Concessionnaire du réseau hydraulique régional, le groupe nîmois BRL, 800 salariés, œuvre à son extension via l’opération Aqua Domitia, lancée il y a dix ans pour améliorer la desserte en eau de l’Hérault et de l’Aude.
Le groupe nîmois BRL, fort de 800 salariés, s'occupe du chantier de l'Aqua Domitia. (Photo : DroneStudio)
Lancé par la Région Occitanie il y a dix ans, le projet Aqua Domitia d’aménagement du territoire et de sécurisation de l’accès à l’eau entre Montpellier et le Biterrois-Narbonnais - via la création de 6 nouveaux maillons et 140 kilomètres de canalisations supplémentaires - touche à sa fin. « Nous avons bouclé 85 % de ce programme de 220 millions d'euros, annonce Jean-François Blanchet, directeur général du groupe BRL, concessionnaire du réseau hydraulique régional et maître d’ouvrage du projet Aqua Domitia. Il complète le grand réseau hydraulique régional couvrant 300 communes sur trois départements, qui représente une valeur à neuf de 2 milliards d’euros. »
"Une gestion innovante"
Outre le raccordement de réseaux hydroagricoles supplémentaires en 2023-2024 dans l’Hérault et le Gard, 35 millions d'euros seront injectés d’ici 5 à 10 ans pour terminer le maillon nord Montpellier, les tranches 2 et 3 du maillon minervois et renforcer une station de pompage. Toutefois, pour Jean-François Blanchet, le projet ne se résume pas à 140 kilomètres de tuyaux.
« Il instaure une gestion innovante mobilisant l’eau du Rhône, en complément des ressources locales, au profit d’un mix d’usages : eau potable, irrigation et substitution de prélèvement sur des milieux en tension. »
Mettre le turbo sur la sobriété
Si cette stratégie a déjà montré sa pertinence lors de la sécheresse de l’été 2022, le changement climatique accru compromettra tôt ou tard l’équilibre entre les besoins d’une population en forte croissance et la préservation de milieux naturels. Le nouveau « Plan Eau » de la Région Occitanie qui sera adopté d’ici l’été s’y prépare, BRL aussi, en envisageant de nouvelles infrastructures et en mettant le turbo sur la sobriété : limiter les fuites d’eau, poser des moteurs plus économes en énergie sur ses installations, optimiser les prélèvements... La société investit d’ailleurs 5 millions d'euros par an pour entretenir ses équipements et 5 millions d'euros pour les moderniser. « Parallèlement, nous renforçons notre ingénierie d’ensemblier avec une gamme de savoir-faire qui va de la modélisation de la précipitation jusqu’à la gestion des littoraux », précise le dirigeant.
Au-delà du schéma de développement du réseau hydraulique régional, BRL suit un autre schéma visant à compenser à terme sa consommation énergétique de 90 GWh par an, par la production d’énergie hydroélectrique et photovoltaïque sur le territoire du réseau. « Nous appliquons aussi un schéma de développement des pratiques de préservation de la biodiversité au niveau des ouvrages exploités. » Le tout s’inscrit dans la stratégie d’aménagement durable du territoire « CAP 2025 » de BRL.
Un groupe multi-casquettes
Forte de 800 salariés, BRL (compagnie du Bas Rhône et du Languedoc) a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 82 millions d'euros, dont 15 % à l’international. Cette société anonyme d'économie mixte locale, dont le capital est détenu à 77 % par des collectivités territoriales (pour moitié par la Région Occitanie), a été créée en 1955 avec une mission : aménager le territoire régional en développant des infrastructures hydrauliques sécurisant l’accès à l’eau de la bordure méditerranéenne du Languedoc-Roussillon.
Toujours responsable de ce patrimoine, la maison-mère est devenue la holding d’un groupe rassemblant des branches métiers : BRL exploitation (services de l’eau), BRL ingénierie (bureau d’études doté de filiales hors France, notamment à Madagascar), et BRL espaces naturels. BRL détient par ailleurs un tiers du capital de l’Héraultais Predict services, expert de la prévention et de la gestion en temps réel des risques naturels.