Mardi 7 février 2023, Stéphane Latouche, le directeur régional de la Banque de France Occitanie, a fait le point sur la situation économique en région, dans nos entreprises, ainsi que sur les grandes tendances pour 2023.
Le secteur du BTP a souffert en Occitanie en 2022, avec une chute de 22,5% des investissements (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Mardi 7 février 2023, le directeur régional de la Banque de France, Stéphane Latouche, a présenté un panorama de la situation économique en Occitanie et des grandes tendances prévisionnelles pour l'année 2023.
Un pic de l'inflation au premier semestre 2023
Dans un premier temps, il a expliqué que l'inflation allait atteindre un pic lors de ce premier semestre 2023, avant de retomber vers une hausse de 2% fin 2024 et début 2025. "Après le pic de 2021, le taux de marge des entreprises devrait retrouver ses niveaux de moyen terme", explique la Banque de France. Selon elle, les ménages et les entreprises ont été "relativement préservés des effets de l'inflation au prix d'un endettement public élevé". Des entreprises qui ont vu leur dette nette repartir à la hausse en 2022, avec un cumul de 118,8 milliards d'euros.
"L'économie régionale a été résiliente en 2022"
Et en Occitanie ? L'enquête de la Banque de France s'est portée sur près de 2000 entreprises dont l'activité se situe dans l'industrie, les services et le BTP, générant 53 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Pour Stéphane Latouche, c'est clair : "L'économie régionale a été résiliente en 2022 malgré la succession des chocs et l'activité a été tirée par les services marchands et l'industrie". Tous les chiffres sont au vert pour 2022, sauf les investissements dans les services marchands (-2,4%), les effectifs dans le BTP (-1,6%) - un secteur qui connaît de grandes difficultés de recrutement - et les investissements dans le BTP (-22,5%). Le bâtiment et les travaux publics devraient connaître une année 2023 encore morose...
"Nette reprise" pour l'aéronautique
S'il, est, en revanche, un secteur qui a repris des couleurs, c'est bien l'aéronautique, "en nette reprise d'activité", souligne la Banque de France, bien aidée par le fort recours à l'intérim.
Pour les salariés, après une prévision de 0,6% de hausse du salaire moyen par tête réel en 2023, "à partir de 2024, le salaire réel augmenterait à nouveau de manière très significative, à la faveur de la décélération moins rapide des des salaires nominaux relativement à celle des prix à la consommation". L'institution confirme que dans le contexte actuel, "les fortes difficultés de recrutement observées sur la période récente se traduisent par un pouvoir de négociation plus important des salariés sur leur salaire à l’embauche".
Rôle "protecteur" des finances publiques
Conclusion de la Banque de France : "En dépit des chocs successifs enregistrés depuis 2020, l’économie française montrerait sur moyenne période une résilience de l’emploi, du pouvoir d’achat des ménages et, d’ici 2025, du taux de marge des entreprises. Cela recouvrirait néanmoins des disparités entre catégories de ménages et entre secteurs d’activité pour les entreprises. Cette résilience aurait une contrepartie tenant au rôle protecteur joué par les finances publiques : le ratio d’endettement public, déjà fortement dégradé à la suite du choc Covid, serait ainsi au mieux stabilisé à l’horizon 2025. Malgré la fin des mesures de soutien généralisé de type bouclier tarifaire, le ratio des dépenses publiques, à 56 % du PIB en 2025, pourrait être encore supérieur de deux points à son niveau pré-Covid (pour un peu plus de la moitié à cause de l’augmentation des dépenses publiques hors charge d’intérêts)".