Les farines à base de larves de mouches d'Agronutris contiennent un niveau de protéine de 60%
Quatre ans après avoir entamé une profonde transformation de son activité, Agronutris vient de lever 100 millions d'euros pour déployer sa première usine industrielle de 16 000m² à Rethel (Ardennes) d’ici fin 2022, et de financer l'implantation d’un deuxième site de plus grande envergure. Avec une capacité de conversion de 280 000 tonnes par an de bio-résidus de l’agro-industrie agricole en farine protéinée à base d'insecte (voir cet article), ces deux premiers sites permettront la création de plus de 200 emplois, dont 60 pour la première basée dans le 08.
Une ouverture vers la consommation humaine
Pour réaliser ce tour de table, l'entreprise toulousaine a réuni de nombreux acteurs tels que le fonds SPI (géré par Bpifrance), différentes Caisses d'Epargnes, le plan France Relance avec une subvention de 8M€ ou encore le Groupe Nutergia. Développée par la famille Lagarde, le rapprochement avec le laboratoire aveyronnais de compléments alimentaires "est vu d'un bon oeil" par Mehdi Berrada, président d'Agronutris. En effet, si l'agtech se focalise pour l'instant sur la petfood, l'alimentation humaine pourrait vite devenir un sujet important selon le dirigeant : "nous sommes la seule entreprise en Europe à avoir l'autorisation pour l'alimentation humaine à base d'insecte. C'est un axe stratégique sur lequel nous voulons travailler, et le Groupe Nutergia pourrait nous permettre de développer des synérgies".
Un management particulier Lorsqu’il prend la direction, avec Cédric Auriol, d’Agronutris, Mehdi Berrada apporte sa vision managériale qui avait déjà fait ses preuves dans le groupe Poult : une gouvernance partagée : « Pour contribuer au monde de demain, il ne suffit pas de participer aux enjeux d’avenir, cela passe aussi par des nouvelles formes d’organisation. Chez Agronutris on est dans cet état d’esprit : ce n’est pas juste une société « cool » où on change les codes de l’entreprise, c’est de l’intelligence collective où par exemple chacun décide par lui-même de son emploi du temps et de ses compétences. Aussi, les recrutements sont faits par les employés qui seront en relation directe avec la personne, tout cela dans un système de décision par consentement : chaque collaborateur a un droit de véto sur les décisions, et les dépenses de l’année sont arbitrées collectivement. » |