Après 18 mois de R&D mobilisant une dizaine de personnes, Netwave vient de sortir la première plateforme de e-merchandising dynamique One to One. La PME, qui emploie 27 personnes dont 4 au sein de l’agence parisienne, a pu capitaliser dans cette technologie 10 ans d’expérience et de recherche fondamentale dans ce domaine. Le dirigeant de l’entreprise, Jean-Luc Bernard, évoque le concept et les performances de cet outil de recommandation de produits personnalisée. Une solution qui a valu à la société d’être reconnue « Entreprise Innovante Oséo ».
EMP : Sur quels principes s’articule le système ?
Jean-Luc Bernard : Nous avons un moteur d’intelligence artificielle qui définit une situation en ligne sur la base d’autres positions prises par les autres acheteurs à l’instant T. WebSales Booster fait l’analyse et définit l’interaction, stockant des données et apprenant au fur et à mesure de la fréquentation du site marchand. Un auto-apprentissage qui permet une adaptation en temps réel, une réaction à l’erreur pour ne retenir que ce qui marche.
Notre méthode s’appuie sur l’induction, se basant sur la psychologie et la sociologie cognitives à l’instar de ce que fait un vendeur confronté à un type de client. Nous recommandons à l’internaute ce qui a été succes full chez les autres dans la même situation. Dans notre démarche axée sur l’induction, l’anonymat est totalement préservé. Sio nous savons ce que veut un internaute, nous ne savons qui il est. Sauf s’il souhaite nous le faire savoir.
EMP : Avez-vous déposé des brevets ?
Jean-Luc Bernard : Nous en avons déposé 3 : sur les processeurs, sur la manière de recueillir et traiter l’information et sur la définition de l’interaction en fonction de la donnée recensée.
Emp : Vous venez de lancer la commercialisation de WebSales Booster, le succès est au rendez-vous ?
Jean-Luc Bernard : 2012 aura été l’année de validation de la solution. 12 clients dont Cobrason, Motoblouz, Atlas for Men, De la Maison, Miliboo, Oxbow…ont adopté notre plateforme et ont pu constater son efficacité avec un taux de conversion 3 à 4 fois supérieur aux autres systèmes en vigueur !
EMP : Vos objectifs en 2013 ?
Jean-Luc Bernard : Nous espérons atteindre le cap d’une trentaine de clients. Les besoins sont énormes et notre réponse renforce la viabilité économique d’un site. L’acte d’achat progresse avec WebSales Booster qui sait gérer des sites à forte volumétrie plusieurs millions de visites/jour. Outre l’optimisation du taux de transformation, cette solution facilite la navigation de l’e-acheteur avec une compréhension rapide de ses aspirations.
L’exportation fait partie des priorités avec comme destinations ciblées l’Allemagne et le Royaume Uni. Nous poursuivons aussi nos efforts de R&D : si aujourd’hui nous savons comprendre l’attente de l’internaute, dès 2014 nous espérons réussir à comprendre sa motivation.
EMP : Comment parvenez-vous à financer la croissance ?
Jean-Luc Bernard : Nous envisageons une levée de fonds, en visant 3 à 4 M€ sur un délai de 18 mois. Notre offre n’a pas d’équivalent et nous faisons partie des premiers acteurs européens dans ce métier. La marge de progression de Netwave est très importante. Le leader mondial basé aux USA ne compte qu’une centaine de clients en portefeuille. Pour l’heure, le marché réagit bien à notre offre, nous comptons réaliser cette année un CA de 3,2 M€ contre 1,8 M€ l’exercice précédent. Nous espérons devenir premier européen avec un millier d’e-marchands utilisateurs d’ici 5 ans!
Emma Bao
Diffusé le 5 février 2013
Encadré 1
Comment fonctionne WebSales Booster ?
WebSales Booster comprend les actions du visiteur sur la base des flux de données à l’instant T ; il détecte en temps réel les attentes des internautes pendant leur visite. Les algorithmes de WebSales Booster déterminent de façon autonome la bonne recommandation à émettre. Exemple de message envoyé : « Sensible à l’innovation ? », « Chasseur de bonnes affaires ? », « Amateur de qualité », « Ceux qui vous ressemblent ont plébiscité ces articles »…
Encadré 2
Engagements
Adhérent à la Fevad et au Syntec Numérique, Jean-Luc Bernard s’investit localement dans le développement des TIC et la réussite des start-up innovantes. Il est administrateur du cluster Digital Place et président du fonds DP Invest destiné à soutenir les jeunes pousses aux technologies innovantes.
Quant à ses loisirs, l’entreprise captant « 125% de son temps », il se passionne pour la lecture, des ouvrages classiques aux polars et science-fiction, ses goûts sont éclectiques !
Encadré 3 :
La France face à ses entrepreneurs
L’innovation permettra à la vieille Europe de survivre face aux compétiteurs mondiaux. Jean-Luc Bernard juge la capacité d’innovation exceptionnelle en France mais le problème majeur demeure son financement. L’Etat se refuse à mettre en place un dispositif fiscal incitatif si bien que les capitaux-risqueurs se détournent de notre pays. Le marché du travail doit aussi perdre de sa rigidité pour concilier compétitivité et création d’emplois.
Par ailleurs, il est urgent que les responsables politiques fassent « mincir » la sphère publique pour dégager enfin des moyens d’intervention et les affecter aux investissements d’avenir.