Mercredi 28 février 2024, Fabrice le Saché, vice-président en charge de l'Europe au sein du Medef, était en Occitanie, dans l'usine Surplus Recyclage de Gaillac (Tarn), pour parler élections européennes.
Fabrice le Saché (vice-président du Medef en charge de l'Europe, 2e en partant de la droite) a été accueilli dans le Tarn par Ludovic Gatti (président du Medef Tarn, à gauche), Samuel Hervé (président du Medef Occitanie, 2e en partant de la gauche) et Laurent Hérail (président du Groupe Surplus Recyclage, à droite). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Avant les élections européennes, qui seront organisées du 6 au 9 juin 2024, le Medef entend faire entendre sa voix sur les sujets économiques. Sous l'impulsion de Patrick Martin, le nouveau président élu en juillet 2023, le mouvement patronal a fait du sujet européen une priorité, au service des entreprises et des entrepreneurs. En même temps qu'une large consultation des adhérents, la construction du Manifeste européen des entreprises de France et l'audition des têtes de listes à Paris le 18 avril 2024, le mouvement patronal a lancé un Tour de France des Medef territoriaux et régionaux pour prendre le pouls du terrain avant cette échéance électorale.
Etape dans un complexe unique en Europe
Une initiative qui concerne au premier chef Fabrice le Saché, le vice-président en charge de l'Europe de ce nouveau cycle Patrick Martin. Mercredi 28 février 2024, l'étape en Occitanie l'a mené dans le Tarn, au sein du Groupe Surplus Recyclage de Gaillac, un complexe industriel d'économie circulaire dédié à la mobilité durable unique en Europe (220 salariés pour un chiffre d'affaires de 48 millions d'euros en 2023).
Lors d'une visite de son usine, Laurent Hérail, président de Surplus Recyclage, a évoqué les "projets ambitieux" du groupe et détaillé son quotidien de chef d'entreprise dans ce domaine de l'économie circulaire. Voitures, motos, tracteurs... Surplus Recyclage s'est spécialisé dans le recyclage et le reconditionnement des pièces, et son nouveau chantier concerne le reconditionnement des voitures électriques, alors que le marché des consommateurs en Europe n'en est encore qu'à ses débuts. "Cette activité dans le Tarn est la marque d'une décarbonation concrète, de l'écologie des solutions et de l'action que nous portons au Medef, a réagi Fabrice le Saché.
La lourdeur des normes européennes
Parmi les sujets en haut de la pile des chefs d'entreprise, dont Laurent Hérail, figure celui des normes et des charges réglementaires trop lourdes. "La lourdeur des normes ne laisse plus le temps de faire nos métiers. Fabrice le Saché précise :
"Sans oublier les obligations de reporting... Les normes sont pertinentes du moment qu'elles ne nous étouffent pas. Il ne faut pas imposer, par exemple, des délais de paiement uniformes à tout le monde. L'action du Medef a des résultats en Europe, notamment sur le report du texte concernant le devoir de vigilance. Mais nous pouvons peser plus".
Ce dernier avance un chiffre éloquent : entre 2017 et 2022, les normes européennes auraient été alourdies de... 5000 pages ! Fabrice le Saché insiste : "Ce n'est pas un combat idéologique, mais un frein pour nos entreprises. Les écarts se creusent avec les Etats-Unis et la Chine, notamment sur le délai des dépôts de brevets".
Mise en place de la Maison des Entreprises
Réinvestir Bruxelles : c'est le leitmotiv du principal mouvement patronal (190 000 entreprises adhérentes et 119 organisations territoriales en France). L'application concrète est la mise en place d'une Maison des Entreprises au coeur du réacteur belge. "L'Europe, ce sont 450 millions de consommateurs et les élections européennes sont une bonne mise en tension collective. Nous y défendrons l'intérêt des entreprises et une Europe moins naïve car l'Europe est à un moment de bascule".
Le Medef a déjà détaché cinq salariés permanents à Bruxelles, là où le patronat allemand fait travailler 30 salariés sur les questions européennes. "Nous défendons une Europe ni forteresse ni ouvertes aux quatre vents. Elle doit changer de philosophie, pour protéger les producteurs par exemple. Nous devons décroître les émissions, pas la croissance. Et les entreprises doivent être centrales pour aller dans cette compétition", a rappelé le vice-président du Medef dans le Tarn.
"L'économie circulaire a du sens"
Au-delà du sujet des normes, Laurent Hérail souhaite que les savoir-faire français, notamment celui de son entreprise dans le secteur du recyclage, soient mieux portés sur le plan européen et que le contrôle des pièces, notamment, soit uniforme dans le Vieux Continent. "L'économie circulaire a du sens et doit être économiquement viable", conclut-il. Ces pistes seront-elles reprises dans le Manifeste européen ? En attendant, Fabrice le Saché a repris son Tour de France avec des étapes en Corse à Ajaccio (29 février et 1er mars), à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 5 mars, à Angers (Maine-et-Loire) le 8 mars, Bordeaux (Gironde) le 18 mars, Paris avec le comité Outre-Mer le 19 mars, Orléans (Loiret) le 21 mars, Dijon (Côtes-d'Or) le 26 mars, l'Ile-de-France et la REF thema Europe le 28 mars.