Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne.
Dernière ligne droite, et quatre mois avant les élections. C’est le moment de passer au filtre de notre vision d’entrepreneurs, d’acteurs de l’innovation et de créateurs d’emplois les propositions des candidates et candidats. Quatre mois pendant lesquels les questions de la dette, du rapport au travail, de la souveraineté ou encore de la transition climatique vont, parmi d’autres, essayer de trouver des réponses.
Réponses qui seront autant de réformes que les Français appellent de leurs voeux, sans finalement les accepter quand elles se présentent. Plusieurs chantiers majeurs ont été discutés par les adhérents du Medef 31 au Forum présidentiel de Toulouse à la fin de 2021:
Rapport au travail : Réforme du chômage, réforme des retraites, formation et confiance
La relation de chacun avec le travail a profondément évolué pendant la pandémie. Souvent marquée par une prise de distance, elle semble se traduire par un engagement à la baisse vis-à-vis du projet entrepreneurial.
S’il appartient aux dirigeants d’abord de proposer les bons équilibres de temps de travail, de télétravail, les formations adaptées, les équipements, d’ajuster si nécessaire les salaires pour les marchés tendus, les résultats de la récente réforme du chômage, le lancement de l’indispensable réforme des retraites, et la poursuite de la réforme des droits à la formation professionnelle sont des chantiers de grande priorité, auxquels les entreprises doivent profondément être associées, dans un climat de confiance et d’écoute, en écho à la loi Pacte.
Souveraineté économique: retrouver les savoir-faire et fabriquer en France et en Europe
Les réformes attendues ne doivent pas occulter la nécessité de faciliter la création d’usines en France et en Europe. La pénurie de semi conducteurs est l’arbre qui cache une forêt de nombreux approvisionnements sur lesquels nous devrions retrouver une bien meilleure compétitivité. L’attractivité fiscale, la valorisation des métiers techniques et manuels, et une volonté bien plus affirmée de développer l’investissement et flécher l’épargne vers les projets d’innovation européens et français, sont autant de priorités à travailler.
La transition énergétique est trop lente,
L’urgence climatique est une réalité de notre quotidien désormais. Le consommateur final va au moins cher avant d’aller au plus vert. L’offre doit donc s’adapter plus efficacement. A l’image de l’aéronautique et de l’automobile, qui ont accéléré, tous les secteurs ont besoin de moyens de R&D et d’achats plus respectueux de l’environnement. Là aussi, de la taxe carbone aux frontières à la disparition des taxes de production au profit d’une fiscalité plus incitative, de la facilitation de l’investissement à la formation des équipes, l’Etat doit montrer une volonté verte beaucoup plus tournée vers la confiance aux producteurs. L’idée de former un seul ministère de l’économie et de l’environnement semble donc, pour commencer, avoir du sens. Globalement, le mouvement attendu doit s’asseoir sur un principe durable et fort de confiance entre l’exécutif et les entreprises. La crise a montré que c’était possible. Le paritarisme est un principe fondamental de la gouvernance économique et sociale de notre pays. Nous défendrons cette vision de la démocratie. Les entrepreneurs sont des femmes et des hommes responsables, qui aiment bâtir du sens, dont la fierté première est de créer des emplois. La confiance montrée par les élus et les loi doit le refléter.
Cette année d’élections doit d’abord être l’année de la vraie reprise et du retour de la confiance. Je souhaite donc à chacune et chacun de nos adhérents et de nos lecteurs une santé exceptionnelle, le retour de l’optimisme et de l’envie, tout en formulant de le voeu que l’engagement soit le maître mot de cette nouvelle année.
BONNE ANNÉE !