AGROALIMENTAIRE : Croustad'Oc relance le pastis gascon


Revenir à la tradition
Croustad’Oc a changé de capitaine en novembre 2012. Clément Langlois a cédé le champion gersois du pastis gascon à Eric Bluzat. Créée en 1981, reprise une première fois il y a une quinzaine d’année, cette Pme de Gimont s’est donnée des nouveaux objectifs ambitieux. L’idée de fond c’est d’élargir le cercle des amateurs de ce gâteau savoureux en pariant sur l’authenticité.
 
«Le potentiel de développement sur Midi-Pyrénées et Aquitaine de Croustad’Oc est colossal. Par exemple nous travaillons avec environ 400 clients sur MP et Aquitaine. Hors dans la région MP il y a déjà près de 3 000 boulangeries-pâtisseries » relate Eric Bluzat. Près de 80% des produits sont écoulés dans ce segment complétée par les grossistes et la grande distribution. Le pastis gascon représente la moitié des ventes. Le projet d’entreprise prévoit dès 2013 une progression des ventes à deux chiffres. Croustad’Oc a généré l’an dernier un chiffre d’affaire d’environ 1 M€ avec 17 salariés. Les premiers résultats depuis le début 2013 sont très encourageants. La belle s’était sans doute un peu endormie sur ses lauriers. « On a remotivé les équipes, retravaillé nos clients ». Plusieurs outils d’aide à la vente sont en train d’être mis en route. Du côté du personnel avec un très faible turn over, une mise à jour a été réalisée ces derniers mois. Plusieurs embauches devraient suivre dans l’atelier, un chauffeur, un nouveau commercial. Un responsable qualité a déjà rejoint Croustad’Oc. « C’est le garant du respect de la législation sur l’hygiène et la sécurité, des process de fabrication ».
Dans l’atelier quelques équipements ont été modifiés mais l’essentiel de l’effort porte sur l’humain et le savoir-faire.
Eric Bluzat souhaite accentuer encore davantage l’authenticité des produits  en retrouvant les recettes originales par exemple en faisant macérer les pommes dans l’armagnac plutôt que d’utiliser un jus préparé à l’avance. Déjà la quasi-totalité des ingrédients proviennent de fournisseurs locaux comme l’armagnac de Vic-Fezansac (Gelas), du vrai beurre à 99,8%, des pommes du Tarn-et-Garonne,  la farine locale…. Chaque croustadière réalise son gâteau de A à Z, le tirage de la pâte est toujours un moment clé du process.
E. Bluzat évoque par ailleurs la diversification de la production à partir de ce savoir-faire artisanal dans la pâte.
Croustad’Oc ne compte pas inonder la grande distribution. « Nous sommes dans le moyen haut de gamme. Nous souhaitons rester sur ce créneau en gardant la tradition». Pas question de galvauder donc tout en adoptant des outils modernes de gestion. Pas question non plus d’envisager de moderniser les locaux et de s’endetter avant d’avoir garanti la croissance. La pépite gustative gersoise compte bien perpétuer ses saveurs inimitables tout en gagnant les cœurs de nouveaux consommateurs. Il y a de la place, encore faut-il s’en donner les moyens et agir en conséquence.
JL. Bénédini
 
 
 
Eric Bluzat : une carrière dans l’agroalimentaire 
 
Eric Bluzat est originaire de Rhône-Alpes, il notamment travaillé chez Nutrition et Nature à St-Chamont dans le marketing et participé au reclassement des salariés après la reprise de Soy. Il travaille ensuite chez Bongrain dans l’administration des ventes. Il gagne le Sud-Ouest en 1995 et rejoint les Jardins du Midi à Beaumont de Lomagne s’occupant des services généraux. Il quitte ce groupe en difficulté et signe en avril 2012 un protocole de reprise à 100% de l’entreprise avec le propriétaire de Croustad’Oc.

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