crédit : Airbus.
L’association TomPasse qui regroupe une vingtaine d’industriels d’Occitanie dans les métiers de l’aéronautique, du spatial et des systèmes embarqués, vient de présenter son livre blanc proposant « Des pistes pour un redécollage de l’économie ».
Quelles actions déployer rapidement sur le territoire pour faire évoluer la situation de l’aéronautique et des mobilités en général, secteurs lourdement impactés par la crise sanitaire ? Cinq pistes sont proposées dans le livre blanc préparé par l’association TomPasse (Toulouse Occitanie Méditerranée Pyrénées Aéronautique Spatial Systèmes Embarqués), présidée par Christophe Cador, le dirigeant du groupe Satys. Son association se réunit une fois par mois et réfléchit de façon macroéconomique, comme un think tank, aux évolutions et problématiques dans leurs métiers : le Cnes, Continental, Daher, Actia, Airbus, Thales, l’UIMM, etc : des ETI, de grands donneurs d’ordre, des ETI, et des institutions constituent ce groupe de réflexion. Leur vision de la situation aujourd’hui ? Sur l’aéronautique, Christophe Cador a affirmé n’avoir aucun doute sur le redémarrage du trafic aérien. La question est quand, et comment (quel type de vol, quelles zones géographiques).
Des disparitions d’entreprise, conséquence inévitable
« 2021 sera en demi-teinte et on espère que cet été sera une bouffée d’oxygène pour les compagnies aériennes ; Le vrai démarrage du trafic est pour 2021. Le trafic a déjà bien repris dans certains pays comme en Chine où ils sont à 80 % du trafic d’avant-crise », ajoute le président qui tempère tout de même son optimisme avec l’inévitable constat qu’ « avec -40 à-50 % de recul d’activité pour la filière, il y aura forcément des disparitions, sachant que quelques petites entreprises étaient déjà en difficulté avant la crise ». Les PME qui ont investi pour les programmes longs courriers devront tenir encore quelques années avant de pouvoir amortir leurs efforts… A côté de ce constat, Christophe Cador estime que les résultats d’Airbus (556 appareils livrés en 2020, 34 % de moins qu’en 2019) révèlent à eux seuls la résistance du secteur et la confiance maintenue des compagnies aériennes.
Toujours plus de collaborations
Première piste d’actions proposée : la mise en oeuvre d’un plan de soutien massif avec « un appui significatif aux entreprises porteuses de projets innovants » : ces efforts seraient à ajouter aux divers plans d’aide et plans de Relance provenant de l’Etat et les collectivités. Des aides d’ailleurs largement reconnues et appréciées par les membres de l’association. Deuxième mesure : une mobilisation sur les enjeux de la mobilité décarbonée avec le lancement de projets industriels stratégiques dans ce domaine. Comme l’a rappelé Damien Proust (vice-président Airbus), avec l’avion vert qui s’annonce pour 2025 (grâce à de nouvelles énergies décarbonées), il faut construire de nouvelles compétences dès aujourd’hui : « il faut se cristalliser sur des pistes de collaboration avec le monde de la recherche et académique ». Troisième proposition : « le financement des projets industriels à forte valeur ajoutée par la mise en commun de fonds de revitalisation économique ». L’orientation de l’investissement vers des technologies qui soient en cohérence avec le marché de demain et les Accords de Paris, c’est tout l’enjeu.
Du temps disponible à mettre à profit
Quatrième proposition : travailler en étroite collaboration sur le thème de la mobilité en général en ouvrant davantage les œillères et en favorisant les travaux collaboratifs inter-secteurs. Les membres de TomPass parlent de « Mobility Valley » pour identifier cette nouvelle donne des transports autonomes, sécuritaires et écologique, qui vont tous présenter des technologies de plus en plus communes. Aerospace Valley, le cluster Totem (cluster régional dédié aux mobilités) ou l’IRT Saint Exupéry sont déjà actifs sur ce plan, mais, sur le thème de la complémentarité des compétences, les membres de TomPasse estiment que l’on peut passer un cran au-dessus … Leur dernière proposition est plus du domaine RH : la mise à profit les disponibilités des salariés en APLD (activité partielle de longue durée) pour d’autres actions, sous forme de bénévolat. Actions auprès des jeunes, soutien scolaire, formation d’opérateurs industriels, formation de demandeurs d’emploi, etc. L’idée est d’orienter les salariés volontaires vers des actions d’utilité sociale.