Avec un marché automobile européen qui a renoué avec la croissance depuis 2014, Continental table sur une croissance à deux chiffres en 2015 au niveau mondial et une bonne année en 2016. Un environnement favorable pour l’équipementier automobile qui emploie, en France pour son activité électronique, près de 3200 salariés dans la région sur ses sites de Toulouse (R & D, fabrication de systèmes d’accès véhicule et contrôle de pression de pneus entre autres), Boussens (fabrication de capteurs) et Foix (fabrication de calculateurs moteurs) plus celui de Rambouillet dédié à la R&D pour le véhicule connecté. « Mais nous n’avons toujours pas retrouvé le niveau des ventes de 2007 - d’avant la crise » précise Antoine Jouin, Président de Continental Automotive en France, par ailleurs vice-président du pôle de compétitivité Aerospace Valley.
Continental présente au Salon mondial ITS à Bordeaux du 5 au 9 octobre 2015, dédié à la mobilité et aux transports intelligents, plusieurs projets innovants. C’est plus que jamais un sujet majeur du groupe qui mobilise dans l’hexagone 1200 ingénieurs en R & D avec des centaines de brevets exploités en France. Continental fait désormais partie du TOP 20 des entreprises françaises déposant le plus de brevets. Les équipes sont installées sur les sites de Toulouse et Rambouillet organisées en business unit. Mais l’effervescence technologique, la révolution numérique entre autres, pousse les entreprises à bouger leurs habitudes de travail. « Nous souhaitons nous ouvrir davantage vers l’extérieur, nos fournisseurs, les startup, le monde académique, les pôles de compétitivité, l’IRT et les jeunes dans les écoles à tout âge pour inclure dans nos produits les nouveaux usages autour de la mobilité et de la voiture autonome » commente A. Jouin. Le covoiturage a remplacé en quelques années l’autostop. L’ « Open Innovation » c’est aussi le moyen de « développer la créativité dans nos équipes » pour anticiper les évolutions à court, moyen et très long-terme par exemple en travaillant sur la mobilité en 2030. La technologie se développe vite, Continental investit lourdement dans toute une série de nouveaux systèmes hautement technologiques et développe les services de la mobilité du futur. Le système de contrôle de pression des pneus (TPMS), obligatoire en France sur tous les véhicules neufs depuis novembre dernier, évolue avec une application d’alerte sur smartphone. Les antennes deviennent multifonctionnelles pour faciliter la communication entre le véhicule et le conducteur mais aussi avec les autres véhicules et les infrastructures. Car la voiture connectée est l’une des étapes clés de la conduite autonome. A l’intérieur, le wifi dialogue avec une tablette intégrée dans le tableau de bord. Avec la réalité augmentée et la vision tête haute, les infos véhicules sont projetées sur le parebrise, le régulateur de vitesse inter-réagit avec la signalisation routière en réduisant automatiquement la marche du véhicule, la clé de démarrage devient virtuelle intégrée dans le smartphone…La réduction des émissions et de la consommation reste un axe fort. Exemple, l’introduction d’un capteur de pression dans le cylindre, l’ In-Cylinder Pressure Sensor (ICPS) dont les premières versions sortiront l’an prochain. Les motorisations hybrides vont progresser avec la généralisation du 48V, les technologies vers le moteur consommant 2l/100 km sont en développement….
L’innovation hors automobile
Continental déploie son ingénierie électronique hors automobile vers d’autres systèmes embarqués dans l’aéronautique, l’espace, l’agriculture…intéressés par le savoir-faire acquis dans l’automobile avec une capacité de production en grande série, une qualité < 5PPM.
Une centaine de recrutements/an
Continental recrute une centaine de personnes par an avec une préférence pour les formations en alternance. Seuls 12 à 15 élèves sur les 24 places proposées chaque année sont allés au bout de la formation Bac Pro en Maintenance des Equipements Industriels lancée en 2012 en partenariat avec le CFAI de l’UIMM et la Région. «Ce sont la méconnaissance et le comportement qui expliquent les échecs. Celui qui veut à toutes les chances de réussir dans nos métiers qui offrent des possibilités de carrière. Les jeunes, leurs parents et les professeurs connaissent très mal nos industries, c’est regrettable. Nous devons mieux communiquer » indique A. Jouin.
35 entreprises adhèrent à la grappe
35 entreprises dont 1/3 de la région participent à la grappe lancée en juillet 2014 sous l’égide de Continental avec le soutien de la DIRECCTE, le cluster Automotech, la plateforme de la filière automobile (PFA). Cette action collective, une première en France dans l’automobile, cherche à renforcer l’efficacité des sous-traitants sur 4 axes, le lean, la supply chain, l’innovation et l’international avec l’intervention de consultants habilités dans les entreprises. La 1ère revue des actions de la grappe se déroulera fin 2015.
Article diffusé par JL. Bénédini le 05/10/2015