Avec le sujet des ZFE en arrière-plan, BNP Paribas a mis en lumière, dans une étude, les difficultés rencontrées par ces citoyens dans l'acquisition de véhicules conformes aux normes environnementales, notamment en Haute-Garonne.
Selon les experts de BNP Paribas, "82% des européens sondés trouvent injustes les ZFE". (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)
Dans le contexte de la Loi d'Orientation des Mobilités et de l'émergence des Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) dans 43 agglomérations françaises, dont Toulouse (Haute-Garonne), les enjeux de la transition énergétique se font sentir de manière plus pressante que jamais. Cette transition est rendue d'autant plus difficile par l'augmentation des prix des véhicules et de leur utilisation, exacerbant ainsi les inégalités sociales et économiques.
Une analyse approfondie en Haute-Garonne
L'Indice de Précarité Automobile, élaboré par BNP Paribas Mobility en collaboration avec C-Ways, offre une analyse approfondie de la situation dans la région toulousaine. En évaluant les risques d'exclusion et les difficultés liées à la transition vers des véhicules plus récents, cet indice met en lumière les défis auxquels sont confrontés les ménages et les entreprises de la région.
Le paysage réglementaire actuel crée une atmosphère de confusion et de doute parmi les automobilistes. L'inflation persistante, conjuguée à des hausses tarifaires récentes, suscite des préoccupations quant à la viabilité économique de l'achat de voitures neuves dans les années à venir. En effet, selon les chiffres de l'étude, plus de trois quarts des automobilistes interrogés expriment leur inquiétude face à la perspective de voir les prix augmenter dans les cinq prochaines années.
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) cristallisent également les appréhensions des automobilistes. Bien que la majorité en ait connaissance, une proportion significative ignore les détails de leur fonctionnement et de leur impact sur leur quotidien. Cette confusion est exacerbée par le manque de clarté concernant l'avenir des ZFE dans leur pays, avec près de la moitié des sondés ne sachant pas si de telles zones seront mises en place.
Selon les chiffres révélés par l'étude, seulement un tiers des automobilistes interrogés voient précisément de quoi il s'agit en ce qui concerne les ZFE. De plus, près de la moitié des répondants ne savent pas si de telles zones seront mises en place dans leur pays, ce qui souligne un manque de clarté et d'information sur cette question cruciale.
Transition électrique : les ménages modestes dans l'impasse
Alors que l'inflation impacte le pouvoir d'achat des ménages français, l'acquisition de véhicules électriques demeure hors de portée pour de nombreuses familles, en particulier les plus modestes. Malgré l'engouement initial pour le leasing social permettant d'accéder à un véhicule électrique à un coût abordable, ce dispositif s'est avéré insuffisant pour répondre aux besoins de renouvellement du parc automobile des ménages modestes.
Selon une enquête de l'Observatoire Cetelem de l'Automobile, neuf habitants sur dix de la Haute-Garonne estiment que les ZFE sont injustes pour les ménages modestes, soulignant ainsi les préoccupations quant à la faisabilité de cette transition forcée. De plus, l'interdiction des ventes de véhicules thermiques d'ici 2035 suscite des doutes quant à sa mise en œuvre et à son impact sur les citoyens.
Malgré ces incertitudes, l'étude révèle un intérêt croissant pour la voiture électrique. Pour la première fois, elle devance les autres motorisations dans les intentions d'achat, avec plus d'un tiers des consommateurs envisageant sérieusement cette option. Cependant, des obstacles subsistent, notamment en ce qui concerne le coût élevé des véhicules électriques et les préoccupations relatives à l'autonomie et à la recharge.
Les chiffres de l'étude montrent que près de la moitié des automobilistes interrogés estiment que le prix d'un véhicule électrique est trop élevé. De plus, plus de la moitié des répondants craignent de rencontrer des difficultés pour recharger leur véhicule électrique, tandis qu'environ un tiers redoutent que l'autonomie de celui-ci ne soit pas suffisante par rapport à leurs besoins.
Les automobilistes de la Haute-Garonne en plein brouillard
L'enquête révèle également que la majorité des habitants de la Haute-Garonne considèrent les ZFE comme injustes et irréalistes, tandis que la perspective d'une augmentation du prix de l'électricité soulève des préoccupations quant à la viabilité économique des véhicules électriques. Malgré les incitations gouvernementales telles que le bonus écologique, les citoyens restent sceptiques quant à l'avenir de la mobilité électrique.
Un phénomène notable est l'émergence des marques chinoises sur le marché automobile. Malgré un déficit d'image initial, ces marques gagnent en popularité, suscitant l'intérêt de près de 4 consommateurs sur 10. Cependant, les marques européennes conservent leur prédominance, avec une forte préférence exprimée par plus de 8 consommateurs sur 10. Selon les chiffres de l'étude, moins de 4 Français sur 10 ont une opinion favorable des marques chinoises, tandis que plus de 90% des personnes interrogées ont une bonne opinion des marques européennes. Cependant, les chiffres révèlent également qu'environ 4 personnes sur 10 seraient prêtes à acheter un modèle de marque chinoise, ce qui suggère une ouverture croissante aux nouveaux acteurs sur le marché automobile.
Dans la Métropole de Toulouse, où l'interdiction de circulation des véhicules classés Crit'Air 3 dans la ZFE est envisagée, près de 91 000 véhicules particuliers pourraient être concernés. Cette mesure pourrait avoir un impact significatif sur les ménages à revenus modestes, notamment dans les quartiers nord et sud de la ville, où les transports en commun sont peu nombreux.
De plus, les petites entreprises de logistique et les artisans utilisant des véhicules spécifiquement carrossés sont particulièrement vulnérables à cette transition. Les disparités socio-économiques et sectorielles soulignent les défis complexes auxquels sont confrontés les citoyens et les entreprises dans leur adaptation aux nouvelles normes environnementales.
Cette initiative consiste en une offre de location avec option d'achat sur une période de 10 ans, offrant des mensualités abordables. L'objectif est de permettre aux ménages modestes, particulièrement ceux nécessitant un véhicule conforme aux normes des ZFE, d'acquérir une voiture récente à partir de 150 euros par mois. En partenariat avec les concessionnaires, la banque propose des véhicules neufs ou d'occasion récente répondant aux critères Crit'Air 1 ou 0, avec des mensualités avantageuses étalées sur une longue période.
Cette offre vise à encourager l'accession à la propriété automobile pour des foyers à revenus modestes, en leur offrant une solution financière adaptée à leurs contraintes budgétaires et en les accompagnant dans leur transition vers une mobilité plus écologique. En outre, la banque bénéficie de la prime à la conversion et de généreux bonus d'achat pour réduire le coût initial du véhicule, rendant ainsi cette opportunité encore plus accessible.