Côtes du Tarn
Pas de chômage pour les vignerons des vins du Sud-Ouest avec du travail de taille et de surveillance dans les vignes. Mais le Covid-19 a et aura bien des conséquences économiques négatives pour le Tursan, l’Irrouléguy, le Jurançon, le Madiran, le Saint-Mont, le Fronton, le Gaillac, le Cahors, le Marcillac,...
Chez tous ceux qui travaillent prioritairement avec la grande distribution et donc plutôt les grosses structures comme lesv coopératives, la perte de chiffre d’affaires est estimée à environ 50%. Chez les vignerons indépendants dont les marchés s’adressent d’abord aux cavistes, à la restauration, des baisses de 80 à 90% sont attendues. Directeur de l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest, Paul Fabre dresse ainsi un bilan à chaud de la situation de ce vignoble représentant près d’un milliard de chiffre d’affaires animés par 800 adhérents travaillant dans 13 départements sur les régions Grande Aquitaine et Occitanie avec 29 appellations différentes. Certains vignerons indépendants se sont associés avec d’autres producteurs pour approcher directement le consommateur en circuit court.
Dans les vignes, le manque de main d’oeuvre est souligné car les travailleurs saisonniers étrangers ne sont pas là. Les stations d’embouteillages tournent au ralenti avec une nouvelle organisation du personnel portant les masques, les gants, le nettoyage, indispensables pour respecter les consignes sanitaires. «Dans ce contexte, les cadres, les salariés, tout le monde est un peu à cran » résume P. Fabre.
Donc c’est là aussi une filière qui essaye de poursuivre ses activités mais la crise risque d’entraîner les plus fragiles vers la sortie. Déjà la conjoncture n’était pas au beau fixe pour la viticulture française lorsque la crise sanitaire s’est amplifiée avec les incertitudes sur le Brexit car l’UK représente un gros enjeu, la taxe Trump, les accords douaniers entre la Chine, l’Australie et le Chili qui ont directement mis en difficultés les vins français sur ces marchés. Ce contexte pourraient entre autres précipiter la fusion de caves coopératives.
L’interprofession des Vins du Sud-Ouest a dans l’urgence stoppé un gros programme de communication de plusieurs centaines de K€ auprès de la presse américaine spécialisée dans le vin. La région viticole du Sud-ouest avait début 2018 reçu le titre honorifique de « Wine Region of the Year 2017 » décerné par le magazine américain Wine Enthusiast. L’international reste un gros enjeu. Les Vins du Sud-Ouest exportent entre 20 et 30% de leur production haut de gamme en AOC et jusqu’à 60% pour l’IGP. C’est particulièrement le cas des vins de Gascogne. La Chine et le Japon semblent donner quelques signes de reprise. La demande en vrac, plus facile à transporter, résiste. En février 2020, une soixantaine d’entreprises ont rencontré une centaine d’importateurs américains à la Maison de la Région Occitanie à New York sous l’égide de l’agence économique Ad’occ. Mais la crise changé les plans de l’Interprofession : « Nous allons réorienté nos actions en France avec des animations en GMS, chez les cavistes » conclue P. Fabre. Il n’y plus qu’à revenir à table et découvrir ou redécouvrir ces merveilleurs cépages !
Le 4ème vignoble français :
29 AOP, 13 IGP, 47 000 Ha soit 46 627 terrains de rugby, 320 millions de bouteilles, 1,14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 13 300 emplois, 8200 exploitations.