Ligne de production de OneWeb Satellites à Toulouse lors de l'inauguration (Dominique Eskenazi)
Le projet de constellation de minisatellite OneWeb destiné à fournir un accès internet à l’échelle de la planète, vient de subir un choc avec la mise en faillite de son opérateur, la société américaine OneWeb le 27 mars dernier. Un coup dur pour l’industrie spatiale européenne, Airbus et Arianespace et leurs fournisseurs, très engagés dans ce programme hors norme. C’est la conséquence du refus du principal actionnaire, la banque japonaise SoftBank, de souscrire une augmentation de capital de 2 milliards de dollars. Victime ou pas de la crise du Covid-19 et ses conséquences économiques, le projet OneWeb est en panne sèche. 74 satellites placés à 450 km d’altitude sont déjà en orbite sur un total de 650 à 900 prévus dans le schéma initial complétés par 44 stations terrestres en cours de déploiement. Une vingtaine de lancement de satellites en grappe par Soyouz et lors du vol inaugural d’Ariane 6 prévus fin 2020 restent à faire. C’est à Toulouse que les 20 premiers satellites avaient été fabriqués sur le campus d’Airbus Defense and Space au Palays, chez OneWeb Satellites, dans une ligne de production high Tech. Elle a servi de modèle pour la production en série aux Etats-Unis en Floride à Merritt Island chez OneWeb Satellites, filiale de OneWeb et d’Airbus Defence and Space.
La recherche d’une solution en pleine crise sanitaire mondiale est évidemment très complexe. De son côté le projet 100% américain de SpaceX, Starlink en concurrence directe avec OneWeb, paraît se poursuivre sans accroc avec déjà 300 satellites. Toutefois la crise sanitaire actuelle souligne la dimension stratégique de l’accés à internet partout sur terre et sur mer. Reste à trouver de l’argent frais et beaucoup pour financer la poursuite du projet dans lequel l’industrie spatiale européenne, française et régionale est partie prenante. Le Newspace n’est pas tout à fait un long fleuve tranquille !