AGROALIMENTAIRE : Le Bonheur est dans le Pot : 1ere conserverie artisanale bio avec une centaine de recettes au catalogue

 

 

C’est un couple d’entrepreneurs atypique qui est à la tête de la première conserverie de produits bio, cuisinés en mode végétarien et de manière artisanale.

Pas du tout formés à l’art culinaire, Jean MARIE (alias Jeff) étant musicien professionnel et Karine ayant un profil commercial, ce duo a d’abord accompli un tour du monde pendant 5 ans pour le plaisir de l’aventure.  Ils ont subvenu à leurs besoins en s’employant dans les restaurants croisant leur route. Découvrant au passage des recettes et des légumes typiques à chaque pays. Leurs premiers enfants (le troisième étant né en Jordanie) ont vécu ce périple à travers différents continents.

De retour à Toulouse et imprégnés de toutes ces cuisines du monde, ils démarrent en 2000 de manière artisanale les premières conserves appertisées bio. Karine Marie-Tardon bénéficiera alors du dispositif « Défi Jeunes » départemental et régional dont elle sortira lauréate en Midi-Pyrénées. Le concept, des bocaux uni ou pluri-portions de soupe ou de légumes préparés, séduira d’entrée les adeptes d’une alimentation saine et goûteuse. L’entreprise « Le Bonheur est dans le Pot » va acquérir rapidement une notoriété régionale avec le référencement de la gamme dans le réseau Biocop et les magasins indépendants bio. Au niveau des approvisionnements, des partenariats ont été noués avec les producteurs locaux.

Une clientèle urbaine en cœur de cible

Très vite, l’Agence Française des produits bio a repéré cette offre originale et a encouragé les dirigeants de la société à prendre position sur le marché parisien. La présence au salon Marjolène en 2001 fera boule de neige. Le conditionnement et le contenu cadrant avec les attentes d’une clientèle urbaine, plusieurs grandes surfaces de vente du bio ont mis dans leurs linéaires les créations culinaires de la PME toulousaine. Parmi celles-ci : du riz lentilles-carottes, du quinoa à la bolivienne, du coco de tofu à la mangue, du tajine d’aubergines et poivrons, du velouté de brocolis, du gaspacho, de la soupe pistou avec haricots tarbais…Une centaine de recettes (1) figurent au catalogue. Diverses nationalités s’affairent en cuisine pour maintenir cette richesse des saveurs et des mets. Quant aux propriétés organoleptiques des aliments, elles sont préservées grâce à une cuisson à même le bocal !

Au fur et à mesure de la montée en charge commerciale, les ateliers ont été agrandis. Après avoir débuté à Jegun dans le Gers, Karine et Jeff ont loué un entrepôt sur Borderouge à Toulouse. Ils y resteront 8 ans, aménageant 200 puis 450 m2. Le chiffre d’affaires enregistrant une progression régulière, Le Bonheur est dans le Pot prendra le statut de Sarl en 2005. L’ensemble de la France a été maillé avec une présence dans la plupart des réseaux bio tels Naturalia, Biocop, Satoriz…Chaque année, l’exportation gagne du terrain. La gamme est présente en Suisse, en Scandinavie, en Belgique, en Espagne…mais aussi sur les Dom Tom, en Asie, en Ukraine, en Russie….

Implantation en 2011 dans la Biovallée Lauragais

A l’étroit dans ses installations au nord de la métropole, la PME a construit à Revel sa propre usine (2000 m2 sur un terrain de 1,5 ha) inaugurée en 2011, au cœur de la Biovallée Lauragais. 2,5 M€ ont été investis dans l’acquisition du foncier, la réalisation du bâtiment et l’achat de matériel (marmites cuisson vapeur de 500 litres…). Si leur vie professionnelle est très intense, le couple d’entrepreneurs a aussi une riche vie familiale avec leurs 7 enfants s’échelonnant de 20 mois à 22 ans ! « Cela demande beaucoup d’énergie mais une alimentation saine permet de garder la forme » souligne Karine, la quarantaine à peine et une silhouette impeccable.

Cette petite-fille d’entrepreneur qui maintient toujours intacte sa passion pour la cuisine, franchit en 2014 un nouveau cap avec l’ouverture à Toulouse du 1er restaurant buffet bio Le Bonheur est dans le Pot. La formule, une assiette facturée au poids avec un panier moyen autour de 12 euros (entrée, plat, dessert) a trouvé son public. En deux mois a été réalisé le prévisionnel du semestre avec 50 à 80 couverts/jour. L’aîné de fratrie, Manuel, est en charge de cet établissement qui fait aussi office de boutique.

Expérimenté sur la ville rose, le concept sera étendu à d’autres villes via la détention de 3 à 4 restaurants en propre et la constitution d’un réseau de franchisés. Cette diversification dans la restauration améliore la lisibilité et la notoriété de l’enseigne et permet de  réduire le taux de dépendance vis-à-vis de la grande distribution et ses centrales d’achat.

(1) : On retiendra également les soupes du monde (dont la marocaine, celle des Indes…), la gamme méridionale…

Emma Bao
Diffusé le 29 septembre 2014


A retenir

-CA 2013 : 1,6 M€

-Effectifs : 10 personnes

-Les produits sont labellisés Ecocert

-conditionnements : 1 litre, un demi et quart de litre

-lancement d’une 2ème marque, Les Légumes du Sud, dédiée à la GMS. Une offre avec un nombre limité de références.

-Le courant d’affaires à l’international croît régulièrement, de 18 à 20%.

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