Près de Montpellier. Ecomatelas investit dans le Made in France avec ses matelas reconditionnés

Créée en 2017, la société Ecomatelas, basée près de Montpellier (Hérault), connaît une ascension fulgurante grâce à son activité de reconditionnement des matelas. Rencontre.

La société héraultaise a reconditionné 40 000 matelas depuis sa création en 2017. (Photo : Ecomatelas)

La société héraultaise a reconditionné 40 000 matelas depuis sa création en 2017. (Photo : Ecomatelas)

L’économie circulaire est en plein boom et un acteur est en train de faire son trou dans ce marché porteur : il s’agit d’Ecomatelas. Basée à Saint-Aunès (Hérault), prés de Montpellier, la société créée en 2017 se définit comme le « pionnier de la literie reconditionnée et made in France ». Son fondateur, Jérémie Adjedj, a découvert le métier de la literie grâce à son oncle. Mais il se rend compte rapidement que des milliers de matelas finissent souvent à la décharge, alors que bon nombre d’entre eux auraient droit à une seconde vie. Particuliers, hôtels… En France, plus de cinq millions de matelas sont jetés à la décharge tous les ans. C’est à partir de ce constat, et des prix onéreux des matelas neufs pour les familles, qu’Ecomatelas est né.

Jérémie Adjedj, fondateur d'Ecomatelas. (Photo : Ecomatelas)
Jérémie Adjedj, fondateur d'Ecomatelas. (Photo : Ecomatelas)

40 000 matelas reconditionnés

En six ans, Ecomatelas, élue TPE de l’année par la CCI de l’Hérault en 2018 puis start-up de l’année 2019 en Occitanie, a ainsi « ressuscité » pas moins de 40 000 matelas, permettant d’éviter l’émission de plus de 11 000 tonnes de CO2. « Chaque matelas reconditionné permet d’économiser 288 kg de CO2. Et un matelas reconditionné coûte en moyenne 50% moins cher qu’un matelas neuf », explique Jérémie Adjedj. Ce dernier a créé un « procédé unique en France » pour le reconditionnement des matelas, via la désinfection thermique et la chaleur. « Ce procédé de désinfection est breveté depuis 2022. Nous nous sommes inspirés du secteur aéronautique pour faire pénétrer la chaleur des matelas et proposer ainsi une hygiénisation totale », poursuit le fondateur héraultais.

En 2023, Ecomatelas a amélioré sa technologie et peut désormais reconditionner 30 matelas par heure, contre 10 auparavant.

Même les hôtels s’y mettent

L’activité de l’acteur montpelliérain se percute au phénomène récurrent des punaises de lit. Le procédé mis en place par l’entreprise « traite à 99,9% contre les bactéries et les acariens », promet cette dernière. « La température et la puissance d’aspiration tuent les punaises de lits », confirme Jérémie Adjedj.

Ce dernier s’approvisionne auprès des hôtels, des campings, des centres de vacances et d’autres lieux touristiques. De l’autre côté de la chaîne, les clients sont le plus souvent des particuliers avec trois profils bien distincts : les primo-accédants ou jeunes couples, les catégories intermédiaires qui ont un budget serré ou des CSP+ qui ont le budget et portent des valeurs éco-responsables, ou bien des personnes engagées dans l’écologie. « Nous sommes en train de développer la clientèle hôtelière, qui était la plus frileuse jusque-là. Nous sommes en discussion avec de grands groupes », indique Jérémie Adjedj.

La société entend ouvrir quatre boutiques supplémentaires en France d'ici 2026, dont une à Toulouse dès 2025. (Photo : Ecomatelas)
La société entend ouvrir quatre boutiques supplémentaires en France d'ici 2026, dont une à Toulouse dès 2025. (Photo : Ecomatelas)

Ouvrir quatre boutiques d’ici 2026

En 5 ans, Ecomatelas, devenu filiale de Recyc-Matelas Europe début 2023, a réalisé une croissance de 800% de son chiffre d’affaires en atteignant 1,15 million d’euros en 2022 (et un objectif de 1,8 million d’euros en 2023, et de 2,6 millions d’euros en 2024). Les ventes digitales représentent 60%, contre 40% en boutique.

Ce segment de l’alternative à la literie neuve plait et Ecomatelas a décidé de se développer. Déjà présente à Saint-Aunès via son site de production et sa boutique, la société va ouvrir un deuxième showroom de 300 m2 à Fresnes (Val-de-Marne) en mars 2024. « Notre ambition est d’ouvrir quatre boutiques d’ici 2026, dont une à Toulouse en 2025 », conclut Jérémie Adjedj. La société, qui a 10 salariés, prévoit de recruter plusieurs personnes (pour la boutique et le e-commerce) pour accompagner cette croissance.

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