Benoit Moulas, président de Comat, Philippe Baptiste, président du Cnes et Ludovic Daudois, directeur général de Comat.
Le président du Cnes Philippe Baptiste rendait visite à l’équipe de Comat à Flourens le 1er décembre. Cette PME du spatial entretient des liens étroits avec l’agence nationale du spatial, notamment à travers des contrats d’innovation. Accélération de la production de produits en propre pour nanosatellites, nouveau contrat signé Airbus Defense & Space dans le domaine des télécommunications : les perspectives de développement de cette entreprise du spatial s’accompagnent de nouvelles embauches et d’un agrandissement des locaux.
Que ce soit dans les équipements de l’ISS, dans l’instrumentation des expériences menées par Thomas Pesquet lors de son dernier vol (notamment la boîte à BLOB de la mission Alpha de l’ESA) ou encore dans les programmes lunaires ou martiens, Comat est derrière une longue liste d’éléments intégrés dans les équipements spatiaux. Dans le domaine des télécommunications, l’entreprise haut-garonnaise garde aussi une belle dynamique : elle vient de signer son plus gros contrat avec Airbus Defense& Space pour contribuer au programme OneSat.
Partenariats avec le Cnes : « un système vertueux »
« Il ne s’agit pas pour notre agence de se contenter de distribuer des subventions. Nous sommes en partenariat technique avec Comat et nous avons besoin de leurs équipements» affirmait Philippe Baptiste, le président du Cnes venu à Toulouse le 30 novembre fêter les 20 ans du Club Galaxie (association des acteurs du spatial à Toulouse) et visiter la PME basée à Flourens, aux abords de la Ville rose. Aux côtés du directeur général Ludovic Daudois, le président Benoît Moulas a confirmé que les partenariats avec le Cnes sous forme de contrats d’innovation permettaient « d’amorcer la pompe et que cette relation était un système vertueux qui convenait à chaque partie.»
Le Plasma Jet Pack, future pépite du NewSpace
Les smallsats sont un des axes de croissance de Comat, cette PME industrielle qui sait associer les technologies électroniques, électromécaniques, électromagnétiques et les technologies intégrant le plasma : « il y a peu d’acteurs du spatial qui maîtrisent tous ces domaines », défend Luc Herrero, responsable innovation chez Comat. Sur le créneau du NewSpace, les produits les plus avancés en termes d’accès au marché sont les roues à réaction qualifiées par le Cnes en 2021. Des antennes déployables et des systèmes miniatures capables d’orienter les panneaux solaires sont aussi en cours de développement. Autre produit phare de la pépite toulousaine : le Plasma Jet Pack qui devrait être sur étagère dans deux ans. Une première démonstration en vol est prévue l’an prochain avec le plateformiste Isis (Pays-Pas). Avec ce nouveau propulseur électrique à plasma, le métal remplace le carburant.
Nouvelle salle blanche et accueil de start-up
A côté de son siège de Flourens, Comat fait construire un nouveau bâtiment de 1400 m² qui intègrera une nouvelle salle blanche et des bureaux. Cet agrandissement représentera un investissement global de deux millions d’euros (budget de la construction). Le bâtiment qui devrait être livré au 1er trimestre 2023 servira aussi d’espace d’accueil de start-up, puisque Comat veut renforcer les collaborations. Un exercice déjà pratiqué auparavant à travers des collaborations avec Venture Orbital Systems ou Infinite Orbits. En octobre 2020, Comat intégrait le capital de la pépite Prométhée (conception d’une constellation de nanosatellites d’observation de la Terre). Côté production, une salle blanche occupera les trois quarts de ce nouvel espace. Comat bénéficie de l’accompagnement du Gifas « Programme Industrie du futur » pour améliorer ses process et aboutir à une production en série. Premier cap à atteindre : la centaine d’unités par an.
Embauches en vue
Au total, Comat emploie aujourd’hui plus d’une centaine de salariés. Après la récente intégration de cinq nouvelles recrues, treize nouvelles offres de postes ont été récemment publiées (profils divers). Avec une prévision de 15 M€ de CA d’ici 2024, Comat (11 M€ de CA en 2021) vise de plus en plus haut. L’idéal quand on est dans le spatial.