Dans son édito du mois de février 2023, Pierre-Olivier Nau, le président du Medef de Haute-Garonne, défend la réforme des retraites.
Pierre-Olivier Nau, le président du Medef de Haute-Garonne (Photo : Alain le Coz)
Le projet de réforme des retraites, en débat au Parlement, est nécessaire pour trouver l’équilibre de notre système solidaire par répartition. La démographie est têtue, elle ne nous permet plus d’assumer le train de vie d’une retraite à 60 ou 62 ans.
"Les mobilisations doivent être entendues"
Les mobilisations du mois de janvier ont pour autant été importantes. Elles doivent donc être entendues et analysées avec attention.
Le front syndical incluant notamment la CFDT est aussi l’expression d’une vision nouvelle de la place du travail dans nos vies.
Qu’il soit manuel ou intellectuel, le travail est défini comme l’activité humaine utile et appliquée à la production, la création ou l’entretien de quelque chose. L’utilité du travail ne s’entend pas que pour ce qu’il permet de produire, mais parce qu’il permet de vivre, de participer à un projet de groupe et de s’épanouir. C’est à ce second titre que cette réforme est nécessaire.
"Allonger la durée du travail quand la durée de vie augmente, quand la santé des Français s’améliore, nous redit combien le travail est bien plus qu’un moyen de subsistance et une relation alimentaire avec son employeur. En ce sens, le front syndical est un risque tant il demande en fait la disparition du travail de nos vies, tant il en fait une punition".
"On ne peut se passer du travail"
Certains veulent le faire croire, mais c’est une manipulation grossière du débat. On ne peut se passer du travail, à de nombreux égards. Mais on ne doit pas non plus occulter la nécessaire discussion – au sein de l’entreprise - sur les conditions de travail, la qualité de vie au travail, la formation, les transports et le logement. L’inversion de l’offre et de la demande et la baisse du chômage ont incité la plupart des entreprises à augmenter les salaires.
"Penser la croissance avec responsabilité"
Le travail doit contribuer au bonheur de chacun, les entreprises doivent penser la croissance avec leadership et responsabilité, dans une France que le monde regarde. Dans cette France qui se questionne, les entreprises de notre région doivent continuer de montrer l’exemple du dialogue et de l’innovation en matière de bonheur au travail. Partout où il fait bon vivre, il doit faire bon travailler, et vice-versa.