Simulateur Link installé à Toulouse chez Thales sur le site de Basso Cambo
« Nous sommes prêts pour l’A350XWB dont nous avons certifié les équipements dans les délais. La montée en production a été anticipée, 16 avions seront livrés en 2014 sur les chaînes d’Airbus, 30 en 2015. Plus de 2000 équipements ont déjà été fournis » indique Philippe Carette, le directeur des activités avionique commerciale. L’équipementier est bien au rendez-vous. Thales fournit 40% des systèmes du cockpit de l’avion et ses écrans de contrôle, avec la gestion du vol, la navigation… Ph. Carette dirige depuis son bureau toulousain un pôle de 6000 personnes dont un millier sur place avec deux équipes dédiées au développement systèmes et sur les missions et fonctions.
Depuis 1998 avec 150 salariés dédiés à l’aéronautique pour le support Airbus puis la conception du contrôle de freinage, l’activité toulousaine s’est considérablement renforcée avec l’A380, l’A400M et plus récemment la nouvelle génération ATR 600 et l’A350. Thales a mis les gaz pour renforcer ses équipes à proximité de son client avec une réussite industrielle certaine. L’activité continue à croître. Les projets d’amélioration continue de la gamme Airbus devraient fournir de la charge sur le long terme. A la différence des aérostructures, la configuration électronique des cockpits est upgradée périodiquement avec des mises à jour logiciels et systèmes jusqu’à la refonte complète du cockpit.
Dans les couloirs de l’entreprise à Basso Cambo, les performances livraison et qualité sont affichées. L’OTD mesuré pour près de 70 000 équipements livrés sur un an atteint 99,96%. Thales Avionique a été élu Best Performance award par Airbus en 2014. La supply chain gérée par l’équipementier comprend pas moins de 36 fournisseurs mondiaux originaires d’Europe, des USA, de l’Asie plus 71 assembleurs. Toulouse coordonne tous les produits Thales embarqués sur Airbus. En dehors de l’avionneur européen, Thales travaille pour ATR, Boeing, Bombardier, Dassault, Sukhoi. Au total le pôle avionique compte plus de 600 clients dans le monde pour le support et services notamment auprès des compagnies aériennes. Toulouse assure le support pour l’IFE, les systèmes de divertissement en cabine, développés aux USA, pour l’Europe et le Moyen-Orient. Le pôle local (92 % d’ingénieurs) fait partie des six centres de compétence de l’avionique de Thales en France (4100 salariés dont un millier à Bordeaux) complété par des sites extérieurs aux USA, en Chine… soit au total 6000 salariés. Plusieurs bancs-tests pour la gamme Airbus et l’ATR 600 entre autres sont déployés sur lesquels sont certifiés les logiciels et systèmes. Les activités R & D sont menées en parallèle des solutions produits dans le cadre de nombreux partenariats scientifiques et technologiques menés au niveau européen, national et des laboratoires toulousains.
The Link : optimiser davantage les trajectoires des avions
C’est sur le simulateur The Link à Basso Cambo que Thales teste de nouvelles configurations sol-bord entre l’ATM, le contrôle aérien et le cockpit via des écrans. Les avions vont devenir de plus en plus communicants avec le monde extérieur. Les échanges radios VHF tour de contrôle/pilote traditionnels sont remplacés par des messages, datalink, lus instantanément sur écran et plus rapidement en évitant les ambiguïtés de la transmission de la parole, en limitant le stress. Ce type d’échange est déjà exploité partiellement. Thales teste de nouvelles méthodes de gestion du trafic aérien qui s’inscrivent dans le cadre du programme européen SESAR et son homologue américain NexGuen ou de Cleansky. Parmi les objectifs clés figurent de pouvoir absorber trois fois plus de trafic, d’améliorer la sécurité d’un facteur 10, de réduire l’impact environnemental par vol de 10% tout en réduisant le coût de l’ATM de 50% ! Il s’agira entre autres de diminuer les consommations de carburant en optimisant les trajectoires notamment dans les procédures d’approche. «Nous avons l’avantage d’être le seul industriel à développer et maîtriser à la fois l’avionique à bord des avions et l’ATM utilisé par le contrôle aérien » relatait Xavier Lamure, directeur des activités gestion du trafic aérien toulousaines. Les ingénieurs simulent des vols en intégrant la navigation par satellites et le free flight, le guidage des avions au sol avec l’envoi des trajectoires par la tour de contrôle directement sur un écran du cockpit…L’avion va pouvoir transmettre en continu sa position précise, ses données météo, son état de vol aux compagnies aériennes pour par exemple anticiper la préparation de la maintenance. Une centaine de projets sont en cours. Les premières applications en exploitation sont annoncées à l’horizon 2018-2020, une fois les procédures et équipements certifiés. Le pôle toulousain sur la gestion du trafic aérien emploie 150 salariés, centré sur le plan de vol. Thales emploie 600 personnes à Rungis et autant à Melbourne en Australie. Toutes ses entités sont associées au développement de TopSky, la 1ère solution mondiale qui couvre 40% de l’espace aérien, commercialisée dans 168 pays auprès des autorités du contrôle aérien comme la DGAC en France. Parmi les programmes majeurs suivis à Toulouse, le remplacement du système français de contrôle du trafic aérien CAUTRA représentant 2, 7 millions de vols IFR contrôlés par an dont 10 000 aux heures de pointe.
Les économies sur chaque vol
Le programme SESAR prévoit d’économiser par vol 8 à 14 mn de temps correspondant à près de 500 kg de kérosène. Avec une flotte de 400 avions, une compagnie aérienne économise 50M€.
Thales : 4200 salariés à Toulouse
Le groupe Thales emploie 4200 salariés avec Thales Alenia Space et Telespazio dans l’espace, l’avionique et la gestion du trafic aérien sur le campus de Basso Cambo, les systèmes d’information critique et la cybersécurité plus la cryogénie.
Article diffusé par JL Bénédini le 01/09/2014