Test de tilt progressif avec microneurographie effectué avant alitement.© CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2013
En 30 ans d’activité de l’Institut de médecine et physiologie spatiales (Medes) a acquis tout un savoir-faire dans la médecine spatiale, l’homme dans l’espace en microgravité. Seules les grandes nations spatiales comme les USA, la Russie, la Chine, le Japon ont acquis des instituts similaires. Son équipe médicale surveille la santé des astronautes avant, pendant et après les vols sur la Station internationale (ISS), assure le suivi des expériences embarquées de physiologie. Sa clinique spatiale au sein du CHU de Rangueil étudie les effets et simule l’impesanteur, participe à la sélection des candidats astronautes européens.
Les retombées au sol
L’activité génère aussi des retombées au sol et notamment sur le vieillissement. La vie en impesanteur a des conséquences sur les astronautes avec des pertes osseuses, musculaires, des changements dans l’équilibre…très similaires aux symptômes des personnes âgées. En conjuguant avec l’expertise en téléconsultation à distance, le Medes a initié une application de détection à distance des complications du diabète en équipant un camion itinérant en région dans les zones éloignées d’un hôpital. Opéré par le réseau Diabète en Occitanie, ce service depuis 2010 réalise des bilans, insérés dans le dossier informatisé du patient. La Réunion va s’équiper à son tour d’un camion pour réaliser des services de télémédecine. Filiale du Cnes et du CHU Rangueil, employant une trentaine de salariés, le chiffre d’affaires du Medes d’environ 4 millions d’euros provient pour un tiers du Cnes, un tiers de l’ESA, l’Agence spatiale européenne et le reste d’appels d’offre et de contrats. Une partie de l’effectif est intégrée au Cadmos à Toulouse, le Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales.
Agenda 2020, 2021…
En 2020, plusieurs activités vont mobiliser les équipes dont une campagne d’immersion sèche en impesanteur. La dernière étude d’immersion 2018-2019 a réuni 10 équipes scientifiques autour de 20 volontaires immergés 5 jours. En collaboration avec l’Université de Saragosse, une étude clinique sera réalisée en cosmétologie et huiles essentielles dans le cadre d’un projet d’économie solidaire. En 2021, une importante étude de simulation Bed Rest en immersion sèche sera lancée. En parallèle débutera la longue sélection de 3 astronautes européens sur des milliers de personnes qui candidateront pour un vol sur l’ISS. A plus long terme, le Medes s’implique déjà sur les futurs voyages de l’homme sur la lune, sur Mars. « Nous allons contribuer à la préparation de ces séjours de très longue durée notamment face à de nouveaux risques comme les radiations » mentionne le directeur exécutif du Medef Philippe Hazane.