La crise du Covid-19 a mis à rude épreuve l'organisation managériale des entreprises. Si le télétravail, la digitalisation des services et la qualité de vie au travail ont été remis au cœur des débats, la pénurie de main d’œuvre et les problématiques de recrutement restent sur le devant de la scène.
La matinale de la commission sociale, formation et emploi du Medef Haute-Garonne
Pour aider ses adhérents à décrypter, comprendre et trouver des solutions dans leurs aventures entrepreneuriales, le Medef 31 organise régulièrement des matinales. Ce 5 avril dernier la commission sociale, formation et emploi de l’organisation patronale s’est réunie afin de parler de la crise de recrutement. Animé par Georges Vaccaro (Adviabilis) et Carine Hennebert (RH Partners), cet évènement a débuté par une explication sur la situation actuelle de Carole Fhistal, déléguée régionale de l’Apec. Occitanie.
Des offres de retour au niveau de l’avant-crise en quête de succès
« 25 % des entreprises ont renoncé à recruter un cadre en 2021 à cause des difficultés de recrutement » : le constat est amer pour l’Apec. S’ils représentent 27 % de l’emploi régional, les cadres compétents et intéressés se font de plus en plus rares pour certains secteurs qui rencontrent de grandes difficultés de recrutement comme l’ingénierie (17% du besoin global) ou l’industrie (8,5%). Avec un niveau d’offre sur l’APEC ayant retrouvé son équivalent d’avant-crise, soit l’année 2019, les entreprises (dont 80% d’entre elles sont liées aux services) ont également craint que leurs besoins d’embauches soient affectés par le contexte géopolitique actuel, comme l’explique Carole Fhistal : « pendant deux semaines les sociétés ont marqué un arrêt pour voir comment allait se comporter le marché, mais finalement elles n’abandonnent pas leurs besoins grandissants en recrutement. Donc, à date, nous ne pouvons pas dire qu’il y ait d’impact sur le niveau d'offre ».
« Il est devenu de plus en plus difficile d’attirer les jeunes »
Mais alors, comment attirer les talents et leurs compétences tant désirées ? Un élément de réponse avec Arnaud Pradel, directeur régional Sud-Ouest chez Onet, ce groupe spécialisé dans la propreté et d’autres métiers d’ingénierie et de services (2 milliards d’euros de CA) : « nous sommes constamment en recrutement et de nombreuses problématiques compliquent aujourd’hui la satisfaction de nos besoins d’emploi. Tout d’abord il y a un besoin important de formation et compétences spécifiques, permettant la réalisation de nos prestations et la maîtrise de l’accidentologie. Mais de surcroît, il est devenu de plus en plus difficile de développer de l’attractivité pour les populations les plus jeunes qui mettent l’accent sur la pénibilité de nos métiers et sur l’équilibre revenu du travail/coûts associés (carburant, etc). Nos stratégies d’adaptation sont alors la multiplication des canaux de recrutement, les révisions salariales en prenant en compte leur impact sur nos marchés, mais également et principalement, une valorisation du travail à travers des démarches de QVT comme le travail en journée ou bien l’évolution de nos modèles opérationnels pour un travail plus intéressant et moins pénible pour nos agents ».