Le groupe Terre de Pastel projette de créer un domaine agricole autour du pastel mais aussi un complexe d'hôtellerie de luxe au golf de Palmola, au nord-est de Toulouse, au printemps 2025. Les détails du projet.
Terre de Pastel prévoit un projet, appelé Domaine Bleu par Nature, sur 7 ha à Buzet-sur-Tarn, au nord-est de Toulouse. (Photo : MYArchitectes/photo non contractuelle)
"C'est un défi osé, pas évident, mais qui va renvoyer une belle image qui est celle du pastel". Jean-Jacques Germain, co-fondateur du groupe Terre de Pastel en 2013 avec Sandrine Banessy, a vu les choses en grand pour les 10 ans d'une société qui emploie aujourd'hui une quarantaine de salariés et propose un spa, un musée et une boutique sur un lieu unique, à Labège (Haute-Garonne).
Un projet à plus de 15 millions d'euros
A l'occasion de cet anniversaire, le groupe qui a remis au goût du jour la fleur de pastel - "source de la première grande aventure économique de Toulouse et une culture qui a besoin de peu d'eau", rappelle Sandrine Banessy - a annoncé un méga projet de 7 ha prévu au sein du golf de Palmola, à Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne), au nord-est de Toulouse.
Le groupe @TerreDePastel annonce un gros projet : l'ouverture d'un domaine agricole au @GolfdePalmola à Buzet, près de #Toulouse sur 7 ha avec création d'un hôtel 5 étoiles et un spa. Le chef @guillaumembs gérera un restaurant sur place de 40 couverts. #pastel @BanessyS pic.twitter.com/MST2zct4yI
— Entreprises Occitanie (@EntreprisesOcc) June 13, 2023
Le projet Domaine Bleu par Nature doit voir émerger, au printemps 2025, un hôtel 5 étoiles de 60 places, des salles de réunion et de séminaire, un spa de 1200 m2 et 14 cabines de soins, une piscine et un restaurant. Le tout sur une superficie de 3 ha.
Sur 4 ha, des cultures de pastel seront plantées, notamment en hydroponie, cette technique consistant à faire pousser des plantes sans terre. "Le permis est purgé et nous terminons les études fin 2023. Nous espérons démarrer les travaux au plus tard en juin 2024", précise Jean-Jacques Germain, qui doit encore consolider le tour de table financier avec la BPI, même s'il prévoit un gros apport personnel. Coût total du projet : plus de 15 millions d'euros, dont 10 à 12 millions d'euros pour le gros oeuvre.
En 2022, Terre de Pastel a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 million d'euros, dont 100 000 euros sur la cosmétique. "Notre Museum du Pastel est unique au monde et attire 15 000 à 20 000 visiteurs par an. En comptant les entrées au spa, nous avons en moyenne 35 000 visiteurs par an sur le site de Labège", indique Jean-Jacques Germain. D'ici 2025 et la réalisation du Domaine Bleu par Nature, Terre de Pastel entend "monter en puissance", notamment sur la commercialisation. "Nous allons densifier le réseau dès cette année, et nous ouvrons par exemple un corner dans le Carrefour Labège", expliquent les deux dirigeants. Actuellement, les produits Terre de Pastel sont présents à Labège, dans leur boutique du centre-ville de Toulouse, la Maison du Pastel (place d'Assézat), ou encore au sein de la Maison de la Haute-Garonne, sur l'aire d'autoroute Port-Lauragais. En tout, une dizaine de points de vente proposent des produits cosmétiques qui vont de l'entrée de gamme au haut de gamme.
En revanche, le groupe toulousaine ne souhaite pas se développer sur le réseau autoroutier, dans les gares ou à l'aéroport, où l'on voit pourtant des produits phares de la Ville rose comme la violette ou le rugby via la marque Stade Toulousain.
Côté produits, après la création d'une bière au pastel en 2022, Terre de Pastel va lancer, pour fêter ses 10 ans, deux nouvelles gammes de soins bio pour le visage. "Et nous avons la possibilité d'étendre de 300 m2 les installations de Labège", explique Jean-Jacques Germain.
Au sein du golf de Palmola
Le projet porte deux nouveautés qui sont autant de curiosités. Installé le long de l'autoroute du pastel, l'A68 (ça ne s'invente pas !), Domaine Bleu par Nature s'inscrira au sein du complexe du golf de Palmola. "L'architecture sera réalisée en terre cuite sur les façades, ce qui en reflètera la modernité malgré la présence d'éléments traditionnels. Nous ferons également appel à des matériaux locaux aux vertus environnementales. Sont également prévus un parking de 140 places, l'installation de 2300 m2 de panneaux solaires et la plantation de 200 arbres", précise Fabien Pessant, l'architecte du projet avec son cabinet My Architectes.
L'autre attraction se trouve en cuisine. C'est en effet le chef toulousain Guillaume Momboisse, gérant du Sept rue Ozenne dans la Ville rose (il était auparavant place Saint-Sernin), qui gérera à l'année le restaurant de ce nouveau complexe avec 40 couverts et une grande terrasse.
En 2024, le golf de Palmola (500 membres cotisants actifs) fêtera ses 50 ans et le projet Domaine par Nature est une belle opportunité pour combiner l'offre hôtelière et la pratique du golf. Les différents acteurs pointent la nécessité d'une offre de luxe dans une région Occitanie qui en manque par rapport aux régions limitrophes, selon eux. Mais selon Marc Bichon, le vice-président du golf de Palmola et ancien médecin de l'équipe de France de rugby, les pratiques autour du golf ont évolué. "Le golf a mauvaise presse mais cela évolue. Le golf est un sport naturel et nous sommes attentifs au respect de l'environnement mais aussi à la consommation d'eau. Nous utilisons 80 000 m3 d'eau par an et nous changeons le système d'irrigation pour être le plus économe possible, avec 600 000 euros d'investissement. Nous étudions également la possibilité d'aller vers le recyclage des eaux usées", observe-t-il.
Création d'une centaine d'emplois
Bref, pour Gilles Joviado, le maire de Buzet-sur-Tarn, ce projet de domaine, notamment proche de la forêt de Buzet, classée en Espace naturel sensible (ENS) depuis 2016, "cochait toutes les cases. On allie la vision touristique au sein du deuxième golf d'Occitanie, l'écologie et l'aspect agricole, d'autant que Buzet est connue pour être l'une des communes de France avec le meilleur rendement céréalier."
Domaine Bleu par Nature devrait engendrer la création d'une centaine d'emplois supplémentaires et prévoit de transformer le pigeonnier présent sur place en une résidence d'artistes. "Ce domaine, c'est l'étape au-dessus mais surtout l'éclosion de dix ans de travail", conclut Sandrine Banessy.