes de l’entreprise, « pleinement engagés et motivés » précise le président de la société, qui ne ménage pas les efforts en matière de communication interne, indispensable pour créer de la cohésion et adhésion aux projets de l’entreprise.
Le bureau d’études très sollicité
Autre série de challenges à réussir, ceux liés au développement des programmes. Hyper chargé actuellement, le BE de 600 ingénieurs intervient sur l’A350, sur le Global 7000 et 8000 de Bombardier (fuselage central équipé de tous ses systèmes), le Beluga XL (pointe avant et porte équipées des systèmes).
« Dans notre feuille de route, nous nous sommes donnés aussi l’objectif d’étendre le chiffre d’affaires hors Airbus, cantonné à 30% actuellement» indique Cédric Gautier. Pour diversifier le portefeuille clients et commandes, est ciblé d’entrée le continent américain où sont implantés Boeing, Embraer, Bombardier pour lesquels Stelia Aerospace travaille déjà, notamment au travers de ses deux implantations Canadiennes.
Le groupe est en veille pour capter de nouvelles opportunités d’affaires, « travaillant au quotidien à la robustesse, à la compétitivité de notre entreprise face à une concurrence qui s’affûte d’année en année ». Il ne faut donc pas s’endormir sur un carnet de commandes acquis ni baisser la garde estime Cédric Gautier en insistant sur le bien fondé de la fusion opérée sans impact sur l’emploi, dans une conjoncture et une dynamique très positives. De quoi préparer l’avenir sous les meilleurs auspices.
Emma Bao
Diffusé le 29 mai 2015
(1) : la fusion juridique et financière a été réalisée en 3 mois ; deuxième phase, l’intégration opérationnelle est en cours d’achèvement.
A retenir
-CA 2015 de Stelia Aerospace : 1,8 Mds d’€
-Effectifs : 6000 salariés
Multi spécialiste, Stelia Aerospace est au niveau des aérostructures 1er acteur européen et 3ème mondial. Sur les sièges : 1er mondial sur les sièges pilotes et 3ème mondial sur la classe First et business.
Présent sur 340 m2 au Bourget
Installé dans le pavillon central du Bourget (la Rotonde), Stelia Aerospace met l’accent sur la communication pour faire connaître la jeune société créée en janvier 2015. Ce multi spécialiste va exposer son savoir-faire sur les matériaux métalliques et composites. Sur le stand, seront en exergue un fuselage avant de l’A320, une grande structure composite de l’A350, une structure avec mécanismes et systèmes de l’A400M, une structure composite complexe du Boeing 787.
Une organisation en centres d’excellence
La création de Stelia Aerospace est née de la volonté d’optimiser et de rendre plus robustes un ensemble de savoir-faire et compétences mondialement reconnus. En fonction des domaines d’excellence des sites industriels, leurs sont affectés les investissements et les technologies nécessaires pour se maintenir au top. Méaulte voit se confirmer sa vocation pointes avant et grandes structures composites. Les tronçons fuselage et les sièges sont de la compétence de Rochefort. Les pièces usinées et formes complexes relèvent de Saint Nazaire. Mérignac traite les voilures ATR. Chaque site est donc renforcé sur ces points forts afin de conforter sa compétitivité et performance. Un choix assorti de transferts industriels et d’un volet investissements. 60 M€ sont ainsi consacrés à Méaulte, usine qui sera totalement modernisée et dotée de lignes de production robotisées.
Le groupe est déployé sur la Tunisie (Parc dédié Stelia Aerospace avec un réseau de fournisseurs) et sur le Maroc. Sur ce pays, l’ouverture d’un deuxième site à Casablanca fait partie des projets à l’étude.
Stelia Aerospace a aussi deux implantations au Canada totalisant 600 personnes, principalement dédiées aux Clients Nord-Américains et donc amenées à croître fortement.