« La crise dans le transport aérien va impacter très fortement et durablement l’industrie aéronautique et l’économie régionale » indique Alain Condaminas, DG de la Banque Populaire Occitane

Catherine Mallet et Condaminas

Catherine Mallet et Condaminas

Alain Condaminas, le directeur général de la Banque Populaire Occitane, la BPO,  a lors de la présentation à la presse des résultats 2019, évoqué l’impact du Covid-19 sur l’industrie aéronautique, le coeur de la machine économique régionale qui paye des salaires à près de 100 000 salariés dans la production, les bureaux d’études et tous  les services associés. « Les plus optimistes ne voient pas le trafic aérien revenir à la normale avant 2022. Airbus, sa supply chain, les entreprises de rang 1 et particulièrement les rangs 2 et 3 seront touchés. La plupart des entreprises étaient dans une trajectoire d’augmentation de capacité avec beaucoup d’investissement. Brutalement, elles se retrouvent dans une situation financière qui les rend fragiles. Cela pourrait entrainer de nombreuses restructurations et fusions. Les moins fragiles feront de la croissance externe. Des dizaine de milliers d’emplois pourraient être menacés ».

Alain Condaminas traduit ainsi les conséquences de l’augmentation des encours de crédit sollicités par les acteurs de l’aéronautique ces dernières années pour financer la création ou l’extension des ateliers, l’achat de machines, les nombreux recrutements, pour répondre aux augmentations de cadences demandées par les donneurs d’ordre, remises en cause aujourd’hui. La crise finira et la filière repartira mais entre temps, les impacts seront considérables, difficilement chiffrables. D’autres secteurs pourraient mieux s’en sortir comme le BTP. Les promoteurs ne sont pas trop pessimistes à court terme sur la demande mais A. Condaminas note que les flux migratoires positifs qui profitaient notamment à la construction collective et à la promotion immobilière pourraient s’inverser à terme avec les difficultés dans l’aéronautique. 

Dans ce tableau  pas très rassurant, le directeur général de la BPO reste toutefois confiant dans la capacité financière de la banque à soutenir les entreprises et l’économie régionale sur le moyen et longterme. « Les banques françaises sont plus solides que lors de la crise financière de 2008 même si l’on va souffrir mais en décalage en 2021-2022. Quant à la présidente du conseil d’administration de la BPO, Catherine Malet, par ailleurs directrice financière du groupe Actia, « Les équipes de la BPO sont très motivées pour accompagner les entreprises dans une bataille qui va durer des mois et des années ».

 

 820 millions d’échéances reportées pour la Restauration-Hôtellerie, le BTP....

Au 29 avril dernier, avec les 27 000 échéances de crédit reportées portant sur 211 millions d’euros et les 3800  dossiers de PGE, Prêt garanti par l’Etat, accordés, la Banque Populaire Occitane, la BPO, avait laissé 820 millions d’euros de trésorerie dans l’économie régionale, un montant qui va augmenter au fil des jours. Ces demandes ont été d’abord été sollicitées par la filière Hôtellerie-Café-Restauration (44%), le BTP (16%), l’industrie (13%)...Les salariés de la BPO n’ont pas chômé pendant cette  période de confinement pour répondre à l’urgence des entreprises. « On est passé de l’angoisse générale des chefs d’entreprises paralysés par le confinement à  l’inquiétude » résume A. Condaminas. Pourtant l’année 2020 avait superbement bien commencé en ligne avec les résultats 2019 qualifiés de record,  la distribution de 3 milliards d’euros de crédit. Le PNB qui mesure le chiffre d’affaires, a progressé d’1,3% avec 346 millions d’euros et le résultat net de 3,1% soit 66,8 millions d’euros.

Jean Luc Bénédini

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