BATIMENT : Alain Crouzil, pdg de Lacroix Portes Automatiques

 

 Alain Crouzil avec Julien Crouzil

La plupart des Toulousains ont un jour déclenché l’ouverture d’une porte automatique fabriquée par cette entreprise locale en allant à l’aéroport, à leur banque, chez un commerçant…. Lacroix Portes Automatiques équipe près de la moitié du parc installé dans l’agglomération.  L’entreprise a été créée à Toulouse en 1968 par M. Lacroix. Alain Crouzil en a pris la direction en 1997. Depuis la société a élargi son terrain de chasse à l’échelle du territoire.

Vous avez connu un développement rapide ?

La société en 1997 fabriquait une centaine de portes automatiques installées sur la région toulousaine. Aujourd’hui 1600 sortent de notre atelier toulousain. Après un apprentissage du métier les premières années nous avons créé une première agence à Bordeaux en 2004. En 2007, j’ai repris la direction de la filiale française de la marque suisse Tormax, qui nous fournit les systèmes de motorisation. Nous avons d’abord redressé la société. Puis en 2014 nous l’avons rachetée. C’est désormais notre agence en propre sur  la région  parisienne. Nous sommes le distributeur exclusif de Tormax pour la France.

Vous êtes présent sur l’ensemble du territoire ?

Presque, nous avons encore des trous par exemple dans l’Est de la France. Pour aller plus vite nous avons choisi une stratégie de développement mixte en créant des filiales tout en développant un réseau qui compte 35 partenaires indépendants. Ils commercialisent et installent près de 800 portes par an, la moitié de la production. A terme la gestion directe devrait être privilégiée. L’an prochain nous allons fusionner l’ensemble de nos filiales  pour constituer une entreprise unique employant 64 salariés avec un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros. Nous investissons dans l’entreprise chaque année entre 200 et 400 k€.

Comment vous situez-vous sur le marché de la porte automatique ?

En France il y a deux grands leaders, une entreprise suisse et une française qui réalisent près de la moitié du marché de la porte automatique. Le restant est partagé entre une dizaine d’intervenants pour la plupart des sociétés originaires du Nord de l’Europe. Nous faisons partie des challengers les plus actifs. Avec la crise à partir de 2008, le marché français de la porte automatique a baissé, passant de 30 000 produits par an à 25 000. Dans ce contexte difficile, nous avons connu une croissance de près de 10% par an. Le CA a été multiplié par six en dix ans. On a les moyens d’aller désormais nous battre sur des marchés nationaux.

 

Quels sont vos principaux points forts ?

Nous fonctionnons à l’image d’une start-up dans une filière plutôt traditionnelle en essayant d’innover avec une équipe très motivée. La qualité et la réactivité sont nos points forts. Avec Tormax, nous avons la Mercédès de la porte automatique. La marque est présente dans 25 pays essentiellement anglo-saxons. 100% des portes sont produites dans l’usine avec un suivi qualité de bout en bout. Nous avons notre propre gamme de profilés en aluminium fournis par Sapa. L’entreprise livre une porte en 13 jours. C’est important car les portes automatique sont installées juste à la fin des chantiers de construction avec des délais très courts afin notamment d’éviter la détérioration des produits.

Pour obtenir la qualité et les délais courts, l’industrialisation des processus a été poussée très loin en s’appuyant sur un ERP Sage et le CRM. Tous les éléments clés de la gestion sont maîtrisés. Le  papier a disparu  dans nos services, depuis la prise de commande, au bureau d’études, pour les visites de maintenance. Dans l’atelier la tablette remplace les fiches de travail. Des QR code sont présents sur les produits. A terme,  nos clients auront accès via internet à l’ensemble des données pour la maintenance de leur parc de portes automatiques. Ils pourront par exemple délivrer rapidement un certificat de travaux sur les portes demandé par les pompiers.

 

Le marché de la  porte automatique a-t-il un avenir ?

La crise a freiné le développement du marché mais clairement les besoins sont très importants. La France a pris du retard par rapport aux pays du Nord et à l’Allemagne. Par exemple aucun McDonald’s jusqu’à très récemment n’était équipé de portes automatiques sur le territoire. Les besoins sont énormes. Tous les lieux publics susceptibles d’accueillir des PMR, des personnes à mobilité réduite devraient en être équipés. C’est d’abord un marché BTB mais il y a sans doute aussi des besoins chez les particuliers.

 

Quels sont les innovations dans votre secteur ?

Nous venons de commercialiser une porte automatique coupe-feu, jusqu’à présent un seul fournisseur répondait à la demande. Elle a été développée avec notre partenaire MAF Atlantic. Nous avons rendu anti-feu le mécanisme de motorisation. Depuis 2013 la norme européenne EN 1607 impose qu’une porte automatique ne doit jamais entrer en contact avec l’usager. Les produits Tormax permettent de supporter les charges les plus lourdes. Chaque vantail du showroom de BMW que nous avons livré rue George V à Paris pèse 650kg. Nous allons installer les 34 portes automatiques du Forum des Halles à Paris la Canopée. C’est un chantier emblématique avec des portes de 6 mètres de haut, des vantaux de 400 kg qui réagissent instantanément dès le franchissement du faisceau infrarouge. Elles seront opérationnelles début 2015. Nous sommes les seuls à proposer des portes automatiques dont la motorisation est encastrée dans le sol, très adaptée pour automatiser les portes des bâtiments de prestige.

Article diffusé par JL Bénédini le 01/09/2014

 

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