Comment améliorer la qualité de vie des personnes âgées dépendantes et le bien vieillir avec un prix de journée qui ne va pas beaucoup évoluer. L’association Edenis qui gère 18 EHPAD tente d’y répondre en innovant, en apportant davantage de lien social avec de nouveaux services sur 2015-2016 présentés lors de son trentième anniversaire le 25 septembre dernier.
L’introduction de robots de télé présence dans deux résidences à Villeneuve-Tolosane et à Pibrac n’est pas passée inaperçue. Edenis s’est associée avec la société toulousaine RoboCARE Lab pour tester le service Presence+Visitor en situation. Via l’écran du robot, les parents de la personne âgée, depuis un ordinateur et sa webcam, lui rendent une visite virtuelle et discutent avec elle dans sa chambre, lors des repas dans le réfectoire avec une machine qui se déplace dans la résidence. Si le test s’avère concluant, ce service sera déployé plus largement. « On réussit à rompre l’isolement des résidents en facilitant les liens avec leurs familles qui sont de plus en plus souvent éloignées et éclatées » explique Gérard Barbier, Directeur général exécutif d’Edenis. Second projet, l’introduction d’un robot humanoïde développé par la société américaine Robokind et distribué par RoboCARE pour des services d’éveil destinés à des personnes âgées qui rencontrent des problèmes de mémoire. « Ces nouveaux services innovants sont suivis par notre directrice médicale, Florence Decottignies. On souhaite avoir une offre de qualité durable ». Autres initiatives dans l’e-santé. Edenis a déployé un service de télémédecine dans 3 résidences soutenu par le GCS Télésanté Midi-Pyrénées. Un outil de télé expertise est mis en place avec le service « plaie et cicatrisation » de
Edenis s’est alliée à Efformip, un opérateur régional de sport et santé, pour développer l’activité physique adaptée, prévenir les chutes et la perte de mobilité. 7 résidences proposent ce dispositif, fin 2015 il s’étendra aux 18 résidences.
Le 3ème champs d’innovation concerne la restauration avec un objectif, retrouver du plaisir dans l’assiette en allant au-delà des normes nutritionnelles et d’hygiène avec une restauration réalisée sur place, intégrant les cinq sens, les besoins physiologiques spécifiques des personnes âgées et l’utilisation de produits locaux naturels. Edenis donne à la restauration une place dans l’accompagnement du résident. Cet axe sera déployé par les cuisiniers d’Edenis en 2016. «Nous souhaitons réveiller le goût et l’envie chez nos résidents, notamment à travers les textures modifiées tout en conservant les qualités gustatives. ». Edenis engagé dans cette voie, participe au projet « Tous ensemble pour bien manger » lancé par l’ARS, l’Agence régionale de santé, animé par l’association Graine de santé.
Edenis ; accroitre la capacité en offrant un parcours de vie complet
30 ans après sa création, Edenis avec 18 résidences dont 17 sur la Haute-Garonne et une à Montauban, est le premier opérateur régional d’EPHAD à statut associatif avec 1600 lits, 1400 salariés équivalents à 1000 ETP pour un chiffre d’affaires 2014 de 63,2 M€ (1). Dans les cinq ans, cette association envisage d’aller vers les 2500 lits en région en créant ou en reprenant des résidences. L’idée est d’offrir un parcours de vie complet jusqu’à la fin de vie, accessible au plus grand nombre.
« Notre réponse c’est de développer des unités de vie bien adaptées aux conditions de vie et à l’état de santé de la personne dépendante » explique Gérard Barbier, le directeur général exécutif d’Edenis présidé par Max Aira. A l’origine, l’entreprise Promo-Accueil née en 1985, prend en gestion les foyers logements gérés par les mairies et construits par Promologis sur la Haute-Garonne. Les 1ères démarches qualité sont lancées fin 1999. En 2004, cette association prend le virage de la médicalisation et recrute 200 soignants. En 2010 elle rachète à Promologis le parc immobilier et acquiert son indépendance, en 2013 elle devient Edenis. En sus de la reprise d’établissements publics, Edenis construit trois nouvelles résidences et 3 PASA, Pôle d’activité et de soins adaptés dédiés à la maladie d’Alzheimer et troubles apparentés. En 2014, l’association décroche le label Qualicert, certification remise en jeu chaque année. Le défi de demain c’est d’absorber le pic de population qui va arriver en 2020-2025 avec un niveau de dépendance plus élevé. « Notre ambition c’est d’être un opérateur de proximité qui sache répondre au parcours de vie en partenariat avec les collectivités locales et territoriales ». Les établissements seront de plus en plus spécialisés en fonction des pathologies. L’idée c’est de sécuriser les familles avec un parcours de vie intégré. « Ce projet correspond bien aux besoins de notre territoire, nos partenaires comme la Caisse d’Epargne sont d’ailleurs prêts à nous accompagner». Le secteur est en mouvement. Les collectivités locales ont de plus en plus de mal à financer leurs résidences, la concentration des acteurs est en marche dans le secteur privé. «Le modèle associatif est une alternative économique et sociale. Par rapport aux gros opérateurs, nous sommes capables de faire mieux en adaptant et en élargissant nos offres sans augmenter nos tarifs».
(1) Résultat net de 2,1 M€ représentant 3,3% du chiffre d’affaires.
Investissements :
3,5 M€ en 2015 dédié à la rénovation des bâtiments, de la production énergétique, du système d’information, 6 à 7 M€ en moyenne chaque année. Sur 5 ans, 50 M€.
Taux d’encadrement :
Le taux d’encadrement, 0,67 ETP (Equivalent Temps Plein) est supérieur de 20% à la moyenne soit 50 ETP pour 80 lits.
94,3% de taux d’occupation.
Article diffusé par Jean Luc Bénédini le 01/11/2015