Lundi 13 mars 2023, le Medef Haute-Garonne et l'Umih 31 ont fait part de leurs inquiétudes pour les cafés, hôtels et restaurants du département, pris dans la tenaille de plusieurs crises.
Les professionnels des hôtels, cafés et restaurants de Haute-Garonne tirent la sonnette d'alarme sur la situation du secteur. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
"Tous les ingrédients sont réunis pour que le secteur explose à plus ou moins court terme. On court à la catastrophe !". C'est un cri d'alarme que lance Thomas Fantini, le restaurateur de Toulouse et vice-président du Medef de Haute-Garonne.
Inflation, PGE, recrutement...
Le gérant de la Pergola, à l'unisson de nombreux observateurs, alerte sur l'effet ciseau que rencontrent les professionnels de la branche HCR (Hôtels, cafés, restaurants) entre les PGE à rembourser, l'inflation, les tarifs de l'énergie mais aussi "les difficultés de recrutement et la forte augmentation de la masse salariale".
"Nos entreprises font face à un manque de trésorerie. Elles sont à bout de souffle et certaines, déjà prises à la gorge. Les témoignages sont éloquents et l'inquiétude est palpable. Il faut s'attendre à des cessations de paiement dans les mois à venir".
"Isoler les PGE des autres emprunts"
Ainsi, le Medef de Haute-Garonne et l'Umih 31 demandent d'une même voix "l'étalement des PGE (Prêts garantis par l'Etat, mis en place durant la crise sanitaire, ndlr) sur quatre années supplémentaires avec un troisième différé de remboursement de 12 mois, sans que l'entreprise ne soit classée en défaut ou voie sa cotation FIBEN dégradée". L'objectif, explique Ivo Danaf, président de l'Umih 31 : "Isoler les PGE des autres emprunts".
Malgré un "fort rebond"...
Dans l'enquête de conjoncture dévoilée vendredi 10 mars 2023, la CCI Toulouse Haute-Garonne parlait pourtant "d'un fort rebond" de l'activité en 2022 dans le département, assortie d'une hausse du chiffre d'affaires de 38% (et d'une prévision de +8,2% en 2023)". "Mais le secteur n'a pas retrouvé son niveau d'avant-crise et une entreprise sur quatre déclare des difficultés de trésorerie", avait toutefois pointé Patrick Piedrafita, le président de la CCI haut-garonnaise.
Selon les chiffres de Bpifrance, 9 hôtels sur 10 ont souscrit un PGE, contre 1 restaurant sur 2, 1 café sur 3. Le montant moyen d'un PGE est de 91 500 euros.
