Supercam pour le Cnes destiné à la prochaine Mission Mars 2020
Benoît Moulas, Laurent Gauthier et Christian Saubion, les trois dirigeants du groupe Agora Industries, ont bien d’intention d’accroître sa force de frappe. Ils recherchent activement des activités industrielles et de production d’équipements dans l’aérospatial, la défense…venant compléter l’outil industriel existant avec Comat Aerospace, dans l’ingénierie mécanique et Microtec pour l’électronique.
Ces deux entités emploient près de 180 salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 16 M€ pour un EBE d’environ 1M€. L’an dernier le groupe avait cédé sa filiale tarbaise de mécanique, Lafourcade (SNL) au groupe Gresset. « Nous avions redressé l’entreprise trois ans après son achat mais elle n’apportait pas de réelle synergie avec le reste du groupe » relate Benoît Moulas. A terme, l’ambition est de dépasser les 250 salariés en atteignant la taille d’une ETI. Le groupe est accompagné par Ace Management depuis la dernière levée de fonds en 2011. Le groupe va devoir marier l’objectif de croissance et le financement du BFR. Pour financer sa R & D qui représente jusqu’à 50% du CA, le groupe s’appuie sur le Conseil régional et ses appels à projet, la BPI, la DGA et les clients. Agora Industrie a noué un partenariat technique très fort avec les centres de compétence du Cnes et les grands industriels de l’espace « C’est du gagnant-gagnant. Nous leur apportons de la compétitivité, des capacités industrielles ».
Comat Aerospace : virage vers la production et le développement d’équipements
Après avoir négocié un cap difficile il y a trois ans, Comat Aerospace a retrouvé le chemin de la croissance. L’activité assistance technique a été stoppée, le développement d’équipements et la production occupent désormais largement les équipes, environ 80 salariés. Comat a dégagé l’an dernier près de 6,5 M€ de CA avec en prévision 7 M€ en 2016 pour un objectif 2020 dans les 10M€. Le carnet de commande est bien rempli avec des perspectives importantes.
L’outil industriel va s’étendre. La salle blanche double sa surface passant à 300 m2 dont une partie qualifiée ISO 5 classe 1000 pour traiter la charge utile de l’instrumentation optique satellite. Comat devient la première Pme régionale équipée pour ces contraintes de propreté extrêmes. Les moyens dédiés à l’usinage mécanique, aujourd’hui saturés, vont s’étendre, par croissance externe ou en ouvrant un nouveau site Comat à proximité. L’atelier a changé d’orientation et cessé de perdre de l’argent dans la course à l’automatisation et le prix. Les compagnons usinent des pièces de très haute qualité à haute valeur ajoutée par exemple pour les missions spatiales, les boîtiers de calculateurs...
L’agence de Paris a été fermée, l’équipe d’études s’est installée à Flourens en travaillant pour l’industrie, le CEA, la Défense... Parmi les projets en cours figurent des systèmes de détection d’explosif, des analyseurs optiques…
80% de l’activité de Comat provient du spatial.
Une nouvelle activité est appelée à prendre de l’ampleur avec des systèmes de propulsion électrique plasma à combustion solide pour des plateformes satellites. Ce dossier a bénéficié de l’appel à projet ELISE du Conseil régional mené avec Nexeya pour développer des nanosat. Comat a validé avec Thales Alenia Space la technologie qui serait embarquée sur une nouvelle constellation, Leosat. La simplification du design amènerait une réduction très significative des coûts de plusieurs facteurs, de la masse. L’étude d’industrialisation est en cours. Cette technologie pourrait intéresser d’autres projets de constellation. Dans les 5 à 10 prochaines années, la propulsion devrait générer une trentaine d’embauches.
Historiquement l’entreprise pilotée par Ludovic Daudois est présente avec toute une série de produits, des analyseurs biologiques, des détecteurs de rayonnement dont certains sont en orbite. Dans les mécanismes, Comat a développé avec le Cnes un tripode, un positionneur d’antenne très agile pour des applications d’observation optique à large bande en orbite basse, qui sera embarqué sur le satellite expérimental OTOS. Comat travaille sur un système optomécanique pour l’instrument IASI embarqué sur le programme METOP.
A terme, l’entreprise espère capitaliser ces développements produits à l’international en intéressant d’autres agences spatiales dans le monde.
Microtec bientôt sur un seul site à Ramonville St-Agne
Le pôle électronique d’Agora Industries, Microtec piloté par Vincent Gayde, va regrouper ses moyens sur un site unique implanté sur le parc du Canal à Ramonville St-Agne.Microtec emploie aujourd’hui une centaine de salariés, réalisant un CA de près de 7,5 M€ en 2015, environ 9 M€ en 2016. Le spatial génère la moitié des affaires, c’est la première Pme française dans cette spécialité avec la fabrication de cartes électroniques et le câblage. Microtec travaille comme Comat en partenariat avec le Cnes et ses partenaires industriels. L’entreprise vise le secteur de la Défense, la DGA, Lacroix Défense, le médical et le paramédical.
Nouveaux Investissements :
Chez Comat Aerospace : 300 K€ de salle blanche, extension du pôle mécanique (croissance externe ou nouveau site).
Regroupement des activités Microtec de Labège et de l’ex-Arck Electronique au Parc du Canal avec près d’1,5M€.
Article diffusé par JL Bénédini le 01/05/2016