Guillaume Faury, Pdg d'Airbus : "L'aviation n'est est qu'à ses débuts"

Venu témoigner à l’occasion de la présentation de la feuille de route économique de Toulouse Métropole par Jean-Luc Moudenc ce mardi 4 avril, Guillaume Faury a rappelé les quatre années inédites qu’Airbus a vécu et vit entre 2019 et 2022. « En 2020, sur nos 21 000 avions commerciaux, 14 000 étaient arrêtés de vol. Un scénario qui ne figurait dans aucun de nos risks maps ! » Même si 70 % de l’activité avait repris fin 2021, le bout du tunnel n’est pas encore là : la guerre en Ukraine et ses répercussions floutent à nouveau la visibilité du pilote de ce groupe aéronautique qui pèse 52,1 Mds € de CA pour 126 000 collaborateurs (chiffres 2021). Les soutiens de l’Etat, de la Région et de la municipalité toulousaine qui ont contrebalancé le mouvement planebashing planant en plein confinement ont aussi été appréciés et soulignés par Guillaume Faury qui a aussi rappelé que son groupe a pu s’appuyer sur ses autres divisions du spatial, de la défense, des hélicoptères, moins impactées par la crise.

Le défi du ZEROe
La digitalisation et la rénovation énergétique, sont les deux tendances du futur ciblées par Guillaume Faury. Et le mouvement est déjà lancé : « L’aviation n’en est qu’à ses débuts et elle ne survivra que si elle réussit son challenge de la décarbonation ». Après avoir insisté sur l’importance du dynamisme de l’écosystème local, notamment sur la filière hydrogène, le président d’Airbus est revenu sur l’ambitieux objectif de présenter le premier avion décarboné en 2025.  Le 22 février dernier, Airbus présentait les premiers avancements du projet ZEROe avec  l’équipement d’un A380 d’un cinquième moteur hydrogène réalisé par CFM International (coentreprise Safran Aircraft Engfines et GE). Quatre réservoirs d'hydrogène liquide totalisant 400 kg seront installés à l'arrière de l'appareil pour alimenter ce moteur, tandis que les quatre moteurs classiques au kérosène resteront en place sous les ailes. A suivre !