ESPACE : Thales Alenia Space : plus de compétitivité, plus d’innovation, plus de croissance

 

 

Le gouvernement brésilien a commandé le satellite SGDC de télécommunication


« Les industriels américains ont gagné 12 contrats sur 17  l’an dernier » indiquait Jean-Pierre Vialaneix, le directeur de l’établissement toulousain de Thales Alenia Space, (TAS) pour illustrer la dureté de la compétition dans les marchés des télécommunications, dont les charges utiles sont un des domaines de compétences clés du site de Candie. Le groupe spatial franco-italien a engagé un plan de compétitivité ambitieux  et global pour retrouver un nouveau souffle. Tous les sites sont concernés.

Comment ? Une des réponses mises en œuvre est d’accroître encore les investissements dédiés à la R & D, avec le soutien de l’Etat  et des actionnaires du groupe, Thales et Finmeccanica, qui ont accepté  le projet proposé. « L’enjeu c’est de proposer des technologies attractives à nos clients en franchissant de nouveaux steps ». Les dépenses sur les technologies du futur vont augmenter en 2014 (60M€ en 2013). Exemples en cours. La mise au point d’un système complet de propulsion électrique dont une première avancée est en orbite avec le satellite Alphasat et sa plateforme Alphabus, va permettre d’alléger les satellites tout en diminuant le coût au lancement. Avec la flexibilité de la charge utile en introduisant un PNT, un Processeur numérique transparent, l’opérateur d’un  satellite de télécom pourra recomposer la couverture de son instrument pendant sa durée de vie généralement sur plus de 15 ans. La flexibilité c’est aussi sur le design des équipements de radiofréquence  fabriqués sur étagère qui sont customisés  par programme. TAS à l’horizon 2017 prévoit d’introduire une nouvelle plateforme NEOSAT qui reprendra les briques technologiques existantes et futures, de la famille Spacebus et Alphasat (1). En parallèle le groupe investit dans les infrastructures comme à Toulouse à la fois dans les process de fabrication et d’ingénierie, en généralisant le lean en vue de réduire les cycles. Le nouveau bâtiment en construction à Candie va regrouper les équipes d’ingénierie actuellement dispersées afin d’améliorer entre autres les synergies entre les hommes.

 

La réussite du plan se joue aussi dans la redéfinition de l’interface et des  process des activités commerciales avec le marché et ses clients, partout dans le monde où de nombreux pays cherchent à développer leur présence dans les infrastructures et les applications spatiales.  « Nous allons chercher de la croissance au-delà de nos clients institutionnels traditionnels, les agences spatiales et les organisations en Europe, en  proposant des solutions adaptées». La Space Alliance  regroupant les compétences industrielles de TAS et dans les services, de Telepazio, pour offrir une réponse globale, peut être une approche gagnante comme dans les systèmes de navigation. L’appui du groupe Thales et sa couverture mondiale  sont aussi un atout comme au Brésil. En Russie, TAS a  une JV, Universum Space Technologies, avec  ISS-Reshetnev Company. Les discussions sont en cours avec Gazprom pour renforcer les liens avec cet opérateur majeur sur un territoire où les besoins d’infrastructures spatiales sont aussi majeurs. En Europe, TAS étend son empreinte en Belgique avec la création d’une filiale dans les Flandres, en Angleterre avec l’ouverture d’une filiale dans un pays qui a augmenté sa contribution à l’ESA, en s’appuyant sur sa filiale allemande. En interne, le plan de compétitivité s’accompagne d’une réorganisation des équipes. A Candie, TAS emploie près de 2500 salariés et environ 3000 avec les sous-traitants.

 

(1)          Satellite de télécommunications dont la plateforme Alphabus a été développée par Airbus Defense and Space et Thales Alenia Space.

 
Les derniers contrats :

Fin 2013, le contrat SGDC avec le Brésil a marqué l’année. TAS a signé avec Gazprom pour la livraison du satellite de télécom Yamal-601. Dans les sciences, le groupe est devenu maître d’œuvre d’Exomars et d’Euclid. Eumetsat a reconduit le groupe pour le segment sol du programme météo de 3ème génération MTG. TAS participe au programme Falcon Eye pour les EAU, en apportant notamment la THR, la très haute résolution. Dans la navigation, le groupe a gagné la maintenance du système Egnos, les prémices de Galileo dont TAS est maître d’œuvre du projet et de son système de sécurité. Les contrats gagnés ces trois dernières années occupent le  plan de charge des sites. La production en série des 81 satellites d’Iridium Next, la plus importante constellation en orbite dans le monde, qui a été conçue à Toulouse, démarre. Le 1er tir est programmé au 2ème trimestre 2015, le dernier tir en 2017.

 

Brésil : un partenariat stratégique

Le 12 décembre 2013 en plus du contrat de fourniture du satellite SGDC de télécommunication dual, TAS, (Thales Alenia Space), signait un MoU, un protocole d’accord, avec l’Agence spatiale brésilienne prévoyant un transfert de technologies spatiales sur cinq ans. TAS va accompagner le développement de l’industrie brésilienne en cohérence avec les projets spatiaux du gouvernement. Le partenariat concerne les télécommunications, l’observation, la météorologie. « Nous avons des solutions spatiales qui sont parfaitement adaptées pour répondre aux immenses besoins du Brésil et sa complexité géographique, climatique, de sa végétation» indique Jean-Pierre Vialaneix. Ce n’est pas l’Eldorado mais pour l’espace, le Brésil représente un formidable territoire d’applications. Le contrat SGDC signé avec Visiona (1) illustre  cette future coopération. C’est un satellite géostationnaire de télécommunications dual, basé sur la plate-forme SPACEBUS 4000. Les 50 transpondeurs en bande Ka jusqu’à 80 Gb/s seront exploités par l’opérateur Telebras pour réduire la fracture numérique du pays. Les télécommunications en bande X  pour le ministère de la Défense seront particulièrement sécurisées avec « un système anti-jamming qui assurera de bout en bout une totale confidentialité des données qui y transiteront » précise JP. Vialaneix.

(1)Société conjointe d’Embraer et Telebras.

Diffusé le 3 mars 2014
Par Jean-Luc Bénédini

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