Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne.
La guerre en Ukraine est un malheur à nos portes. La démonstration à seulement trois heures de chez nous que nos libertés sont précieuses et que l’Etat de droit est un bien inestimable.
Certains s’émeuvent de la violence des sanctions économiques contre la Russie, leur effet punitif sur le peuple russe -qui n’y est pour rien- et sur nos entreprises par ricochet.
Le Medef soutient ces sanctions pour une raison très simple: l’agression par le Président Russe de la souveraineté ukrainienne, dans le plus grand mépris des conventions internationales (et du droit humanitaire) est une atteinte directe, violente et cynique à l’Etat de droit. Et c’est précisément l’Etat de droit qui permet et définit nos libertés, dont celle d’entreprendre.
Les embargos et les blocages de l’économie russe ont néanmoins un impact fort sur nos ménages et nos entreprises. L’impact sur l’énergie et certaines matières premières provoque des hausses de prix difficilement supportables pour de nombreux citoyens, et impossibles à répercuter sur les prix pour de nombreuses entreprises. Loin d’un nouveau «quoi qu’il en coûte», nous attendons du Gouvernement et des Collectivités territoriales des mesures sectorielles ciblées et plus fortes. Mais le plus insondable et pernicieux est l’impact sur la confiance du consommateur, du salarié et du citoyen, une seule et même personne. Cette donnée là, dans un tunnel du Covid toujours sombre pour beaucoup d’entreprises, apporte un peu plus d’incertitude là où il n’en fallait plus.
Gageons que 2022, que beaucoup estiment déjà fichue, sera une année de transition, qui permettra à chacune et chacun d’aller au bout de la transformation de leur entreprise, entamée pendant la crise.
Le besoin d’énergie pour assumer cette année supplémentaire de transformation sans cap visible est malgré tout une gageure. Encore une fois, seuls l’engagement et l’esprit d’équipe -entre donneurs d’ordres et sous-traitants, salariés et dirigeants, public et privé- permettra de s’en sortir plus forts, solidaires avec nos voisins ukrainiens comme beaucoup d’entrepreneurs le sont déjà. Nous pourrons alors faire de 2023 l’aube de trente nouvelles glorieuses, plus vertes, plus digitales et plus généreuses.