Webinar arbitré par Jacques Digout, directeur de la formation continue de TBS, le 8 avril 2020. Avec la participation de : Christophe Lerouge (Direccte Occitanie), Philippe Coulonges (Ordre des experts-comptables), Sébastien Vignette (Medef Haute-Garonne).
Ce mercredi 8 avril, plus d’une centaine de personnes ont écouté les informations et conseils d’experts à propos des mesures d’accompagnement mises en place pour les entreprises touchées par la crise du Coronavirus. Les représentants de la Direccte, de l’Ordre des experts-comptables et du Medef Haute-Garonne animaient la réunion organisée par l’école de commerce TBS.
Dès la première semaine du confinement, le gouvernement a annoncé des mesures d’urgence de soutien aux entreprises. Se sont ajoutées ensuite des particularités régionales puis de nouveaux dispositifs variables selon différents critères d’admissibilité… « Ne perdons pas trop de temps à comparer entre bénéficiaires ; il faut concentrer son énergie à mobiliser les mesures d’aides pertinentes pour son entreprise et défendre leur élargissement lorsque c’est nécessaire », commentait Sébastien Vignette, délégué régional du Medef Haute-Garonne. Christophe Lerouge, directeur général de la Direccte Occitanie, a ensuite listé et expliqué ces dispositifs. Des mesures pour préserver la santé financière et la trésorerie de l’entreprise d’une part, et des mesures de soutien social d’autre part.
Des mesures immédiates pour sauver les trésoreries
« L’Etat a cherché à réagir rapidement pour préserver les entreprises et préserver l’emploi. Ces mesures sont des mesures d’urgence pour aider les entreprises à passer le cap » expliquait Christophe Lerouge. Les premières mesures concernent des reports d’échéances fiscales et sociales. Les autres ont pris la forme d’un fonds de solidarité et s’adressent aux petites entreprises qui ont dû procéder à une fermeture administrative ou ont perdu au moins 50% de leur CA. Elles permettent l’obtention d’une prime de 1500 euros. Toujours sur le court terme, des mesures ont été mises en place pour faciliter les demandes de report de remboursement de prêt auprès des banques.
Le PGE, une aide à plus long terme
A côté de ces mesures inédites destinées à renforcer la trésorerie, d’autres dispositifs à plus long terme ont été mis en place, comme le PGE (Prêt garanti par l’Etat) qui permet à l’entreprise de se renforcer, d’obtenir une garantie d’emprunt et de mieux se préparer pour la reprise d’activité ou l’après-crise. Le PGE permet d’obtenir un prêt équivalent à 25 % de son CA (3 mois d’activité). Certes les dossiers sont soumis à l’analyse des banques, mais Christophe Lerouge a estimé que, pour les entreprises de plus de 750 000 € de CA, « une bonne cotation de la Banque de France devrait rapidement pouvoir donner la possibilité d’obtenir le PGE. » Pour les entreprises en difficulté, « cela restera compliqué », a-t-il convenu. En cas de refus, celles-ci peuvent aussi recourir à un médiateur du crédit.
Une certaine déception par rapport aux critères d’amissibilité
Sur le plan des aides financières, le président de l’Ordre des experts-comptables, Philippe Coulonges, a observé « une certaine déception des chefs d’entreprise » liée au décalage entre l’effet d’annonce des mesures et le détail des conditions d’accessibilité. « Sur le fonds de solidarité destiné aux plus petites entreprises, il y a trois conditions d’obtention : avoir un CA de moins d’1 M€, employer moins de 10 salariés et présenter un seuil imposable inférieur à 60 000 euros. Des critères limitants, qui ont pu décevoir, par rapport à ce qui était annoncé. » Le niveau de baisse de CA à afficher (entre mars 2019 et mars 2020) a aussi évolué au fil des jours et est aujourd’hui de 50 %. Depuis quelques jours, avec l’’appui de la Région, il est possible d’accéder à un fonds spécifique, si la baisse d’activité n’est que de 40 % par rapport àau même mois de l’an dernier.
Soutien social : un quart des salariés d’Occitanie vont basculer vers l’activité partielle
Christophe Lerouge a rappelé que le dispositif d’activité partielle consistait en la suspension du contrat de travail : « le chef d’entreprise continue à payer son salarié (à hauteur de 80 % en valeur nette) puis se fait rembourser par les fonds publics. 60 000 demandes ont été enregistrées au jour d’aujourd’hui, c’est un quart des salariés d’Occitanie ! » Le président de la Dirrecte a reconnu qu’au démarrage le site mis en place a vite été saturé par un afflux de demandes mais considère que le processus s’est amélioré aujourd’hui. Seulement neuf refus ont été enregistrés…