CHIMIE VERTE : Traitement des plantes : des microparticules sprayables pour des traitements à base d'actifs naturels longue durée!

 

Depuis plusieurs années, cette PME de la biochimie a développé des produits de plus en plus verts que ce soit à usage domestique, vétérinaire ou cosmétique. AB7 Industries rafle chaque année plusieurs trophées couronnant les innovations ou le talent managérial. Une des expertises les plus reconnues est la capacité à produire des dispositifs de diffusion sur support polymère, capables de diffuser dans le temps des essences naturelles ou autres molécules pour des applications variées. Du bracelet anti-moustiques aux colliers pour animaux antiparasitaires en passant par des dispositifs de bien-être et confort pour les humains, la palette est large.

Des molécules actives libérées par des microparticules

Gardant depuis une trentaine d’années sa passion intacte pour les biotechnologies et les nouveaux procédés, René Chelle, le fondateur de cette entreprise familiale dont il partage le pilotage avec son fils Christophe, fait de l’agroécologie un des moteurs de la croissance pour les années à venir. En solo ou via des programmes de R&D collaboratifs, la société a bien avancé sur le volet recherche et pré-industrialisation.

Ainsi, AB7 Industries s’est fortement impliquée au sein d'un projet labellisé par le pôle Agri Sud-Ouest Innovation porté par une grosse ETI et auquel ont participé des laboratoires (Inra,  Cnrs,  LCA). L’objectif était de mettre au point des antifongiques et des biostimulants naturels et durables au service de la vigne, de l’arboriculture, du maraîchage… Pour lutter contre le mildiou, AB7 a conçu  des actifs emmagasinés dans des microparticules en polymère biodégradable à pulvériser sur les feuilles. Ces microparticules sprayables (ce support est conçu à partir de sous-produits végétaux) sont revêtues d’un film pour assurer l’adhérence et canaliser la diffusion. Diffusé dans le temps, le traitement garde son efficacité sur une période étendue. De plus, il a peu de  déperdition grâce au système de filmification. La solution, applicable sur toute la plante (les feuilles, le bois) est idéale pour les vergers, la vigne…Sur le même principe, un travail est mené avec un grand groupe américain sur l’enrobage des semences.

Le projet étant arrivé à terme il y a un an,  la Pme toulousaine et son partenaire industriel poursuivent leur collaboration pour mettre sur le marché un dispositif économiquement viable.

Par ailleurs, dans le cadre de H2020, AB7 industries s’est positionnée sur l’appel à projets Instrument PME. Baptisé Agro7, le dossier vise à finaliser d'une part les produits de protection par pulvérisation ou enrobage de microparticules chargées en actifs naturels , d'autre part à finir de mettre au point les traitements protecteurs où la prolifération in situ des micro-organismes sélectionnés et promus directement sur la plante. L’objectif est de franchir l’étape de la production de ces nouveaux produits et leur homologation avant distribution.

Parier à nouveau sur les biotechnologies au service de l’agro-écologie

Convaincu que les bactéries auront un rôle grandissant à jouer dans l’agriculture, René Chelle va doter l’entreprise d’un département biotechnologies, un des ses premiers domaines de prédilection. « J’ai démarré en 1971 avec un produit pour l'épuration des eaux domestiques» rappelle-t-il.

Des brevets d'origine vont être exploités, d’autres seront déposés. Parmi les innovations récentes, l’entreprise vient de lancer un procédé 100% biologique pour diminuer le degré d’alcool des vins, tout en préservant le bouquet.

L’expertise acquise sur les dispositifs de diffusion sur support polymères sera capitalisée, l’idée étant de développer la fermentation sur des supports solides assurant la captation et  la prolifération in situ des bactéries.

Pour conforter le déploiement à l’international et gérer la montée en cadence de la production, AB7 Industries poursuit ses investissements. L’accompagnement du réseau des distributeurs sera consolidé avec de nouvelles ressources en commercial et marketing. Un laboratoire dédié à l’homme, à l’instar de celui de Deyme axé sur l’animal est à l'étude.

Diffusé le 30 novembre 2015
Emma Bao

 

Encadré 1

A retenir aussi

- Le groupe AB7 I emploie entre 110 et 120 salariés

-CA 2015 : 17 M€

-La R&D représente 10% du CA et mobilise 18 personnes. La PME s’est dotée d’une équipe pluridisciplinaire avec des chimistes, biologistes, pharmaciens, vétérinaires, entomologistes (l’entreprise entretient ses propres élevages), analyticiens, ingénieurs.

-La société a  ses propres départements de brevets et de règlementaire.

 

 

Encadré 2

De la R&D avec les grandes coopératives agricoles

AB7 Industries conduit de la R&D avec ces grandes structures et leurs filiales d'innovation. Un des projets vise à lutter contre des insectes avec des micro-organismes, en introduisant sur un support des actifs vivants comme les trichogrammes !

Encadré 3

Le projet Neoramus avec avec une grosse ETI

Labellisé par Agri Sud-Ouest Innovation, ce projet vise à éliminer les souris et les rats avec des méthodes prévues pour contrecarrer la capacité d'adaptation de cfes espèces. Les rongeurs sont soient repoussés avec des répulsifs naturels soit piégés avec des odeurs les attirant.

 

Encadré 4

Présence dans 40 pays

Les spécialités vétérinaires et de soins humains s’exportent dans une quarantaine  de pays, AB7 Industries étant très bien implantée aux USA. Plusieurs laboratoires sollicitent la PME toulousaine afin de mettre au point des dispositifs médicaux innovants, à base de polymères actifs. Le pôle soins de l'homme (produits de bien-être et de confort) rencontre aussi de plus en plus de succès à l’international.

 

Encadré 5

Un ballon de rugby pour piéger les ténébrions

Avec Ovalie Innovation, structure commune de R&D fondée par les groupes coopératifs Maïsadour et Vivadour, AB7 Industries a mis au point un piège en forme de ballon de rugby pour capturer les ténébrions et ainsi déterminer le degré d'infestation. Ces insectes qui prolifèrent dans les élevages de poulets, sont attirés par la composition attractive contenue dans le piège. Ils s’engouffrent dans un réseau de tubes prévus pour éviter le cheminement inverse.

 

 

 

 

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