L’IRT Saint-Exupéry s’apprête à élargir ses activités dans la fabrication additive au sein de l’un de ses trois axes technologiques (1) dédiés aux matériaux. Les travaux ont démarré en 2014 avec le projet Metaltechnics sur le comportement des matériaux obtenus par fabrication additive. L’IRT a notamment fait appel à quelques sociétés extérieures (Fusia, 3A, TomoAdour) pour la réalisation d’éprouvettes et le contrôle de pièces. L’IRT, soutenu par l’équipe du Cirimat de Eric Andrieu, souhaite rapidement franchir une nouvelle étape avec la création d’une plateforme technologique associée à des compétences clés afin de monter en maturité les technologies, de disséminer les technologies au niveau des PME, et de soutenir des actions de formation. La stratégie sur le périmètre et le contenu de la future plateforme a été abordée récemment lors d’un séminaire réunissant les IRT, des donneurs d’ordre, des équipementiers, des fabricants de machines, des fournisseurs de poudres, des sociétés spécialisées, les services de l’état et des collectivités territoriales ainsi que les acteurs de la formation. Les activités fabrications additives des autres IRT (Jules Verne à Nantes, M2P à Metz) actives sont prises en compte en jouant la complémentarité et la collaboration. Le programme sera cohérent vis-à-vis des activités du CORAC et du COSPACE. Le principe c’est de trouver des sujets d’intérêt communs entre les industriels de la structure qui contribuent à son financement, et de répondre à leurs besoins en termes d’équipements. Un des thèmes majeurs c’est la compréhension de base des matériaux, à l’image de l’approche qui a prévalu pour intégrer massivement les composites dans les aérostructures il y a une quinzaine d’années. «Il faut réapprendre le matériau métallique en vérifiant tous les paramètres afin de monter en maturité » relate Delphine Carronnier, directrice du Domaine Technologique Matériaux. Quelle est l’influence réelle sur la structure des matériaux, les défauts éventuels et leurs conséquences, l’impact sur la durabilité dans le temps…pour des machines appelées à voler de longues années sous toutes les latitudes, ou des satellites. L’idée est d’arriver à construire une base de données avec des modèles reproductifs fiables qui accélérèrent l’intégration de la fabrication additive, évitent de multiplier les essais chez les industriels. Les aspects traitement de surface et l’interaction avec la structure font partie des sujets clés comme les technologies de contrôle des pièces fabriquées en fabrication additive. La plateforme de l’IRT n’abordera pas toutes les activités liées aux logiciels de conception, calcul et fabrication des pièces. A priori, 3 ou 4 procédés seront sélectionnés utilisant des poudres/matériaux principalement à base d’alu, d’inconel, de titane. Tous les moyens ne seront pas concentrés à l’IRT pour un travail en réseau avec d’autres plateformes et entités. « Notre rôle c’est de soutenir les entreprises, de les accompagner sur le long terme en apportant de l’expertise ». La plateforme devrait être lancée dès 2016.
(1) Composites à matrice organique, matériaux métalliques et traitements de surface, composites à matrice céramique.
Article diffusé le 01/01/2016 par JL Bénédini