Foncière de Gaïa Promotion, Hibrid s’est spécialisée dans la conception et la gestion de lieux de convivialité hybrides. A sa tête, Alexandre Teissier, compte ainsi exporter la recette à succès du marché du Lez qu’il a créé à Montpellier (Hérault), en déployant le concept partout en France. Lauréat de projets d’envergure, il vient de s’associer au groupe Promeo.
Alexandre Teissier, PDG de Gaïa Promotion, à Montpellier (Photo : Gaïa Promotion)
En octobre 2016, naissait le marché du Lez, un spot branché qui mêle restaurants, brocanteurs, commerçants, food-trucks, espaces de coworking et start-ups. Le tout sur 7 550 m2, quartier Port Marianne à Montpellier (Hérault). « Grand voyageur, j’avais visité des tiers-lieux un peu partout dans le monde. En découvrant ce site près duquel je venais d’établir mon siège social, j’ai imaginé un modèle festif pour les familles, favorisant les circuits courts et les synergies locales », relate Alexandre Teissier, PDG de Gaïa Promotion et de sa foncière Hibrid.
Tiers-lieux et opérations de logements
Avec 2,5 millions de visiteurs à l’année, le marché du Lez a vite suscité les convoitises.
« Au lancement de la deuxième tranche, en 2018, de gros opérateurs ont voulu le racheter. Je leur ai proposé de répondre ensemble à des concours partout en France, en associant le concept de halles gourmandes et de tiers-lieux, à des opérations de logements, de bureaux ou de formation ».
Aujourd’hui, le jeune dirigeant coopère avec plusieurs promoteurs sur six grands territoires, et dit gagner un dossier presque tous les deux mois.
Un partenariat avec Promeo
En quête d'un partenaire pour accélérer son développement, il a trouvé dans Promeo, une entreprise familiale partageant ses valeurs et ses centres d’intérêt : l’art, l’épicurisme, l’architecture et l’innovation. En décembre 2022, la financière de ce groupe sétois, qui opère dans le tourisme et les loisirs, est devenue actionnaire à 50 % du marché du Lez, en apportant 10 millions d'euros de fonds propres.
Devenir le premier opérateur de halles gourmandes
La création prochaine d’une structure de gestion commune pour renforcer les ressources humaines et financières d’Hibrid ne sera pas un luxe. 14 halles, 3 tiers lieux et 15 opérations de promotion sont sur les rails, sans compter les projets en concours. La start-up, qui réalisait un chiffre d’affaires de 4 à 6 millions d'euros par an, prévoit ainsi de passer à « 100-120 millions d'euros d’ici deux ans minimum ». Son ambition : industrialiser le concept de tiers-lieux et devenir le 1er opérateur de halles gourmandes en France.
En décembre dernier, Gaïa Promotion/Hibrid a notamment décroché avec Pitch Immo, la construction et la gestion de la cité internationale de la gastronomie : un ensemble de 53 000 m2 sur le site de Paris-Rungis. Et planche avec Ametis et Ideom sur Manifesto-Village des médias à Dugny, dans le cadre des Jeux Olympiques 2024. Soit 320 logements et un socle actif de 3 500 m2 incluant les Halles Valbon qu’Hibrid développera puis animera.
Programmes montpelliérains
Autre projet d’envergure (45 millions d'euros de travaux) : le chantier de la Halle Nova, porté avec Ametis et Lazard Group, démarrera en avril 2023. Ce tiers-lieu tertiaire, écologique et intelligent, déploiera 27 000 m2 dans le quartier montpelliérain de Cambacérès en 2025 : espaces de travail, de coworking, de restauration, de sports, commerces, événementiel, centre de formation.
« Nous sommes aussi en lice, avec Nexity, pour Ode à la Mer dont le lauréat sera connu en février : le plus gros programme tertiaire et commercial de ces 50 dernières années, à Montpellier, adossé au futur stade Nicollin".
Une fondation dédiée à l'ESS
Lui qui a la bougeotte et 1 000 idées à la minute, a aussi lancé une fondation dédiée à l’ESS (Economie sociale et solidaire), pour « réinventer la ville intelligemment en questionnant ses acteurs ». Il a « décelé 15 à 20 métiers » auxquels apporter des réponses dans un projet.
Passé par Montpellier Business School, et formé dans les restaurants et boîtes de nuit de feu son père Aimé, le « fils de » a fait son chemin. Son double parcours en restauration et dans l’immobilier lui donne un avantage concurrentiel. « Je devais partir travailler chez Dell à l’international. Mon père m’en a dissuadé ». Bien lui en a pris.