Avec sa nouvelle enceinte haut de gamme, la dp 184, Diptyque présente un produit totalement mature pour le marché de la haute-fidélité. Une écoute en auditorium chez ADHF à Toulouse est indispensable pour réellement se rendre compte du travail accompli par les deux concepteurs, Gilles Douziech et Eric Poix, originaires de Montauban.
La dp 184 comme la première enceinte sortie fin 2013, la dp 77, est un panneau isodynamique. Le son provient de la vibration d’une feuille de mylar parcourue par des rubans d’aluminium. Diptyque a développé une technologie spécifique, avec des aimants néodymes placés de chaque côté de la membrane. C’est une deux voies avec un tweeter et un grave médium.
Le concept a été amélioré en deux étapes, en 2015 le câblage et le filtrage ont évolué. La qualité du son a progressé pour atteindre maintenant des sommets.
Avec la dp 184 Diptyque propose une alternative face au très haut de gamme des fabricants reconnus de panneaux acoustiques comme Magnepan ou Martin Logan entre autres. On retrouve tous les avantages des panneaux : une image sonore « immense » qui se déploie dans toute la pièce sans effet de boîte comme la plupart des enceintes classiques dotées de haut-parleurs coniques. La quasi-absence de directivité des dp 184 constitue un point fort. Le son se diffuse dans toute la pièce, l’écoute sur le sweet spot idéal n’est plus aussi indispensable pour magnifier son écoute. La transparence est un autre point fort des dp 184, on entend tout jusqu’à au jeu de pédale du pianiste, ses petits murmures, le frottement des balais sur la peau de la batterie, toute l’articulation des notes avec l’attaque et la fin, les silences…. Les timbres sont magnifiques, proches de la réalité de l’instrument du grave jusqu’à l’aigu, aucune fatigue auditive, le son coule naturellement. Autre point fort, la capacité à reproduire (presque bien sûr) la dynamique d’un orchestre symphonique avec le placement des pupitres dans l’espace, lorsque l’ensemble des musiciens sont sollicités, des contre-basses en passant par les violons jusqu’aux cuivres…Impressionnant !
Les Diptyque 184 placent la barre très haut. A 12 000€ la paire, elles restent très compétitives au regard de l’offre de la concurrence. Pour les alimenter, un ampli à transistor de 100 W suffit. «Si le rendement n’est pas élevé, 86db, elles sont faciles à alimenter. Ça marche sur du tube comme sur des amplis à transistor de qualité, » indique Gilles Douziech. Nul besoin d’avoir des gros blocs monos même si l’écoute sera encore plus belle avec des électroniques THDG. Des tests probants ont été réalisés par ADHF sur des amplis d’entrée de gamme à 2000 € de la marque anglaise Exposure, sur Euphya, la marque française originaire du Pays Basque.
Les concepteurs assemblent eux-mêmes leurs enceintes avec une fabrication 100% locale. Le designer Didier Versavel originaire de Montauban (qui collabore notamment avec les professionnels du bois de Midi-Pyrénées) est intervenu dans la conception. Basée sur une structure en acier, un habillage en hêtre laqué pour le haut et en chêne sur le pied apporte une touche de douceur qualitative facilitant l’intégration dans un salon. L’ébénisterie a été réalisée par les Ateliers du Rouergue à Rodez. L’équipe espère convaincre d’autres auditoriums en France notamment en région parisienne voire à l’étranger. Après la dp 77 et la dp 184, une nouvelle enceinte intermédiaire est en préparation ciblant le cœur des acheteurs de la hifi.
Diffusé par JL. Bénédini le 05/10/2015