Nicolas Capet, dirigeant d'Anywaves.
La spin-off du Cnes Anywaves a maintenu son activité à 100 % durant le confinement. Deux après sa création, ce concepteur toulousain d’antennes pour nanosatellites poursuit sa progression, notamment sur le plan de l’industrialisation. La start-up a développé une technologie brevetée qui utilise de la céramique et l’impression 3D.
Nicolas Capet pensait vendre une vingtaine de ses mini-antennes en 2019 ; la barre des trente a finalement été atteinte. Cet ancien ingénieur au Cnes est à la tête d’une start-up aux vents très prometteurs. D’une part parce qu’Anywaves adresse un marché d’avenir, celui des nanosatellites, mais aussi parce que cette spin-off du Cnes détient des brevets (25 brevets déposés au Cnes et deux autres au sein de l’entreprise) et savoir-faire technologiques uniques : « nous avons mis au point un process de fabrication en 3D qui permet de n’utiliser qu’un seul matériau, la céramique, connue pour ses qualités de résistance. ». Un procédé qui promet des gains de productivité puisque cela conduit à intégrer moins de matériaux différents et donc mois de process… « En intégrant cette technologie, on gagne en productivité. On a certes plus de travail en amont, à la conception, mais c’est justement notre savoir-faire », explique Nicolas Capet qui n’exclut pas de passer un jour à la maîtrise d’une partie de la production de ses antennes via ce procédé (au moins pour 50 % de l’activité). Pour le moment, l’entreprise travaille avec des partenaires industriels comme le toulousain Mecano ID.
Premier signaux reçus envoyés par les satellites Angels et Eyesat
Créé en 2017, Anywaves conçoit des antennes aux fonctionnalités différentes : le pilotage du satellite lui-même (vérification de son bon fonctionnement), le rapatriement des données utiles, ou la vérification du positionnement du satellite sur son orbite. Ce dernier produit est en cours de qualification et promet une compatibilité avec tous les systèmes Galiléo. Beaucoup des clients d’Anywaves sont à l’export. En décembre dernier, la start-up détenait son premier « flight heritage » avec des premiers signaux transmis par ses antennes via les nanosatellites Angels et Eyesat reçus avec succès sur Terre.
Un million d’euros de chiffre d’affaires en 2020
Après un démarrage à la pépinière Théogone de Ramonville puis un hébergement de la petite équipe (4 associés, 8 salariés en 2019) par l’incubateur de l’Enac, l’entreprise a déménagé l’hiver dernier dans le centre toulousain pour pouvoir accueillir un effectif croissant passé à 16 personnes aujourd’hui et qui devrait atteindre les vingt personnes d’ici la fin de l’année. Son CA était de 500 000 euros en 2019 et Nicolas Capet prévoit d’atteindre les 2 millions d’euros cette année. Sur le court terme, le dirigeant ne perçoit pas de grandes secousses liées à la crise du covid-19, sauf des décalages dans les programmations.
Des effets de la crise en 2021-22 ?
Mais il reste prudent sur les effets sur le plus long terme et compte sur le soutien de la Région et des insitutions pour surmonter les effets de la crise en 2021 : « notre activité n’a rien à voir avec le commerce où l’arrêt total d’activité peut être immédiat. Nous sommes sur des délais très longs et donc les répercussions de la crise pourraient se faire sentir dans 12 à 18 mois. » Pour le moment, Anywaves ne connaît pas la crise, poursuit la R&D avec de nouvelles antennes en cours de conception et, dans un futur proche, pourquoi pas de nouveaux investissements pour passer à l’intégration de l’industrialisation. La petite entreprise a bien l’intention de se hisser au premier rang des équipementiers en antennes miniaturisées pour satellite et Nicolas Capet vise les 10 M€ de CA dès 2023.