BIOTECHNOLOGIES : L’état des bactéries intestinales analysable dans le sang et les tissus via les biomarqueurs de Vaiomer


 

La corrélation entre alimentation et santé est une évidence étayée de plus en plus par des études scientifiques. Le séquençage à haut débit de l’ADN a permis de caractériser la population bactérienne présente dans l’intestin et les interactions avec la nutrition. La société de biotechnologies Vaiomer conduit des recherches dans ce domaine, étudiant le lien entre la flore intestinale et les maladies métaboliques (diabète, obésité, complications cardio-vasculaires…). En fait le microbiote a une influence directe sur le développement de pathologies graves d’où l’intérêt  de diagnostiquer et prévenir avec la mise au point de cibles thérapeutiques.

«Nous avons démontré que les bactéries de l’intestin étaient localisables dans les tissus et le sang. Par conséquent, nous pouvons développer des biomarqueurs sanguins pour faire du diagnostic et découvrir des cibles thérapeutiques prévenant ou soignant les maladies du métabolisme des tissus» explique Michael Courtney, dirigeant de l’entreprise aux côtés de ses deux autres associés, Rémi Burcelin (chercheur à l’Inserm) et Jacques Amar (clinicien au CHU de Toulouse). Les travaux conduits par cette équipe ont débouché sur la création en 2011 de la PME (1) afin de valoriser les brevets déposés sur les biomarqueurs et les méthodes de dosage. De ce fait, Vaiomer possède une expertise exclusive dans la quantification et l’identification de classes de bactéries dans le sang. Une analyse qui reflète ce qui se passe dans l’intestin. Cette approche simple présente un avantage compétitif comparée à ce qui se pratique couramment (dosage des bactéries dans les selles). Compte tenu de l’importance de la flore intestinale en matière de santé, la société de biotech toulousaine souhaite devenir un interlocuteur majeur des industriels de l’agroalimentaire positionnés sur les prébiotiques et la nutraceutique. L’entreprise est déjà sollicitée par Laboratoire Servier (pour l’identification de cibles), le fournisseur danois de probiotiques Danisco (groupe DuPont)…

Au niveau de la R&D, des collaborations étroites sont entretenues avec l’Inserm, les CHU de Toulouse et de Lille... 

« Nous avons bénéficié d’un bon soutien de la Région » tient à préciser Michael Courtney qui envisage à l’horizon 2015 une levée de fonds pour accélérer le développement de produits.

(1) : L’activité laboratoire a démarré en 2012 au sein de l’Inserm. Vaiomer a été hébergée par l’incubateur Midi-Pyrénées avant de rejoindre Prologue Biotech à Labège.

 
Emma Bao
Diffusé le 30 avril 2014

A retenir

-Vaiomer emploie une dizaine de personnes

-l’entreprise a été lauréate en 2012 du Concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes

-D’origine écossaise, Michael Courtney, CEO de Vaiomer, est docteur en biologie moléculaire. Avant d’arriver à Toulouse, il a été directeur scientifique de Transgène à Strasbourg, PDG de la société Aptanomics basée à Lyon.

Encadré

Cibler l’industrie agroalimentaire

Vaiomer a conçu des biomarqueurs pour identifier les mécanismes faisant le lien entre la flore intestinale et les mécanismes moléculaires impliqués dans des pathologies. Les industriels de l’agroalimentaire peuvent donc accéder à cette connaissance et apporter des réponses en termes de produits. Ces acteurs  peuvent mesurer l’impact de leurs  probiotiques  via le dosage de classes de bactéries dans le sang.

Vaiomer maîtrise le dosage des gènes potentiellement pathogènes présents dans l’intestin et les tissus. L’identification des gènes issus des interactions entre le microbiote et les mécanismes cellulaires ouvre la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques. L’approche de la bioinformatique et biostatistique permet d’accomplir ce travail.

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