Bio-UV Group. Quatre ans après l'entrée en bourse, quel bilan ?

La PME héraultaise Bio-UV est entrée en Bourse en juillet 2018. Le fondateur et dirigeant du groupe spécialisé dans le traitement de l’eau, Benoît Gillmann, donne ses impressions sur cette expérience.

Benoît Gillmann, fondateur et président de Bio-UV Group.

Benoît Gillmann, fondateur et président de Bio-UV Group.

Autodidacte, entrepreneur dans l’âme, Benoît Gillmann conduit progressivement son entreprise dans le peloton des acteurs majeurs du traitement de l’eau, et notamment à l’échelle internationale (60 % de l’activité à l’export). Basée à Lunel dans l’Hérault, l’entreprise créée en 2000 emploie aujourd’hui plus de 150 personnes et totalise un CA pro forma de 44,3 M€ en 2021.

Un effet covid spectaculaire sur les cours en Bourse
« Curieusement, l’eau ce n’est pas sexy ! ça n’intéresse pas les investisseurs individuels, c’est pourtant un enjeu essentiel et sur le plan mondial, le marché du traitement de l’eau croît de 8 à 10 % chaque année », commente le président du groupe qui s’attendait à un démarrage plus fort de Bio-UV lors de son entrée en bourse en juillet 2018. « Notre entrée a été acceptable et ça s’est bien passé dans le sens où les fonds d’investissement qui devaient sortir ont pu le faire. Mais sur le plan de la valorisation de l’entreprise, on a été un peu déçus. » Deux ans après, la crise sanitaire a eu un effet spectaculaire et inattendu : « en mars 2020, l’émergence du Covid et l’annonce de nouvelles solutions dédiées au traitement de surface a entraîné un fort engouement des investisseurs individuels, et notre cours de bourse a été multiplié par deux ! ».

Une levée de fonds en un temps éclair
« Je n’étais pas particulièrement attiré par la bourse mais en discutant avec nos fonds actionnaires historiques, cette possibilité leur semblait une option intéressante de sortie de capital », explique Benoît Gillmann qui s’est entouré dès janvier 2018 d’un directeur général au profil financier pour pouvoir mener à bien cette aventure. Les fluctuations et les caprices des cours demeurent pour lui un inconvénient, mais pour lever des fonds, la bourse a été un outil efficace : en novembre 2020 Bio-UV a pu lever 12,7 M€ très rapidement, ce qui lui a permis de financer son opération de croissance externe avec l’acquisition de Corelec (entreprise haut-garonnaise acquise l’an dernier). Son ressenti 4 ans après l’entrée en Bourse ? « Le profil du dirigeant et son énergie sont très importants. Je suis dans le métier depuis près de 50 ans et je suis donc très à l’aise pour communiquer sur la stratégie. Observer et écouter pour ensuite avancer, c’est comme cela que je travaille ». Une méthode qui a plutôt bien fait ses preuves au vu de la progression de l’entreprise, qui a enregistré depuis 2018 une progression totale de +172 %.  

Cap sur le récréatif et la croissance externe
Dans son activité de traitement de l’eau par ultraviolets, par ozone ou par électrolyse au sel, Bio-UV Group sert trois secteurs : le plus porteur aujourd’hui est le récréatif avec la purification de l’eau des bassins, aquariums, et des piscines. Un marché en forte hausse depuis deux ans et le président fondateur Benoît Gillmann table sur un maintien d’un haut niveau pour l’année à venir. Après l’acquisition de Corelec (technologie d’électrolyse de sel) en 2021, l’industriel convoite d’autres opérations de croissance externe, avec toujours un fort intérêt pour les technologies de traitement de l’eau non chimiques et non polluantes. Le traitement de l’eau de ballast des navires est le second marché de la PME. « Il reste 35 000 navires d’ici 2024 à équiper ! », commente Benoît Gillmann qui annonce un bon premier semestre sur ce segment d’activité mais qui reconnaît que le contexte actuel et les effets de la guerre en Ukraine compliquent énormément la tâche. Le lancement de Bio-Scan qui vise le marché du traitement de surface a eu un fort retentissement au moment de la crise sanitaire mais finalement le marché n’était pas au rendez-vous : « Le traitement des surfaces par des méthodes non chimiques n’a pas pris. Mais on reste en veille sur ce sujet ainsi que sur la thématique de la qualité de l’air. »
 

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