En 2015, Nexio prévoit une croissance de l’activité à deux chiffres, visant les 5 M€ de volume d’affaires. Plusieurs contrats attendus sur l’exercice écoulé se sont concrétisés en ce début d’année. Un décalage lié à la conjoncture incertaine qui allonge les délais dans la prise de décision.
La PME spécialisée dans l’ingénierie et l’édition de logiciels dédiés à l’électromagnétisme vient de décrocher sa plus grosse commande en prestation de service. PSA lui a confié la gestion complète d’un laboratoire d’essai. « Malgré une rude concurrence, nous avons gagné ce marché d’externalisation qui dépasse les 1 M€ » complète Frédéric Amoros-Routié, Président fondateur de la société. Une équipe de 8 personnes (des techniciens d’essais en cours de recrutement), sera constituée pour travailler sur site, chez ce constructeur.
Ayant misé d’entrée sur la R&D pour faire partie des meilleurs mondiaux, Nexio a démarré la commercialisation de deux produits innovants, BAT Scanner (1) et Capitole EM dont les nouvelles versions sont en cours d’industrialisation. La nouvelle version de ce logiciel de simulation 3D, développé en 2013 dans le cadre du dispositif Rapid mis en place par la DGA, permet d’optimiser la furtivité et le placement d’antennes radars (à bord des frégates, avions, sites à terre…) afin que ces derniers ne se perturbent pas entre eux ou que les personnes ne soient pas impactées par leur présence. Mobilisant la technologie high processing computing, Capitole EM a obtenu un award HPC Innovation Excellence à la Nouvelle Orléans (USA). « 41 sociétés de tous les pays étaient en lice pour remporter ce prix » souligne Frédéric Amoros-Routié en évoquant la prochaine étape qui sera l’exploitation en mode cloud de ce logiciel. Quant à BAT Scanner, après les grands comptes, de plus en plus de PME demandent à Nexio d’optimiser via cet instrument leurs projets en phase de conception. Deux exemplaires de ce robot ont été vendus ces dernières semaines.
Déployée à l’international depuis plusieurs années, la société enregistrera en 2015 de très bons scores y compris dans l’ingénierie. « Nous sommes en veille dans de nombreux pays et quand émerge une opportunité ou se réveille un besoin, nous réagissons rapidement pour capter des affaires» confie Frédéric Amoros-Routié en citant l’exemple de l’Italie où des négociations sont en cours avec plus de 15 sociétés. Aux USA, destination sur laquelle s’investit depuis 2007 l’entreprise, le chiffre d’affaires a triplé en 2014 et devrait atteindre le million d’euros en 2016. L’implantation ou pas d’une filiale sur place devrait se décider avant le printemps.
La PME qui est présente dans une vingtaine de pays, continue à prospecter de nouveaux bassins géographiques, la Corée étant en point de mire.
Si la prestation de service commence à se développer sur les marchés extérieurs, en France elle représente 70% de l’activité et continue de se diversifier. Bien positionnée sur le spatial, l’aéronautique, l’automobile et la défense, Nexio est en train de conforter ses parts dans les secteurs des énergies propres, le nucléaire, la santé, les objets communicants.
Tous les leviers de croissance que sont la R&D, les équipes commerciales et l’export sont actionnés à fond !
Emma Bao
Publié le 28 février 2015
(1) BAT-Scanner, automatise des mesures CEM en champ proche.
A retenir
-Nexio a été créée en 2003
-Effectif : 55 salariés, 10 recrutements envisagés en 2015
-Spécialités : compatibilité électromagnétique, foudre, radiofréquence, objets communicants…
-Quelque 200 clients en portefeuille, principalement de grands groupes
-CA 2014 : 4 M€, en maintien par rapport à 2013
-24% du CA générés à l’exportation
-Principales destinations clientes : Allemagne, Japon, USA, Chine
La R&D privilégiée
Souvent chef de file sur des projets collaboratifs axés sur son cœur de métier, l’entreprise continue à orienter une partie de ses travaux sur les mesures en champs proches (1). Après avoir terminé en 2014 deux projets, SEISME avec Aerospace Valley et SBA dans le cadre d’Aerosat lancé par la Région, Nexio a démarré les projets LOCRAY (avec deux pôles de compétitivité, Aerospace Valley et Minalogic à Grenoble) et EFT SAFE financé par l’ANR.
Dans le cadre de Rapid, un projet portant sur les « incertitudes » dans les simulations est au programme de cette année, cette thématique ayant été peu abordée jusqu’à présent.
(1) : L’objectif est de capter au plus près des équipements les ondes électromagnétiques émises. La R&D vise aussi à perturber au plus près les équipements en leur envoyant des ondes (à quelques millimètres).
Quelques constats à brûle-pourpoint
-Le marché japonais est difficile d’accès mais une fois le contrat signé, les perspectives commerciales s’inscrivent dans la durée. Les clients sont très exigeants « mais cette exigence nous va bien et nous fait progresser en France » considère le dirigeant de Nexio.
-L’innovation est perçue comme une opportunité au Japon et aux USA ; elle est plutôt appréhendée comme un risque en France et en Allemagne, pays à la mentalité plus frileuse.
-En France, la pression sur les prix comprime les marges de manière inquiétante. En Allemagne, 20% de rentabilité constitue un standard afin que tous les maillons de la chaîne y trouvent leur compte.
-En France les délais de prise de décision sont relativement longs ; aux USA, le client démarché réagit en quelques semaines voire quelques jours, calculant d’entrée le retour sur investissement du produit ou de la prestation proposée.
-Concernant le Canada : il y a un décalage entre la taille réelle du marché et la promesse marketing. Le pays excelle dans la manière de se vendre à l’extérieur de ses frontières !
