Whylot, basée à Cambes (Lot), lance une extension d'usine de 2 300 m2. Développant des moteurs électriques innovants, cette petite entreprise qui ne connaît pas la crise accélère son développement et fait le nécessaire pour attirer les talents dans le Lot.
Romain Ravaud, CEO et fondateur de Whylot, a reçu la médaille de l'Ordre National du Mérite. (Photo : Whylot)
Fondée en 2011 par Romain Ravaud, docteur ingénieur en mécatronique et référent national pour les moteurs électriques dans le cadre du plan France 2030, cette deeptech (startup proposant des produits ou des services sur la base d’innovations de rupture) a inauguré en 2015 sa première usine à Cambes, au cœur de la Mecanic Vallée, dans le Lot. Whylot est dédiée à la conception, au prototypage et à l’industrialisation d’un moteur électrique à flux axial permettant un rendement supérieur aux moteurs électriques traditionnels et destiné à tous les secteurs de la mobilité.
Un moteur électrique mis en lumière
« Aujourd’hui, le marché de l’électrique est évalué au niveau mondial à 100 milliards d’euros, et devrait atteindre 300 milliards d’euros d’ici 2035 », souligne Romain Ravaud. Depuis plus de 10 ans, Whylot conceptualise et développe un moteur électrique répondant aux enjeux d’électrification du secteur de la mobilité.
« Nous n’avons cessé d’innover afin de pouvoir proposer un nouveau standard de moteur électrique basé sur un système axial. Ses bénéfices sont nombreux : notre moteur assure un gain significatif d’autonomie, délivre plus de puissance, s’adapte à toutes les mobilités tout en s’avérant moins coûteux à produire que ses équivalents. Cette technologie sera appliquée aux groupes motopropulseurs électrifiés et électriques Renault, actionnaire à hauteur de 21 %. »
En effet, celles-ci lui garantissent un rendement en moyenne 30 % supérieur pour un coût de production jusqu’à 10% inférieur par rapport aux moteurs électriques à flux radial conventionnels. Sur les modèles hybrides, l'industriel annonce « une réduction des coûts et des émissions de CO2 de 2,5 g/km ».
Un marché de niche
Whylot a pour ambition de devenir le centre névralgique français du secteur en plein essor de l’électrification de la mobilité. A travers l’extension de son usine, qui passera de 1500 m2 à 3800m2, Whylot assure son passage à l’échelle industrielle, transformant son activité de prototypage en véritable production industrielle de petite échelle à destination de toutes les mobilités. La livraison de cette extension est prévue pour mi-2024 et permettra ainsi à Whylot de réaliser une production de 800 moteurs par an. « Cette production pourra être mise au service de marchés de niche pour tous les secteurs de la mobilité durable au-delà de l'automobile », précise Romain Ravaud.
Attirer les jeunes talents
Avec le soutien de la communauté de communes du Grand Figeac, Whylot sera la première société française à s’installer au sein du futur NatureLab du Quercypôle, comme annoncé le vendredi 23 juin 2023. Ce site pilote unique en France entend concilier recherche, développement industriel et environnement par la création d’un ensemble de bureaux d’études « hors les murs ». Pour faire simple, des bureaux en pleine forêt.
« Avec le lancement de ce premier pilote, porté par Whylot, il s’agit désormais de convertir les exigences écologiques en leviers d’innovation afin de répondre efficacement aux défis que représentent la nécessaire demande de transition écologique tout en adressant nos objectifs économiques et industriels au niveau local. »
A terme, le NatureLab du Quercypôle lotois sera dupliqué à plus grande échelle sur les 33 hectares d’espaces aménagés. « Aujourd’hui, les candidats sont en quête de sens et cette idée de travailler dans un concept hors les murs les attire. On reçoit déjà de nombreux CV de jeunes voulant s’installer dans le Lot », souligne Romain Ravaud.
«Whylot, c’est l’histoire d’une intuition, d’une aventure. Le début, j’en suis sûr d’une nouvelle ère industrielle française.» Vendredi 23 juin 2023, sur le site de son entreprise, le PDG et fondateur de Whylot, Romain Ravaud, a été épinglé des insignes de Chevalier de l’Ordre national du Mérite. Agé de 39 ans et originaire de Bourgogne, Il a reçu cette distinction par Robert Vitrat, ancien dirigeant de Ratier-Figeac.