La recherche de l’efficacité énergétique est le moteur de l’activité de Cirtem, spécialiste de l’électronique de puissance. Cette société régionale met sur le marché en 2014 une gamme de modules de puissance de 6 kW à 150 kW pour les applications de Smart Grid stationnaires, la production et le stockage de l’énergie électrique provenant des énergies renouvelables au plus près des lieux de consommation. Cirtem espère décrocher cette année de nouvelles applications dans la motorisation électriques après le succès technique et commercial de la Bluecar d’Autolib.
Dans le Smart Grid, Cirtem est associée au projet Smart ZAE, lancée en février 2012, pilotée par la société SCLE SFE groupe Cofely GDF/Suez avec Levisys et le laboratoire toulousain Laplace. Déployé à Toulouse sur le site de Cofely, il inclue notamment des convertisseurs d’énergie avec des panneaux photovoltaïques (170 kWc) et 15kW d’éolien, des unités de stockage (volant d’inertie et batteries). Les modules de puissance pourront traiter des puissances de 5 jusqu’à 500 kW. Toujours en partenariat avec Cofely et Laplace, Cirtem participe à la création de la plateforme d’essais pour développer la conversion d’énergie adaptée au très fortes puissances d’1 à plusieurs MW destinées aux applications ferroviaires, la récupération d’énergie des tramway. Au-delà de 500 kW, le domaine est encore à défricher. Parmi les projets en cours, un redresseur réversible.
Sur le marché des véhicules électriques, Cirtem a déjà livré 2000 variateurs de puissance embarqués sur la Bluecar de Bolloré associée avec la société toulousaine Actia et Leroy-Somer. «Nous travaillons sur ce thème depuis 1992 à travers notre activité de SRC de recherche sous contrat avec le soutien de la BPIfrance Midi-Pyrénées. C’est en maintenant les compétences que nous avons été présent au démarrage du marché de la voiture électrique» relève Christian Saubion, le fondateur de l’entreprise et co-dirigeant avec Stéphane de La Fournière. La demande reste pour l’instant à l’échelle de l’entreprise, la moyenne série, avec une dizaine de variateurs par jour. D’autres marchés que l’Autolib sont en prospection active pour des applications embarquées entre 10 kW à 150 kW.
L’entreprise mène donc en parallèle deux activités complémentaires, la R & D sous contrat et l’industrialisation jusqu’au produit final. Si historiquement, Cirtem a démarré comme une SRC avec une équipe sortant des laboratoires toulousains, l’industrialisation s’étend progressivement pour représenter aujourd’hui la moitié du chiffre d’affaires, 4 millions d’euros en 2013 pour plus d’une trentaine de salariés. « Notre stratégie c’est de développer la part de l’industrialisation ». Les approvisionnements en composants, l’assemblage et les tests sont réalisés sur l’unité de Ste-Foy-d’Aigrefeuille pilotée par S. La Fournière. L’équipe de Labège se concentre sur l’innovation en partenariat avec plusieurs laboratoires académiques (Laplace à Toulouse, Femto ST à Belfort, Ampère à Lyon, l’Enit à Tarbes…). Une dizaine de projets de R & D différents sont menés simultanément en exploitant entre autres les moyens d’essais mutualisés avec Cofely et le Laplace. L’optimisation du rendement des convertisseurs en passant de 98% à 99% fait partie des thèmes majeurs. «Les pertes seront divisées par deux ». Cirtem est partenaire de deux autres plateformes, Fahrenheit à Toulouse dédiée à la thermique et Primes à Tarbes autour de l’électronique de puissance. Un docteur sur place et un thèsard avec le Laplace, travaillent à Primes sur une nouvelle génération de composants à base de Sic, de carbure de silicium et leur packaging, susceptible d’améliorer le rendement de la conversion de puissance, de réduire le poids des groupes motopropulseurs.