Christian Desmoulins, président du directoire d’Actia Group, s’enthousiasme sur le concept de Smart City, la ville intelligente qui fait le plein d’innovation, ultra connectée, moins énergivore, plus sûre, plus verte. A Singapour, à New York, à Barcelone,… les autorités publiques lancent des projets très ambitieux entraînant les entreprises dans leur sillage. Déjà la moitié des humains vivent en zone urbaine. Actia a de nombreux atouts pour apporter des briques technologiques et saisir les opportunités dans la mobilité avec sa position de leader mondial dans l’électronique à bord des bus, l’expérience acquise en fournissant la motorisation électrique à près de 2000 Bluecar de Bolloré ou dans les réseaux de télécommunication… à condition toutefois de bien comprendre les besoins.
« Il n’y a pas de définition unique de la ville intelligente mais des besoins différents qui vont varier d’un pays à l’autre, en fonction de la culture, des besoins locaux. Les citoyens abandonnent ainsi plus facilement une part de leur liberté individuelle aux Etats-Unis ou dans les pays anglo-saxons que dans nos pays latins » explique C. Desmoulins. A Singapour, où il est interdit de fumer dans les parcs, les habitants sont surveillés par des milliers de capteurs et caméras, susceptibles de révéler l’identité du contrevenant dont le compte en banque dans la foulée sera débité ! Difficile de transposer cet exemple en Sicile ou à Toulouse.... Toutefois la sécurité fait partie des piliers de la ville intelligente au même titre que l’énergie et l’écosystème d’information nécessaire pour imaginer de nouveaux services en matière de mobilité, de domotique, de santé, d’éducation et dans le commerce.
Actia imagine son futur dans la mobilité entre autres avec le bus intelligent. Les besoins sont immenses. C. Desmoulins cite la Chine qui produit 60% des cars dans le monde et abrite déjà 50% des villes de plus d’un million d’habitant. Historiquement Actia a été le premier à développer le multiplexage à bord des bus succédant au bus simplement câblé. Avec la 3ème génération de réseau, le bus embarque des fonctions télématiques, communique avec l’extérieur et offre de nouveaux services à ses clients. Au Mexique, avec un réseau de bus dense, où les gares sont grandes comme un aéroport, Actia a conçu un système d’appel automatique des secours en cas de choc supérieur à 2G qui indique l’ampleur de l’accident permettant de dimensionner les moyens d’intervention. De nouveaux services sont embarqués pour mieux gérer les flottes des bus, en comptabilisant automatiquement les passagers, en surveillant le comportement des chauffeurs et la consommation, en assurant la maintenance avec le télédiagnostic. Avec le GPS embarqué, les bus sont tracés dissuadant les chauffeurs de s’écarter de leur itinéraire…pour consommer de la Tequila. Le client profite du wifi à bord, de la tv….
Dans la ville intelligente, un nouvel enjeu devient crucial, l’intermodalité pour garantir la continuité du service aux usagers. Il faut savoir faire « un système d’information intermodal entre les flottes de bus intelligents, les services d’auto-partage comme Autolib à Paris, le vélib afin de gérer transversalement la mobilité urbaine », en donnant l’information aux clients avec la possibilité de réserver sa place depuis son mobile. A Lyon, une nouvelle station de bus a été installée intégrant le wifi, la location de vélos, de voitures électriques, des infos temps réels, des services de café…
Dans la ville intelligente l’efficacité énergétique s’applique à tous les étages.
Le transport sans émission est un must de plus en plus imposé par les autorités publiques. Actia est en train d’étudier un projet de petit fourgon électrique du dernier kilomètre.
Le concept smartgrid permet d’optimiser instantanément les moyens de stockage et de production d’énergie à l’échelle d’un quartier ou d’une ville intelligente. « On pourrait rechercher l’équilibre par exemple en coupant à distance pendant 10 minutes les congélateurs. L’énergie stockée dans les batteries des véhicules électriques serait exploitée par l’opérateur qui verserait une rente ». Actia conçoit des systèmes de télécommunication pour la gestion des réseaux électriques.
Les approches smart city d’un pays à l’autre vont varier en fonction des priorités. A Barcelone, très concernée par l’approvisionnement en eau potable, un réseau de capteurs contrôle en permanence la qualité servie aux consommateurs. En Corée du Sud, la nouvelle ville de Songdo prévue pour accueillir 100 000 habitants est entièrement conçue autour de la ville intelligente. Chez nous et à Toulouse le concept est relativement vierge mais le potentiel est immense. « Quelle utilisation des technologies spatiales dans la smart city » évoque C. Desmoullins. Actia compte bien être en phase avec ce mouvement mondial en proposant des briques modulaires innovantes qui répondent à des vrais besoins au moindre coût !
Patriotisme économique ?
Les entreprises françaises réussiront-elles à se positionner sur le besoins des smart cities ? « Aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon, les pouvoirs publics, les entreprises, les citoyens sont très nationalistes. Nous sommes trop souvent schizophrènes en France. Nos emplettes sont nos emplois » rappelle Christian Desmoulins. Les entreprises et notamment les start-up ont pourtant besoin de références nationales pour espérer ensuite exporter leurs technologies innovantes. « Nous devrions tous être des acheteurs intelligents ».
Actia & villes intelligentes ?
Les flottes de bus intelligents qui communique offre plus de services à leurs exploitants et clients.
La motorisation électrique et les services
Des systèmes de télécommunications pour le Smart Grid
Article diffusé le 3 novembre 2014 par Jean Luc Bénédini