Mercredi 15 février 2023, la veille de la publication de ses résultats de 2022, Airbus a convié la presse à visiter la nouvelle chaîne d'assemblage de la famille A320, dans l'usine Lagardère de Blagnac, à l'ouest de Toulouse. Entreprises Occitanie y était.
Visite au coeur de la nouvelle chaîne d'assemblage dédiée à l'A320 et A321, à l'usine Lagardère de Blagnac, à l'ouest de Toulouse (Photo : Pascal Pigeyre - Airbus)
Mercredi 15 février 2023, la veille de la publication du détail de ses résultats financiers de l'année 2022, Airbus a convié la presse pour visiter l'usine Lagardère de Blagnac, à l'ouest de Toulouse. Auparavant dédiée au "Superjumbo", l'imposant A380 (dont la fin de l'aventure avait été décidée en 2020), l'usine d'assemblage, répartie entre plusieurs stations qui sont autant de postes de travail, est désormais réservée pour les modèles vedettes A320 et A321. Et éventuellement l'A321 XLR dans un proche avenir, soit le modèle long-courrier.
"Une nouvelle page de l'histoire d'Airbus"
L'usine de Toulouse est la quatrième du groupe à assembler des modèles de l'A320, avec celles de Hambourg (Allemagne), Tianjin (Chine) et Mobile (Etats-Unis).
Pour Marion Smeyers, la responsable du nouveau programme de la famille A320 au sein de l'avionneur européen, c'est clair et net : "Cette nouvelle FAL (Final assembly line, la ligne d'assemblage final, ndlr) symbolise une nouvelle page de l'histoire d'Airbus". C'est en effet dans une usine ultra moderne que les deux premiers avions du nouveau modèle de l'A320 font l'objet de toutes les attentions. 700 personnes (salariés d'Airbus, Compagnons...) travaillent régulièrement dans cet immense usine iconique. Mais surtout adaptée aux exigences modernes avec des transformations à tous les étages dans les process de fabrication et pour augmenter le confort des airbusiens avec mots clés : ergonomie, sécurité et gestion des flux.
Plusieurs innovations
Pour cela, Airbus a imaginé plusieurs innovations. D'abord pour la circulation des salariés au sein de l'usine, avec par exemple des passages piétons jaunes éclairés avec des LED qui apparaissent grâce à des capteurs. Au niveau logistique, l'apparition des palettes automatisées est une véritable révolution, facilitant le quotidien. "Dès qu'un salarié a besoin de certaines pièces précises, les infos sont envoyées au véhicule automatique. Cela amène davantage de sécurité, et le chariot électrique automatique se recharge la nuit", explique Philippe Lassus, le responsable de la partie logistique automatique de l'usine blagnaco-toulousaine. Courant 2023, 24 chariots de ce genre nouveau rouleront (à une vitesse maximale de 5 km/h) dans l'usine.
Dans la partie montage, le Flextrack est une machine de perçage semi-automatique qui permet "la jonction entre deux éléments du fuselage", comme l'explique Cédric Le Roy, responsable de production. La digitalisation et la réalité virtuelle sont de plus plus en présentes au sein de l'usine, comme ces caisses à outils intelligentes - déjà utilisées pour des projets concernant l'A350 - qui fonctionnent avec un badge personnalisé. "Nous limitons au maximum l'utilisation du papier, tout se gère via des téléphones et des tablettes", poursuit Cédric le Roy.
La FAL de Toulouse modélisée en 3D
Airbus a poussé la digitalisation à son paroxysme en modélisant en 3D cette nouvelle chaîne d'assemblage. Une première.
En fin de chaîne, sur la station 25, on trouve Yoann Baudin et son équipe. Sa partie ? "Les composantes cabines, les moquettes les sièges, les essais systèmes... La customisation est un processus industriel important pour les clients. Ensuite, l'avion, une fois validé par le client, part en peinture puis subit des essais de pressurisation. Les essais finaux, eux, doivent montrer que l'avion est bon pour le vol". Dans cette partie finale, aussi, l'innovation s'est invitée avec la mise en place d'une grande structure pour accueillir l'intégralité des sièges destinés à un avion.
Objectif : livrer un premier avion fin 2023...
Après l'arrivée du premier tronçon de ce nouveau modèle de la famille des A320, en octobre 2022, Airbus espère livrer son premier avion "d'ici la fin 2023", avance Marion Smeyers. Deux avions sont actuellement en assemblage dans l'usine Lagardère. "Un troisième avion devrait faire son entrée en mars", poursuit Marion Smeyers.
... et 75 avions par mois en 2025
Si Airbus ne communique pas de chiffres sur l'objectif en terme de cadence de production de ce nouveau modèle, l'avionneur indique vouloir arriver en pleine capacité dès 2025, année où il espère atteindre une capacité de production de 75 avions par mois.