Conjoncture. Aéronautique en Occitanie : l’investissement a chuté de - 66 %

crédit : Airbus.

crédit : Airbus.

Les chiffres du secteur aéronautique pèsent lourd dans les dernières analyses conjoncturelles présentées ce mardi 9 mars par la CCI de Toulouse et la Banque de France Occitanie. Le point sur ce bilan 2020.

Un repli d’activité de 15,7 % et une contraction de l’emploi de 2,6 % : c’est le principal constat économique global pour l’année 2020 en Haute-Garonne, présenté ce mardi 9 mars lors de la présentation des résultats de l’enquête « Bilan 2020 et des perspectives 2021 » par la CCI de Toulouse et la Banque de France Occitanie. Le président de la CCIT Philippe Robardey a donné les principaux chiffres, avant de passer chaque secteur au peigne fin. Sans surprise, la filière aéronautique fait partie des plus touchées et donc des plus impactantes sur les chiffres locaux : « la filière a subi un choc inédit. L’année 2019 était une année record et celle de 2020 est aussi un record mais dans le sens opposé ».

Les appareils longs courriers les plus impactés
Philippe Robardey (aussi à la tête du groupe industriel Sogeclair) a différencié la situation, pour l’aviation commerciale, entre les appareils longs courriers dédiés aux vols internationaux et les plus petits destinés aux vols internes. En cause : la non-harmonisation des règles sanitaires entre les pays qui bloquent toutes perspectives de reprise de trafic international.  En Asie, en Chine et en Inde notamment, le trafic national a repris son rythme, ce qui donne encore des possibilités pour la supply chain dédiée aux appareils type A220, A230 ou des ATR. Encore faut-il que les compagnies aériennes tiennent le coup…  Et demain ? Les prévisions de rebond des entreprises interrogées pour 2021 sont de 11,8 % en moyenne. Tous les analystes s’accordent pour ne prédire une reprise du trafic qu’autour de 2025.

Un investissement de capacité suspendu
Sur le plan régional, une forte baisse de l’investissement productif a été constaté pour 2020. Cette baisse est de -34 % de l’industrie, et descend jusqu’à -66 % pour l’aéronautique. « On attend les effets des plans de relance mais malgré ces subventions, nous ne retrouverons pas le niveau d’investissement de l’avant-crise », observe Stéphane Latouche, directeur régional de la Banque de France Occitanie. Les acteurs de l’aéronautique s’engageaient auparavant dans de l’investissement de capacité ou de productivité, afin d’augmenter leurs cadences pour satisfaire la demande en hausse. Ces priorités ne sont plus d’actualité. Mais à côté de la réduction des investissements de capacité, la R&D et la digitalisation ont maintenu un bon niveau, selon Philippe Robardey : « Le plan Corac (Conseil pour la recherche aéronautique civile) s’avère un solide soutien autour de l’avion du futur. »  Sur la partie développement, le président constate que le fait d’être mené par un duopôle (Airbus et Boeing) oblige les partenaires à dépendre de leur stratégie et de leur décision finale : les prochains développements viendront-ils à partir d’un nouveau saut technologique ou avec le déclenchement d’un nouveau programme ? quand ?

Une baisse dans tous les secteurs
 « Dans l’industrie, l’Occitanie présente la plus forte baisse d’activité des régions de France, soit une baisse de -16 %. Pour l’aéronautique, on est à -35 % » a observé Stéphane Latouche. Sur l’Occitanie, les services ont vu leur activité chuter de -11% et le secteur BTP de -7 %. Côté services à la personne, les secteurs touchés par les fermetures administratives sont dans les courbes descendantes les plus rapides (baisse d’activité de 43 % pour les hôtels-cafés-restaurants). L’activité des commerces automobiles a baissé de 5,4 % et la vente de véhicules neuf a chuté de 9 % après 5 années de croissance.  Les grandes surfaces ont  gardé une croissance positive.

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