Vendredi 22 mars 2024, le comité de pilotage de la Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) a réaffirmé le calendrier du projet et le soutien financier de l'Etat.
La LGV Montpellier-Perpignan coûtera six milliards d'euros et se décompose en deux phases avec une mise en service du tronçon Montpellier-Béziers prévue en 2034. (Photo d'illustration : Shutterstock)
L'horizon s'éclaircit encore davantage pour la Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP). Vendredi 22 mars 2024, le comité de pilotage de la la LGV s'est réuni autour de Carole Delga (présidente de la Région Occitanie) et de Pierre-André Durand (préfet d'Occitanie). "Avec le respect des engagements de l'Etat et la perspective d'un nouveau financement de l'Union européenne au second semestre 2024, le respect du calendrier se confirme pour la phase 1 du projet entre Montpellier et Béziers. Après la déclaration d'utilité publique le 16 février 2023 et l'entrée dans la phase opérationnelle de SNCF Réseau, maître d'ouvrage, le début des travaux est bien prévu pour 2029, avec une mise en service à l'horizon 2034", se réjouissent les deux parties. "Cette ligne est un grand projet structurant pour lequel je me bats avec détermination et avec toujours les mêmes objectifs : défendre les mobilités du quotidien et désenclaver tous les territoires, développer le fret ferroviaire et réduire la présence de camions sur l'A9, anticiper les risques de submersion de la liaison actuelle et rapprocher l'Occitanie de l'Espagne et de Paris".
1. Quel calendrier de réalisation ?
Ce projet structurant pour le territoire de l'ex-Languedoc-Roussillon coûte au total six milliards d'euros et 13 collectivités sont concernées par le financement. Le calendrier de cette future LGV prévoit deux phases distinctes : la ligne Montpellier-Béziers (début des travaux en 2029 et mise en service en 2034 pour un coût de deux milliards d'euros) et la ligne Béziers-Perpignan à horizon 2044 avec un début des travaux fin 2039 (coût de quatre milliards d'euros). "Sur la phase 1, les appels d'offres devront être lancés en 2025 pour pouvoir tenir les délais", rappelle Stéphane Lubrano, directeur de la mission LNMP au sein de SNCF Réseau.
2. Quid des nouvelles gares ?
Mardi 19 mars 2024, Stéphane Lubrano était l'invité du Béziers Narbonne Business Club (BNBC) pour évoquer le sujet devant un parterre d'entrepreneurs locaux. Il a donné des détails sur le chantier de cette LGV, notamment sur les nouvelles gares :
"Il n'y aura pas de nouvelle gare entre Montpellier et Béziers sur la première phase. Pour la ligne entre Béziers et Perpignan, cinq options sont étudiées : deux gares nouvelles, une à Narbonne et une à Béziers, une gare nouvelle à Narbonne, une gare nouvelle à Béziers, une gare nouvelle entre Narbonne et Béziers, ou bien pas de gare nouvelle. Des études de trafic et socio-économiques vont être refaites pour le cas de figure d'une nouvelle gare à Nissan-lez-Enserune".
3. Un concours d'architectes pour le viaduc
Au cours du comité de pilotage qui s'est tenu le 22 mars 2024, les pouvoirs publics ont décidé d'organiser un concours d'architecture pour sélectionner le futur concepteur du viaduc de Poussan (Hérault), long de 1,4 km. « Le but du concours est de garantir une meilleure insertion du futur viaduc dans le paysage. Les élus du bassin de Sète ne seront ni lésés ni rétrogradés. Sète et le bassin de Thau seront intégrés, il s'agit d'un projet de développement de territoire", précise Laurent Lubrano, comme pour mieux répondre aux fortes réticences soulevées par le projet sur place.
4. Quelle mixité pour les deux lignes ?
La ligne Montpellier-Béziers, composée de 52,3 km de ligne nouvelle à double voie, et de 7 km de raccordements ferroviaires, "permettra de gagner 18 minutes de temps de parcours, de décongestionner la ligne actuelle et de renforcer l’offre de trains du quotidien et de trains longs parcours", explique SNCF Réseau. Elle sera mixte entre le fret ferroviaire et le transport de voyageurs. En revanche, "des études vont être relancées sur cette mixité entre Béziers et Perpignan. La mixité coûtera plus cher, près de 2 milliards d'euros en plus. Mais si les études montrent une augmentation du fret, il faudra opter pour une ligne mixte", détaille Stéphane Lubrano.
A la demande des financeurs, une nouvelle consultation publique débutera à l'automne 2025 "afin de prendre une décision éclairée", précise le directeur de mission de la LNMP à SNCF Réseau Occitanie. "On repart vers un nouveau projet", conclut Stéphane Lubrano.